Le système de santé belge dans lequel s'inscrit le secteur hospitalier souffre de 7 faiblesses, selon les experts d'ING éclairés par le consultant Antares dans lequel on retrouve des grands noms de la gestion hospitalière belge. Tout d'abord, le système est trop orienté vers les soins intramuros et souffre d'une complexité législative aggravée par l'architecture institutionnelle due aux diverses réformes de l'Etat, la 6e étant la plus ambitieuse. Nos dirigeants manquent de vision à long terme et portent trop peu d'attention à la prévention et la promotion de la santé. Les TIC (technologies de l'information) sont trop peu développées et il existe trop de conflits d'intérêt entre les différents acteurs de la santé. Sur-régulé, notre pays n'offre pas suffisamment de flexibilité aux managers hospitaliers pour agir.

Fragmentation des soins

Ces tares structurelles rendent encore plus problématiques les enjeux auxquels notre système est confronté : augmentation des coûts dus au vieillissement et diminution des ressources, faible productivité, patient de plus en plus exigeant, variabilité grande entre services et entre hôpitaux, fragmentation du système de soins.

L'arrière fond économique de la Belgique face à ces principaux voisins (Allemagne, France, Pays-Bas, Scandinavie, Grande-Bretagne, Suisse, Autriche) est le suivant : la croissance des dépenses de santé par rapport à celle du PIB est importante mais la Belgique se situe à cet égard dans la bonne moyenne (son budget soins de santé a tout de même crû de 75% entre 2000 et 2015). Avec 10,4% du PIB consacré à la santé, la Belgique s'en sort un peu mieux que les voisins étudiés. La Suisse est en tête avec 11,5%. En parité de pouvoir d'achat, les dépenses de santé ne sont pas exagérées. Mais hélas, le patient belge est parmi celui qui paie le plus de sa poche (17,8%).

5,7 lits aigus/1.000 habitants

La Belgique compte parmi le plus haut taux de lits d'hôpitaux aigus par mille habitants (5,7) derrière l'Allemagne (6,2) et l'Autriche (5,8).

La durée moyenne de séjour (DMS) des lits aigus place la Belgique dans la moyenne mais supérieure à la DMS enregistrée dans les pays scandinaves, la France et les Pays-Bas. L'efficience de l'utilisation des lits dans les hôpitaux belges est donc "améliorable" note l'étude, étant donné son nombre significatif de lits aigus, d'admissions, de la DMS et son trop faible taux d' "ambulatorisation".

Le fait que les Pays-Bas et les pays scandinaves ont un nombre faible de lits aigus et une DMS basse s'expliquerait par le fait qu'ils ont investi tant en aval qu'en amont davantage dans le médico-social et l'accueil à domicile. "La notion de 'réseau' est omniprésente dans les pays scandinaves."

L'autre explication est le faible taux de lits one day en Belgique par rapport à l'hospitalisation totale. Avec un taux de 43%, la Belgique affiche un des taux les plus bas des pays étudiés comparé au Danemark (74%) et à la Suède (69%). Seule la France fait moins bien (36%). Ces chiffres datent toutefois de 2009.

Trop peu de médecins

En effectif, la Belgique affiche un taux bas de médecins par mille habitants par rapport aux voisins étudiés (2,97) contre 5,13 en Autriche et 4,43 en Norvège. Seul le Royaume-Uni fait moins (2,8). Le taux d'encadrement infirmier est également plus faible avec un nombre moyen de patients par infirmière pendant 24h de 11 contre 7 aux Pays-Bas et 5 en Norvège. Seule l'Allemagne fait "pire" (13).

L'intégration nécessaire des hôpitaux en réseaux est rendu plus difficile par le faible taux de forfaitisation en comparaison par exemple avec la France où la forfaitisation poussée a mené à une création "spontanée" de réseaux (les HPST lancés en 2009) et la régulation des réseaux hospitaliers de territoire lancée en 2016.

De même, le pourcentage de revenus liés aux DRG est faible en Belgique et certainement moindre par rapport aux pays voisins. Avec son système SwissDRG, la Suisse a réussi depuis 2012 à diminuer la DMS et le nombre de lits requis...

