Enquêtant sur ces dysfonctionnements, plus précisément sur le manque de médecins à la CMGU, le journal du Médecin a contacté le Dr Robert Créteur, président de l'association des médecins généralistes d'Anderlecht (AMGA). Selon lui, il n'y aurait jamais eu de "concertation directe" entre l'hôpital d'Erasme et l'AMGA autour de la question de la CMGU. Le chef de clinique adjoint des urgences d'Erasme, Dr Marc Van Nuffelen, dément. "Nous avons contacté les médecins d'Anderlecht mais ils n'étaient pas intéressés", dit-il. Mais il ne leur reproche rien. "Les consultations des cabinets de MG d'Anderlecht sont déjà blindées". Les deux médecins s'accordent à dire que la moyenne d'âge des MG de la commune est élevée. Ils sont donc installés depuis longtemps. Le chef de clinique adjoint ajoute que vu leur âge il comprend bien qu'ils soient moins motivés que des MG plus jeunes pour continuer à travailler jusqu'à 20h, voire plus tard.

Un manque de patients

La CMGU n'est pas subventionnée, la contraignant à se financer par un autre moyen, le tarif mutuelle. Ce financement est moins intéressant pour le patient. Alors qu'il peut se voir facturer la prestation médicale des urgences, lui permettant de la régler plus tard, il est obligé de payer directement la consultation à la CMGU. C'est là où le bât blesse. Les patients désertent la CMGU pour les urgences et ses facilités de paiement. Les patients ont également tendance à rester aux urgences. Après avoir attendu trois à cinq heures pour une consultation, ils préfèrent y rester plutôt que de se rendre à la CMGU où ils perdraient à nouveau trente minutes avant de se faire examiner par un MG. Les urgentistes, même s'ils constatent que des soins prodigués par un MG auraient été adéquats, ne peuvent que proposer aux patients de se rendre à la CMGU. Ils ne peuvent pas les obliger à quitter les urgences. Quant aux rumeurs de rétention de patients par les urgences pour des raisons financières (exemple de la prise en charge par le service des urgences d'un patient pédiatrique non urgent car celui-ci est mieux rémunéré par l'Inami qu'un adulte), le Dr Marc Van Nuffelen les dément. "Les urgences n'auraient aucun intérêt à faire ça. On est submergé de patients". Il estime que 30 patients sont envoyés chaque mois des urgences à la CMGU, nombre évoluant au gré de la fréquentation.

Dans tous les cas, la CMGU manque de patients. Les jeunes généralistes constituant l'équipe de la consultation d'Erasme ont ainsi l'impression d'être inutiles. Ils abandonnent alors la permanence puisqu'ils ne voient personne. Il n'y a effectivement en moyenne qu'un à deux patients entre 18 et 20h, puis généralement plus personne jusqu'à 23h.

La solution par les subsides

Pour titre de comparaison, la CMGU de l'hôpital Saint-Luc, qui est subventionnée car ouverte en continu toute la journée et pendant l'entièreté de la semaine, week-ends et jours fériés compris, ne connaît pas de problème de fonctionnement. Du point de vue de l'accessibilité, l'hôpital d'Erasme est pourtant mieux placé. Les transports en commun sont effectivement plus nombreux. Il est vrai que l'hôpital est le plus grand de Bruxelles. En outre, comme le précise le Dr Michel De Volder, président de la FAMGB, il est entouré d'une importante population. Mais voilà, la CMGU de Saint-Luc a ouvert en 2008 alors que celle d'Erasme ne date que de trois ans. Il était plus simple à l'époque d'obtenir des subsides. Les PMG étaient moins nombreux. Leurs budgets ayant explosé, passant selon le KCE de presque 350 000 euros en 2003 à environ 23 millions en 2015, le SPF santé publique a mis un frein à leurs développements. "Les conditions d'obtention de subsides sont désormais très rigoureuses. On ne fait pas ce que l'on veut", soutient le Dr Marc Van Nuffelen. Ce dernier tempère néanmoins la situation : "oui, il y a des dysfonctionnements. Mais n'allez pas penser que l'on attend de voir étaler ces dysfonctionnements dans la presse pour faire quelque chose. On y travaille depuis longtemps. On va essayer de contacter de jeunes médecins, notamment ceux finissant leurs études en septembre. Ils sont d'ailleurs obligés de suivre un stage dans un hôpital".
Mais ça ne réglera toujours pas le manque de patients qui nuit à l'attrait de la CMGU pour les médecins. L'obtention de subsides pour celle d'Erasme paraît la solution la plus intéressante puisqu'elle permettrait aux patients d'être facturés plutôt que de devoir payer la prestation médicale d'office. Cependant, comme l'explique le Dr Michel De Volder, "les dossiers de subside sont difficiles et avancent lentement".

