L'ambition de l'ancien patron de la Sogepa est forte : redresser les comptes de l'HUB pour pouvoir investir dans de nouveaux projets, entre autres le New Erasme. Le contexte est difficile : inflation, indexation des salaires, augmentation des coûts des marchandises et des matériaux de construction, décalage du financement, complexité des soins de santé, fatigue du personnel... "Nous ne pouvons pas attendre. Il faut sortir du rouge", souligne Renaud Witmeur. "Nous devons générer du cash-flow parce que nous avons des grandes ambitions au niveau de notre informatisation et du nouveau bâtiment Erasme. C'est l'objectif que nous nous sommes fixé. Le point de départ de notre raisonnement est celui de la croissance. Face à un déficit de 20 millions d'euros, notre volonté n'est pas de réduire les coûts. Notre mission est de soigner les patients et donc d'augmenter le volume de nos activités médicales. Nous allons demander à chaque service, en fonction de ses ressources, de croître. C'est grâce à ce cercle vertueux que nous voulons améliorer nos résultats."

L'HUB veut retrouver les niveaux d'activités médicales d'avant mars 2019. L'Inami a récemment montré l'impact de la Crise sanitaire sur les affections urgentes (lire jdM du 25 août). "Notre premier défi est de retrouver ces niveaux d'activité de l'époque et puis de continuer à augmenter. Certains signes sont encourageants : l'Institut Bordet, par exemple, n'a jamais été aussi occupés depuis 10 ans."

Plan médical unique

L'ancien chef de cabinet de Rudy Demotte précise que pour construire le HUB, il faut une direction unifiée, un seul conseil d'administration, un plan médical, un conseil médical et une gestion unique. Ces structures permettent de développer des synergies, la mobilité du personnel entre les institutions et les transferts financiers internes, indispensables pour créer une unité. Les trois hôpitaux, qui ont des organes de tutelle et des mécanismes de subsidiation différents, gardent néanmoins leurs propres comptabilités.

Jean-Michel Hougardy, directeur médical général du HUB, est convaincu que le regroupement des trois institutions, dont l'Institut Bordet qui a un rayonnement international, est un facteur d'attractivité pour les médecins et les soignants, entre autres, via les nombreuses études cliniques qui sont réalisées au HUB, la proximité avec l'ULB, et les possibilités de recherche.

Pénurie de techniciens

Comme de nombreux hôpitaux, l'HUB connaît actuellement une pénurie de techniciens en radiologie et radiothérapie. "C'est une spécialité qui a été officiellement déclarée en pénurie. Cette problématique est nationale, voire internationale", explique le Pr Hougardy. "Lors du déménagement de l'Institut Bordet, certains techniciens n'ont pas suivi le mouvement. Nous devons reconstituer une équipe plus complète dans un métier actuellement en pénurie. Cette situation tient également au fait qu'en Région bruxelloise il y a peu d'écoles qui proposent ces formations. Ce qui est dommage parce que la radiothérapie est un secteur où le retard de prise en charge crée un écart par rapport aux résultats pour le patient. Nous avons également plus de demandes à Bordet depuis que nous sommes équipés de machines de dernière génération. Afin de trouver des solutions, nous réfléchissons à organiser nous-même, en collaboration avec une haute école, une formation spécifique."

New Erasme

Il faudra encore attendre une bonne décennie avant de pouvoir visiter le New Erasme. "Nous devons d'abord évaluer le fonctionnement du nouvel Institut Bordet qui n'est pas encore totalement occupé", explique Renaud Witmeur. Pour rappel, 90 lits d'onco-hématologie doivent encore être transférés d'Erasme vers Bordet. "Cela devrait être fait d'ici la fin de l'année. Cela aura pris neuf mois. Le temps de mettre les quatre pouvoirs de tutelle et les ministres d'accord. Nous avons dû trouver la solution juridique. C'est la première fois qu'on transfère des lits d'un hôpital académique privé, dépendant de la Fédération Wallonie Bruxelles, à un hôpital public bicommunautaire dépendant de la Cocom. Il faut s'accommoder de la complexité institutionnelle belge", souligne le nouveau DG, juriste de formation.

Jean-Michel Hougardy estime que le New Erasme devrait avoir moins de lits (plus ou moins 30%) pour s'adapter à l'évolution de la pratique médicale - "nous allons avoir agrandir notre hôpital de jour, dont le taux d'occupation est élevé" - et de l'hospitalisation à domicile. En outre, l'arrivée du New Bordet sur le campus Erasme est l'occasion d'intégrer les deux institutions sur le plan architectural, déjà reliées par un tunnel.

Les projets du New Erasme développés par Johan Kips (lire édition spéciale Erasme), ancien CEO d'Erasme, vont donc être revus en fonction des nouveaux contours et des futures synergies du HUB. Certains éléments de ce plan ont été réalisés. L'Erasme Medical Center a été construit à quelques centaines de mètres de l'hôpital et permet de désengorger le bâtiment historique qui va fêter ses 45 ans cette année.

Un autre grand chantier attend le HUB : se doter d'un DPI performant et répondant aux exigences spécifiques d'un hôpital universitaire.