Le système de santé belge dans lequel s'inscrit le secteur hospitalier souffre de 7 faiblesses, selon les experts d'ING éclairés par le consultant Antares dans lequel on retrouve des grands noms de la gestion hospitalière belge. Tout d'abord, le système est trop orienté vers les soins intramuros et souffre d'une complexité législative aggravée par l'architecture institutionnelle due aux diverses réformes de l'Etat, la 6e étant la plus ambitieuse. Nos dirigeants manquent de vision à long terme et portent trop peu d'attention à la prévention et la promotion de la santé. Les TIC (technologies de l'information) sont trop peu développées et il existe trop de conflits d'intérêt entre les différents acteurs de la santé. Sur-régulé, notre pays n'offre pas suffisamment de flexibilité aux managers hospitaliers pour agir. Fragmentation des soinsCes tares structurelles rendent encore plus problématiques les enjeux auxquels notre système est confronté : augmentation des coûts dus au vieillissement et diminution des ressources, faible productivité, patient de plus en plus exigeant, variabilité grande entre services et entre hôpitaux, fragmentation du système de soins. L'arrière fond économique de la Belgique face à ces principaux voisins (Allemagne, France, Pays-Bas, Scandinavie, Grande-Bretagne, Suisse, Autriche) est le suivant : la croissance des dépenses de santé par rapport à celle du PIB est importante mais la Belgique se situe à cet égard dans la bonne moyenne (son budget soins de santé a tout de même crû de 75% entre 2000 et 2015). Avec 10,4% du PIB consacré à la santé, la Belgique s'en sort un peu mieux que les voisins étudiés. La Suisse est en tête avec 11,5%. En parité de pouvoir d'achat, les dépenses de santé ne sont pas exagérées. Mais hélas, le patient belge est parmi celui qui paie le plus de sa poche (17,8%).5,7 lits aigus/1.000 habitantsLa Belgique compte parmi le plus haut taux de lits d'hôpitaux aigus par mille habitants (5,7) derrière l'Allemagne (6,2) et l'Autriche (5,8).La durée moyenne de séjour (DMS) des lits aigus place la Belgique dans la moyenne mais supérieure à la DMS enregistrée dans les pays scandinaves, la France et les Pays-Bas. L'efficience de l'utilisation des lits dans les hôpitaux belges est donc "améliorable" note l'étude, étant donné son nombre significatif de lits aigus, d'admissions, de la DMS et son trop faible taux d' "ambulatorisation". Le fait que les Pays-Bas et les pays scandinaves ont un nombre faible de lits aigus et une DMS basse s'expliquerait par le fait qu'ils ont investi tant en aval qu'en amont davantage dans le médico-social et l'accueil à domicile. "La notion de 'réseau' est omniprésente dans les pays scandinaves."L'autre explication est le faible taux de lits one day en Belgique par rapport à l'hospitalisation totale. Avec un taux de 43%, la Belgique affiche un des taux les plus bas des pays étudiés comparé au Danemark (74%) et à la Suède (69%). Seule la France fait moins bien (36%). Ces chiffres datent toutefois de 2009.Trop peu de médecinsEn effectif, la Belgique affiche un taux bas de médecins par mille habitants par rapport aux voisins étudiés (2,97) contre 5,13 en Autriche et 4,43 en Norvège. Seul le Royaume-Uni fait moins (2,8). Le taux d'encadrement infirmier est également plus faible avec un nombre moyen de patients par infirmière pendant 24h de 11 contre 7 aux Pays-Bas et 5 en Norvège. Seule l'Allemagne fait "pire" (13). L'intégration nécessaire des hôpitaux en réseaux est rendu plus difficile par le faible taux de forfaitisation en comparaison par exemple avec la France où la forfaitisation poussée a mené à une création "spontanée" de réseaux (les HPST lancés en 2009) et la régulation des réseaux hospitaliers de territoire lancée en 2016. De même, le pourcentage de revenus liés aux DRG est faible en Belgique et certainement moindre par rapport aux pays voisins. Avec son système SwissDRG, la Suisse a réussi depuis 2012 à diminuer la DMS et le nombre de lits requis...