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Animé par Etienne Maeriën (Cabinet De Block) et Vincent Dupont (Belgian eHealth program), cette discussion a été introduite par le président de l'ABDH, Paul d'Otreppe, et la ministre Maggie De Block. " La transformation digitale est un élément majeur de l'avenir des hôpitaux ", a rappelé le président de l'ABDH. Il a souligné le bilan de la ministre de la Santé qui durant son mandat a lancé une série d'initiatives, dont le soutien à HealthTech.Belgium et mHealthBelgium, et des plans pour soutenir l'implémentation des technologies en santé. " Il serait dommage que dans le prochain gouvernement votre successeur ou vous-même abandonniez tout le long travail qui a déjà été accompli. "La ministre de la Santé a salué lors du webinaire les entreprises qui veulent poursuivre avec des projets cette dynamique. " Ce n'est pas un hasard qu'un événement consacré aux opportunités technologiques a lieu au moment où tout le secteur est impacté par le Covid-19. La pandémie a fait réfléchir de nombreuses personnes sur la manière d'améliorer les soins de santé grâce à la technologie. Cela participe à une dynamique. Il y aura un " avant " et " après " Covid-19 dans les soins de santé. Le potentiel de la technologie est encore trop peu exploité dans notre secteur. L'implémentation des nouveautés prend trop de temps. Prenons l'exemple de la téléconsultation, nous y avons travaillé durant trois ans en traînant, le projet avançait petit à petit, mais il a fallu le coronavirus pour que nous puissions rapidement concrétiser le projet et créer une réglementation ad hoc. La crise du coronavirus a été une sorte de catalyseur. Nous n'avons pas eu l'occasion de discuter de 10.000 choses, des avantages et désavantages d'un tel système, mais nous avons eu besoin d'une réglementation pour lancer la téléconsultation. Elle a été créée. Elle est temporaire. Nous devons maintenant l'inscrire dans un cadre structurel. Nous ne devons pas revenir en arrière par rapport à ces avancées. Nous sommes d'ailleurs déjà en discussion pour rendre le financement de la télé/vidéoconsultation structurel. Cette initiative a été très appréciée sur le terrain. Cette technologie ne va pas remplacer les consultations classiques mais est complémentaire. Ce cas est exemplaire de la manière dont on hésite à implémenter une nouvelle technologie dans les soins de santé. De nombreux facteurs sont en jeu : les habitudes de travail et le mode de financement des soins axés sur les actes. C'est une tâche gigantesque de changer de cap. Ces dernières années, nous avons posé les grandes lignes et travaillé à un cadre réglementaire. Nous pouvons compter aussi sur une dynamique "bottom-up" de la part du terrain. "La ministre de la Santé a également déclaré sans ambages qu'il n'est pas toujours avantageux de travailler avec des comités et les groupes de travail et de concertation. " C'est une tradition. Nous l'avons toujours respectée, mais cela retarde une série d'avancées. Nous pourrions travailler plus rapidement. Les groupes de concertation ont parfois besoin eux-mêmes d'un petit coup de pouce. C'est pour cette raison que nous avons avancé en dialoguant avec le secteur. Nous ne voulons pas que les entrepreneurs fassent le travail à notre place, mais nous souhaitons continuer à travailler de façon "bottom-up". Je suis convaincue que cette approche peut apporter une dynamique positive. "Maggie De Block s'est déclarée ravie que l'ABDH prenne le rôle de pilote pour renforcer l'interaction avec les entreprises technologiques. " Nous devons plus investir en IT au niveau de nos hôpitaux et de nos réseaux. C'est un défi. Par rapport à d'autres pays, nous avions un retard au niveau digital mais nous avons réalisé une opération de rattrapage durant cinq ans ", a déclaré la ministre sortante. Elle estime que son successeur devra continuer dans cette direction. " Pas parce qu'il le faut mais parce que c'est important pour la qualité des soins qui sont délivrés aux patients et pour le soutien des prestataires de soins et pour augmenter l'efficience. L'hôpital d'aujourd'hui n'est plus celui d'hier. "Pour la ministre, il est également important au niveau des nouvelles technologies de passer de la théorie à la pratique. C'est le rôle des entreprises, soutenues par les autorités. Pascal Verdonck, vice-président de l'ABDH, a expliqué qu'en collaboration avec Agoria et BeMedTech, les trois associations ont pris l'initiative de demander à une série d'entreprises qui débutent dans le secteur de la santé de faire part de propositions pour alimenter le webinaire et la réflexion sur les applications mobiles en santé (le m-health). Plusieurs dirigeants d'hôpitaux ont eu l'occasion durant la session de réagir à ces propositions. Un échange constructif qui a démontré que des ponts peuvent facilement se bâtir entre les fournisseurs et les clients.