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Avec la nouvelle année, un pan important de la réforme hospitalière est entrée en vigueur : la réduction du nombre de séjours hospitaliers superflus de plus d'une nuit. Plus précisément, il s'agit de doubler, voire plus, le nombre d'interventions qui peuvent, mais ne doivent pas, être effectuées dans l'hôpital chirurgical de jour, en les faisant passer de 246 à 551.Pour donner une idée de ce que cela représente, une estimation prudente et très approximative table sur une augmentation de 644.000 à environ 865.000 interventions en hospitalisation de jour, alors que le nombre d'interventions chirurgicales en hospitalisation classique passerait de 700.000 aujourd'hui à environ 479.000. Ces nouvelles mesures visent également à dissuader les hôpitaux à hospitaliser des patients plus longtemps que nécessaire pour des raisons financières. Les moyens ainsi économisés seront intégralement réinvestis dans les hôpitaux, notamment par le biais d'un meilleur financement du bloc opératoire.Cette réforme vise à encourager les interventions en hôpital de jour et poursuit deux objectifs principaux. Premièrement, encourager les techniques innovantes. " Par exemple, la façon dont une prothèse de hanche est posée par voie chirurgicale aujourd'hui est beaucoup moins invasive, ce qui permet au patient de se remettre sur pied beaucoup plus rapidement et de rentrer chez lui plus tôt ", justifie le cabinet du ministre Vandenbroucke.Deuxièmement, réduire le nombre de nuitées inutiles en hôpital. " L'argent actuellement dépensé pour des nuitées inutiles sera investi ailleurs dans les hôpitaux ", assure le cabinet Vandenbroucke. " Et si les hospitalisations ne sont pas strictement nécessaires sur le plan médical, nous allons les éviter autant que faire se peut. Enfin, grâce à la réduction des nuitées en hôpital, nous réduisons le risque d'infections nosocomiales pour les patients, même si ce risque est actuellement faible.La réduction du nombre de nuitées a également pour conséquence que le personnel infirmier ne devra plus s'acquitter des tâches y afférentes, notamment la nuit et le week-end. "La liste des interventions qui peuvent être effectuées en hôpital de jour depuis le 1er janvier 2023 a été établie sur la base d'avis d'experts, du Conseil fédéral des établissements hospitaliers (CFEH) et en collaboration avec plusieurs associations scientifiques. Ensemble, les acteurs concernés sont parvenus à un élargissement de la liste dite " A " et ont veillé à ce que cet élargissement soit médicalement fondé et n'ait pas pour conséquence de renvoyer les patients chez eux trop tôt. Il s'agit d'une vue d'ensemble des interventions pour lesquelles l'hôpital bénéficie d'un financement, même si elles sont réalisées en hôpital de jour. Parmi les interventions qui peuvent désormais être réalisées en hôpital de jour, citons la chirurgie de la vésicule biliaire, l'ablation de l'appendice ou le placement d'une prothèse du genou.Une liste B sera également liée à cette liste A. La liste B fournit une vue d'ensemble des séjours hospitaliers abusifs, ou, autrement dit, des interventions qui devraient en fait être réalisées en hôpital de jour, comme l'ablation de varices, une circoncision ou l'ablation des amygdales chez un enfant. Cette liste concerne uniquement des patients âgés de moins de 75 ans et ne souffrant pas d'une ou plusieurs autres maladies chroniques. Pour les interventions figurant sur la liste B, l'hôpital reçoit une indemnité équivalente à un jour en hôpital de jour, même si le patient est admis en hospitalisation classique. Ceci permet de garantir que les hôpitaux n'ont aucun intérêt à hospitaliser les patients plus longtemps que nécessaire.