Voilà encore du grain à moudre dans le débat sur la facturation de soins hospitaliers et l'opacité souvent dénoncée des suppléments d'honoraires ou d'hôtellerie. L'année dernière, les patients avaient auprès des 91 hôpitaux généraux de Belgique une ardoise de 49 millions d'euros, nous indique l'équipe d'analystes de Belfius, auteure de la récente étude Maha.

Cette somme apparaît certes inférieure de 4% à celle historique de 2014, de 51 millions d'euros. Mais le manque à gagner reste malgré tout très important, en regard notamment du maigre résultat courant dégagé par les institutions en 2015 (46%!).

On peut évidemment tempérer l'analyse en exprimant ces arriérés en termes relatifs, comparés au chiffre d'affaires des hôpitaux généraux. Les 49 millions d'euros ne pèsent alors "plus que" 0,35% du CA, contre 0,38% en 2014 et 0,29% en 2013.

Toutefois, même à cette échelle, "il est difficile de résumer l'évolution de ce pourcentage vu le nombre d'éléments pouvant entrer en jeu. La paupérisation, la méthode de gestion de recouvrement de chaque institution, les différentes méthodes de comptabilisation des créances douteuses", nous explique Belfius Social Profit Research.

Prisme social et régional
C'est connu, l'exposition aux mauvais payeurs frappe davantage les hôpitaux publics que leurs équivalents privés. Ces écarts se confirment en 2015, toujours exprimés par rapport aux chiffres d'affaire, on parle de "0,27% pour les hôpitaux privés et 0,49% pour les hôpitaux publics", précisent les analystes.

Et avec une concentration de 7 établissements généraux et 4.600 lits, Bruxelles pourrait servir de cas d'école. Là où la Flandre dénombre 41 entités privées et 10 publiques (pour 25.590 lits) et la Wallonie, respectivement 17 et 16 (pour 14.862 lits). Néanmoins, les impayés ne sont pas communiqués par région, font remarquer nos interlocuteurs. N'oublions pas que les hôpitaux sont également des clients de Belfius et le bancassureur doit éviter de diffuser des infos permettant de les identifier.

La charité ?
Enfin, on imagine mal les directions hospitalières laisser s'évaporer dans la nature 49 millions d'euros. Ces factures considérées comme irrécouvrables en 2015 seront contre toute vraisemblance récupérées, même partiellement, lors des prochains exercices.

Les grands argentiers des hôpitaux pourront dans ce cas considérer les factures enfin honorées comme un produit exceptionnel relatif et ne plus les inscrire à l'actif du résultat d'exploitation. Reste à savoir si cela change le bilan de santé financière dressé rituellement par l'étude Maha.

"Nous ne disposons pas d'information suffisamment détaillée que pour pouvoir répondre à cette question", avoue Belfius.

Voilà encore du grain à moudre dans le débat sur la facturation de soins hospitaliers et l'opacité souvent dénoncée des suppléments d'honoraires ou d'hôtellerie. L'année dernière, les patients avaient auprès des 91 hôpitaux généraux de Belgique une ardoise de 49 millions d'euros, nous indique l'équipe d'analystes de Belfius, auteure de la récente étude Maha. Cette somme apparaît certes inférieure de 4% à celle historique de 2014, de 51 millions d'euros. Mais le manque à gagner reste malgré tout très important, en regard notamment du maigre résultat courant dégagé par les institutions en 2015 (46%!). On peut évidemment tempérer l'analyse en exprimant ces arriérés en termes relatifs, comparés au chiffre d'affaires des hôpitaux généraux. Les 49 millions d'euros ne pèsent alors "plus que" 0,35% du CA, contre 0,38% en 2014 et 0,29% en 2013. Toutefois, même à cette échelle, "il est difficile de résumer l'évolution de ce pourcentage vu le nombre d'éléments pouvant entrer en jeu. La paupérisation, la méthode de gestion de recouvrement de chaque institution, les différentes méthodes de comptabilisation des créances douteuses", nous explique Belfius Social Profit Research.Prisme social et régional C'est connu, l'exposition aux mauvais payeurs frappe davantage les hôpitaux publics que leurs équivalents privés. Ces écarts se confirment en 2015, toujours exprimés par rapport aux chiffres d'affaire, on parle de "0,27% pour les hôpitaux privés et 0,49% pour les hôpitaux publics", précisent les analystes.Et avec une concentration de 7 établissements généraux et 4.600 lits, Bruxelles pourrait servir de cas d'école. Là où la Flandre dénombre 41 entités privées et 10 publiques (pour 25.590 lits) et la Wallonie, respectivement 17 et 16 (pour 14.862 lits). Néanmoins, les impayés ne sont pas communiqués par région, font remarquer nos interlocuteurs. N'oublions pas que les hôpitaux sont également des clients de Belfius et le bancassureur doit éviter de diffuser des infos permettant de les identifier.La charité ? Enfin, on imagine mal les directions hospitalières laisser s'évaporer dans la nature 49 millions d'euros. Ces factures considérées comme irrécouvrables en 2015 seront contre toute vraisemblance récupérées, même partiellement, lors des prochains exercices. Les grands argentiers des hôpitaux pourront dans ce cas considérer les factures enfin honorées comme un produit exceptionnel relatif et ne plus les inscrire à l'actif du résultat d'exploitation. Reste à savoir si cela change le bilan de santé financière dressé rituellement par l'étude Maha. "Nous ne disposons pas d'information suffisamment détaillée que pour pouvoir répondre à cette question", avoue Belfius.