L'ambition de l'ancien patron de la Sogepa est forte : redresser les comptes de l'HUB pour pouvoir investir dans de nouveaux projets, entre autres le New Erasme. Le contexte est difficile : inflation, indexation des salaires, augmentation des coûts des marchandises et des matériaux de construction, décalage du financement, complexité des soins de santé, fatigue du personnel... "Nous ne pouvons pas attendre. Il faut sortir du rouge", souligne Renaud Witmeur. "Nous devons générer du cash-flow parce que nous avons des grandes ambitions au niveau de notre informatisation et du nouveau bâtiment Erasme. C'est l'objectif que nous nous sommes fixé. Le point de départ de notre raisonnement est celui de la croissance. Face à un déficit de 20 millions d'euros, notre volonté n'est pas de réduire les coûts. Notre mission est de soigner les patients et donc d'augmenter le volume de nos activités médicales. Nous allons demander à chaque service, en fonction de ses ressources, de croître. C'est grâce à ce cercle vertueux que nous voulons améliorer nos résultats." L'HUB veut retrouver les niveaux d'activités médicales d'avant mars 2019. L'Inami a récemment montré l'impact de la Crise sanitaire sur les affections urgentes (lire jdM du 25 août). "Notre premier défi est de retrouver ces niveaux d'activité de l'époque et puis de continuer à augmenter. Certains signes sont encourageants : l'Institut Bordet, par exemple, n'a jamais été aussi occupés depuis 10 ans."L'ancien chef de cabinet de Rudy Demotte précise que pour construire le HUB, il faut une direction unifiée, un seul conseil d'administration, un plan médical, un conseil médical et une gestion unique. Ces structures permettent de développer des synergies, la mobilité du personnel entre les institutions et les transferts financiers internes, indispensables pour créer une unité. Les trois hôpitaux, qui ont des organes de tutelle et des mécanismes de subsidiation différents, gardent néanmoins leurs propres comptabilités. Jean-Michel Hougardy, directeur médical général du HUB, est convaincu que le regroupement des trois institutions, dont l'Institut Bordet qui a un rayonnement international, est un facteur d'attractivité pour les médecins et les soignants, entre autres, via les nombreuses études cliniques qui sont réalisées au HUB, la proximité avec l'ULB, et les possibilités de recherche. Pénurie de techniciensComme de nombreux hôpitaux, l'HUB connaît actuellement une pénurie de techniciens en radiologie et radiothérapie. "C'est une spécialité qui a été officiellement déclarée en pénurie. Cette problématique est nationale, voire internationale", explique le Pr Hougardy. "Lors du déménagement de l'Institut Bordet, certains techniciens n'ont pas suivi le mouvement. Nous devons reconstituer une équipe plus complète dans un métier actuellement en pénurie. Cette situation tient également au fait qu'en Région bruxelloise il y a peu d'écoles qui proposent ces formations. Ce qui est dommage parce que la radiothérapie est un secteur où le retard de prise en charge crée un écart par rapport aux résultats pour le patient. Nous avons également plus de demandes à Bordet depuis que nous sommes équipés de machines de dernière génération. Afin de trouver des solutions, nous réfléchissons à organiser nous-même, en collaboration avec une haute école, une formation spécifique." Il faudra encore attendre une bonne décennie avant de pouvoir visiter le New Erasme. "Nous devons d'abord évaluer le fonctionnement du nouvel Institut Bordet qui n'est pas encore totalement occupé", explique Renaud Witmeur. Pour rappel, 90 lits d'onco-hématologie doivent encore être transférés d'Erasme vers Bordet. "Cela devrait être fait d'ici la fin de l'année. Cela aura pris neuf mois. Le temps de mettre les quatre pouvoirs de tutelle et les ministres d'accord. Nous avons dû trouver la solution juridique. C'est la première fois qu'on transfère des lits d'un hôpital académique privé, dépendant de la Fédération Wallonie Bruxelles, à un hôpital public bicommunautaire dépendant de la Cocom. Il faut s'accommoder de la complexité institutionnelle belge", souligne le nouveau DG, juriste de formation. Jean-Michel Hougardy estime que le New Erasme devrait avoir moins de lits (plus ou moins 30%) pour s'adapter à l'évolution de la pratique médicale - "nous allons avoir agrandir notre hôpital de jour, dont le taux d'occupation est élevé" - et de l'hospitalisation à domicile. En outre, l'arrivée du New Bordet sur le campus Erasme est l'occasion d'intégrer les deux institutions sur le plan architectural, déjà reliées par un tunnel. Les projets du New Erasme développés par Johan Kips (lire édition spéciale Erasme), ancien CEO d'Erasme, vont donc être revus en fonction des nouveaux contours et des futures synergies du HUB. Certains éléments de ce plan ont été réalisés. L'Erasme Medical Center a été construit à quelques centaines de mètres de l'hôpital et permet de désengorger le bâtiment historique qui va fêter ses 45 ans cette année.Un autre grand chantier attend le HUB : se doter d'un DPI performant et répondant aux exigences spécifiques d'un hôpital universitaire.