Enquêtant sur ces dysfonctionnements, plus précisément sur le manque de médecins à la CMGU, le journal du Médecin a contacté le Dr Robert Créteur, président de l'association des médecins généralistes d'Anderlecht (AMGA). Selon lui, il n'y aurait jamais eu de "concertation directe" entre l'hôpital d'Erasme et l'AMGA autour de la question de la CMGU. Le chef de clinique adjoint des urgences d'Erasme, Dr Marc Van Nuffelen, dément. "Nous avons contacté les médecins d'Anderlecht mais ils n'étaient pas intéressés", dit-il. Mais il ne leur reproche rien. "Les consultations des cabinets de MG d'Anderlecht sont déjà blindées". Les deux médecins s'accordent à dire que la moyenne d'âge des MG de la commune est élevée. Ils sont donc installés depuis longtemps. Le chef de clinique adjoint ajoute que vu leur âge il comprend bien qu'ils soient moins motivés que des MG plus jeunes pour continuer à travailler jusqu'à 20h, voire plus tard. Un manque de patients La CMGU n'est pas subventionnée, la contraignant à se financer par un autre moyen, le tarif mutuelle. Ce financement est moins intéressant pour le patient. Alors qu'il peut se voir facturer la prestation médicale des urgences, lui permettant de la régler plus tard, il est obligé de payer directement la consultation à la CMGU. C'est là où le bât blesse. Les patients désertent la CMGU pour les urgences et ses facilités de paiement. Les patients ont également tendance à rester aux urgences. Après avoir attendu trois à cinq heures pour une consultation, ils préfèrent y rester plutôt que de se rendre à la CMGU où ils perdraient à nouveau trente minutes avant de se faire examiner par un MG. Les urgentistes, même s'ils constatent que des soins prodigués par un MG auraient été adéquats, ne peuvent que proposer aux patients de se rendre à la CMGU. Ils ne peuvent pas les obliger à quitter les urgences. Quant aux rumeurs de rétention de patients par les urgences pour des raisons financières (exemple de la prise en charge par le service des urgences d'un patient pédiatrique non urgent car celui-ci est mieux rémunéré par l'Inami qu'un adulte), le Dr Marc Van Nuffelen les dément. "Les urgences n'auraient aucun intérêt à faire ça. On est submergé de patients". Il estime que 30 patients sont envoyés chaque mois des urgences à la CMGU, nombre évoluant au gré de la fréquentation. Dans tous les cas, la CMGU manque de patients. Les jeunes généralistes constituant l'équipe de la consultation d'Erasme ont ainsi l'impression d'être inutiles. Ils abandonnent alors la permanence puisqu'ils ne voient personne. Il n'y a effectivement en moyenne qu'un à deux patients entre 18 et 20h, puis généralement plus personne jusqu'à 23h. La solution par les subsides Pour titre de comparaison, la CMGU de l'hôpital Saint-Luc, qui est subventionnée car ouverte en continu toute la journée et pendant l'entièreté de la semaine, week-ends et jours fériés compris, ne connaît pas de problème de fonctionnement. Du point de vue de l'accessibilité, l'hôpital d'Erasme est pourtant mieux placé. Les transports en commun sont effectivement plus nombreux. Il est vrai que l'hôpital est le plus grand de Bruxelles. En outre, comme le précise le Dr Michel De Volder, président de la FAMGB, il est entouré d'une importante population. Mais voilà, la CMGU de Saint-Luc a ouvert en 2008 alors que celle d'Erasme ne date que de trois ans. Il était plus simple à l'époque d'obtenir des subsides. Les PMG étaient moins nombreux. Leurs budgets ayant explosé, passant selon le KCE de presque 350 000 euros en 2003 à environ 23 millions en 2015, le SPF santé publique a mis un frein à leurs développements. "Les conditions d'obtention de subsides sont désormais très rigoureuses. On ne fait pas ce que l'on veut", soutient le Dr Marc Van Nuffelen. Ce dernier tempère néanmoins la situation : "oui, il y a des dysfonctionnements. Mais n'allez pas penser que l'on attend de voir étaler ces dysfonctionnements dans la presse pour faire quelque chose. On y travaille depuis longtemps. On va essayer de contacter de jeunes médecins, notamment ceux finissant leurs études en septembre. Ils sont d'ailleurs obligés de suivre un stage dans un hôpital". Mais ça ne réglera toujours pas le manque de patients qui nuit à l'attrait de la CMGU pour les médecins. L'obtention de subsides pour celle d'Erasme paraît la solution la plus intéressante puisqu'elle permettrait aux patients d'être facturés plutôt que de devoir payer la prestation médicale d'office. Cependant, comme l'explique le Dr Michel De Volder, "les dossiers de subside sont difficiles et avancent lentement".