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Les bulldozers et les ouvriers sont déjà en action depuis quelques semaines. Ils ont fort à faire: construire d'ici 2023 de nouveaux bâtiments à côté de ceux qui existent déjà. Lorsqu'il sera terminé, l'hôpital de Wallonie picarde comptera 150.000 m2 de superficie, 708 lits d'hospitalisation classique, 140 lits d'hospitalisation de jour et 1.000 places de parking souterrain. En tout un investissement de 220 millions d'euros, dont 100 millions pour le " lot 4 " actuellement en chantier. "Nous entamons la dernière phase de reconstruction de notre hôpital, la phase 2. Je vous rassure, il n'y aura pas de phase 3. L'hôpital sera terminé sur un site unique, le site Union qui porte bien son nom. Pour rappel, il y a vingt ans, il y avait une vingtaine d'hôpitaux sur la place de Tournai. En 2016, le site de la Dorcas a été rapatrié sur le site de l'Union. Nous avons réorganisé les urgences, les blocs opératoires, les soins intensifs... A l'horizon 2023-2024, le sites de Notre-Dame et de l'IMC rejoindront celui de l'Union", a déclaré lors de la conférence de presse Didier Delval, directeur général du Chwapi. "Venir sur un site unique s'inscrit dans notre stratégie pour fédérer l'ensemble des collaborateurs du Chwapi. Notre accréditation Platine obtenue auprès d'Accréditation Canada en 2019 démontre notre volonté permanente d'améliorer nos processus et de prendre en charge les patients de façon qualitative et sécuritaire. Le projet phase 2 est également un de nos axes stratégiques qui s'inscrit en soutien à l'amélioration continue. Ces axes stratégiques sont imbriqués les uns dans les autres." Le Chwapi a misé sur un partenariat régional pour réaliser les travaux en les confiant à une société momentanée réunissant BAM Galère, CIT Blaton, Tradeco Belgium et Dherte. Archipelago Architects a conçu les plans des nouveaux bâtiments. L'ensemble, constitué d'un socle de trois plateaux modulables, accueillera les activés non-aigues du Chwapi : la gériatrie et la revalidation. Les concepteurs ont pris en compte les nouveaux risques liés aux maladies infectieuses en séparant les flux entre patients et personnel médical et en prévoyant une logistique de pointe. Ces dispositifs devraient permettre une maîtrise accrue de l'hygiène et réduire fortement les risques sanitaires en cas de crise telle que celle du Covid.Le nouvel ensemble hospitalier comportera un bloc opératoire de vingt salles, le double de qui ce que compte actuellement le site Union."Une architecture digitale ultraperformante permettra en outre la mise en oeuvre de solutions " intelligentes " en matière de prise de rendez-vous et de signalétique, de géocalisation des équipements en temps réel, de domotique et de télémédecine, entre autres", précise le bureau d'architectes.Le futur hôpital est situé en ville. Un choix assumé par l'institution qui aurait pu reconstruire en périphérie. Le maître d'ouvrage n'a pas choisi la facilité. "Implanté sur un site urbain en bordure du centre historique de Tournai, le vise projet à encourager les interactions sociales en créant notamment un vaste parvis public faisant la part belle à la mobilité douce et active. Le dépose-minute et le stationnement des véhicules motorisés sont donc organisés dans le parking au sous-sol. La galerie publique de l'hôpital qui donne sur le parvis constitue la colonne vertébrale du projet. Conçue sous la forme d'un atrium sur trois étages, elle rassemble le nouvel accueil général de l'hôpital ainsi que des espaces commerciaux et horeca ", expliquent les architectes.Les services hospitaliers seront baignés de lumière naturelle et en contact avec la végétation. Dans les plateaux de consultations et les hôpitaux de jour, les salles d'attente et les circulations sont organisées autour de jardins et de patios. "Aux étages supérieurs, le plan des unités de soins a été étudié pour offrir aux patients des vues dégagées depuis les chambres tout en optimisant les distances de déplacement pour le personnel soignant", précise Laurent Grisay, executive partner chez Archipelago Architects.Le futur hôpital a été imaginé avec des espaces épurés, lumineux et verts. Une attention particulière a été apportée à son empreinte énergétique. "Les performances d'isolation seront supérieures aux standards imposés par la Wallonie, avec une démarche globale de sobriété énergétique à tous les niveaux (lumière et ventilation naturelle, récupération d'eau de pluie et de la chaleur depuis les zones techniques de l'hôpital...). Plus de 5.000 m² de caisson en bois sont prévus pour les façades, afin de minimiser l'impact environnemental des matériaux mis en oeuvre ", explique Laurent Grisay. "La végétalisation des toitures et du parvis permettra d'infiltrer les eaux pluviales dans le sol plutôt que de les rejeter à l'égout. Enfin, des panneaux photovoltaïques sont également prévus, en combinaison avec des pompes à chaleur et une installation de cogénération."" Le futur hôpital est un rêve partagé, écrit par l'ensemble des collaborateurs puisque nous fonctionnons sur un mode participatif : l'ensemble des plans, des designs et des circulations est pensé en tenant compte de l'avis des travailleurs. Ils peuvent critiquer les plans. Il y a un échange permanent entre les utilisateurs, ceux qui prennent en compte les contraintes techniques et les constructeurs", souligne le Dr Delval.Vincent Claes