Le corps médical est confronté continuellement à l'usage de logiciels de gestion. Pouvant être vus comme un moyen de leur faciliter la vie en hôpital notamment, les professionnels de la santé ne les considèrent pourtant pas que d'un bon oeil. Focus sur l'Institut Jules Bordet.
Partons d'un cas concret. Depuis 2014, une unité de soins de l'institut Jules Bordet est équipée du logiciel de gestion Mediboard, qui complète Oribase, celui développé en interne. Il est utilisé essentiellement par les infirmières pour le suivi des patients. Les médecins s'en servent comme d'un outil de prescription informatisée. Pour Christian Rousseau, coordinateur infirmier du projet d'implémentation de Mediboard à l'Institut, tout le monde "semble satisfait de l'usage général du logiciel".
Bouleversement
Cependant, des critiques surgissent autour de l'outil informatique dans son ensemble. "Le logiciel Mediboard n'est nullement en cause", affirme le coordinateur infirmier, c'est "l'outil informatique [qui] bouleverse grandement les habitudes de soins".
Il ajoute que pour les infirmières "la maîtrise de l'outil est source de stress s'ajoutant aux situations de soins. La quantité de données à introduire dans le logiciel est également montrée du doigt".
De même du côté des médecins, "la rigueur demandée dans le processus de prescription des médicaments appelle des remarques (par rapport à la situation antérieure)".
Les utilisateurs du logiciel n'avaient pas l'habitude de travailler avec l'aide d'un outil informatique ni pour les soins ni pour les prescriptions avant Mediboard. Les problèmes rencontrés sont donc plutôt liés à l'informatique.
"Le recours à l'outil informatique impose des procédures précises afin d'arriver au résultat escompté", explique Christian Rousseau. Il complète cette explication : "La gêne occasionnée est le fait de l'implémentation d'un système informatique, quel que soit le logiciel, en remplacement d'une procédure purement papier bien ancrée dans les habitudes de travail au sein des institutions hospitalières".
Un outil chronophage
L'outil informatique demande en effet qu'un temps considérable lui soit consacré. Ceci part d'une volonté de contrôler tous les actes médicaux et paramédicaux, conséquence d'une évolution législative et réglementaire. D'un autre côté, les gestionnaires voient l'outil informatique comme un moyen de faire des économies, ce qui "ne semble pas réaliste en l'état" pour Christian Rousseau.
L'aspect chronophage de l'utilisation de l'informatique n'est pas apprécié par les professionnels de la santé de l'Institut car ils ont l'impression que le temps consacré empiète sur celui qui devrait être attaché aux soins des patients, "raison d'être de nos professions", souligne Christian Rousseau. Le personnel médical ne veut pas passer son temps à recueillir des informations. Le coordinateur infirmier concède toutefois que le recueil d'information "est des plus louable".
L'informatique, aussi une assistance
L'informatique est effectivement une aide dans de nombreux domaines : centralisation et disponibilité de l'information et des données, rigueur des procédures, traçabilité des actes, sécurité du patient.
L'apport de l'outil informatique bouleverse les habitudes de fonctionnement. Mais il y aurait aussi, selon les termes du coordinateur infirmier, un syndrome du "c'était mieux avant", le fameux phénomène de la quête de l'âge d'or passé. Le personnel concède toutefois que "maintenant, c'est quand même plus facile".
Partons d'un cas concret. Depuis 2014, une unité de soins de l'institut Jules Bordet est équipée du logiciel de gestion Mediboard, qui complète Oribase, celui développé en interne. Il est utilisé essentiellement par les infirmières pour le suivi des patients. Les médecins s'en servent comme d'un outil de prescription informatisée. Pour Christian Rousseau, coordinateur infirmier du projet d'implémentation de Mediboard à l'Institut, tout le monde "semble satisfait de l'usage général du logiciel".BouleversementCependant, des critiques surgissent autour de l'outil informatique dans son ensemble. "Le logiciel Mediboard n'est nullement en cause", affirme le coordinateur infirmier, c'est "l'outil informatique [qui] bouleverse grandement les habitudes de soins".Il ajoute que pour les infirmières "la maîtrise de l'outil est source de stress s'ajoutant aux situations de soins. La quantité de données à introduire dans le logiciel est également montrée du doigt".De même du côté des médecins, "la rigueur demandée dans le processus de prescription des médicaments appelle des remarques (par rapport à la situation antérieure)".Les utilisateurs du logiciel n'avaient pas l'habitude de travailler avec l'aide d'un outil informatique ni pour les soins ni pour les prescriptions avant Mediboard. Les problèmes rencontrés sont donc plutôt liés à l'informatique."Le recours à l'outil informatique impose des procédures précises afin d'arriver au résultat escompté", explique Christian Rousseau. Il complète cette explication : "La gêne occasionnée est le fait de l'implémentation d'un système informatique, quel que soit le logiciel, en remplacement d'une procédure purement papier bien ancrée dans les habitudes de travail au sein des institutions hospitalières".Un outil chronophageL'outil informatique demande en effet qu'un temps considérable lui soit consacré. Ceci part d'une volonté de contrôler tous les actes médicaux et paramédicaux, conséquence d'une évolution législative et réglementaire. D'un autre côté, les gestionnaires voient l'outil informatique comme un moyen de faire des économies, ce qui "ne semble pas réaliste en l'état" pour Christian Rousseau.L'aspect chronophage de l'utilisation de l'informatique n'est pas apprécié par les professionnels de la santé de l'Institut car ils ont l'impression que le temps consacré empiète sur celui qui devrait être attaché aux soins des patients, "raison d'être de nos professions", souligne Christian Rousseau. Le personnel médical ne veut pas passer son temps à recueillir des informations. Le coordinateur infirmier concède toutefois que le recueil d'information "est des plus louable".L'informatique, aussi une assistanceL'informatique est effectivement une aide dans de nombreux domaines : centralisation et disponibilité de l'information et des données, rigueur des procédures, traçabilité des actes, sécurité du patient.L'apport de l'outil informatique bouleverse les habitudes de fonctionnement. Mais il y aurait aussi, selon les termes du coordinateur infirmier, un syndrome du "c'était mieux avant", le fameux phénomène de la quête de l'âge d'or passé. Le personnel concède toutefois que "maintenant, c'est quand même plus facile".