En principe, les stéthoscopes devraient être désinfectés après chaque utilisation. Une mesure d'autant plus importante que depuis le début des années 2000 la lutte contre les maladies nosocomiales contractées lors d'un séjour à l'hôpital est devenue prioritaire. Et pourtant, une étude réalisée par des chercheurs de l'université de Yale confirme que ce n'est pas le cas. (1)

Ces derniers ont observé le comportement de médecins pendant une semaine avant et après 170 de leurs consultations au sein de l'hôpital des anciens combattants du Connecticut.

Verdict : les patriciens se lavent les mains avec de l'eau et du savon ou un gel hydroalcoolique dans 58% des cas avant l'interaction avec un patient et dans 63% des cas après mais les auteurs de l'étude ne les ont jamais vus nettoyer leur matériel d'auscultation, et plus particulièrement leur stéthoscope.

Plutôt médiocre, le score quant à l'hygiène des mains montre que les principes de base de l'hygiène hospitalière sont loin d'être acquis de tous. Et, en ce qui concerne le stéthoscope, le résultat est carrément catastrophique.

Certes, les chercheurs s'attendaient à une hygiène plutôt limitée à propos des stéthoscopes, mais tout de même pas au point qu'elle soit inexistante. D'autant plus que la procédure fait partie intégrante des épreuves de l'examen final des étudiants en deuxième année de médecine de l'institution où a été menée l'étude, et que des présentations pédagogiques avaient été effectuées et bien reçues par le personnel soignant qui comprenait une partie d'étudiants.

Les scientifiques admettent que leur travail présente quelques limites, notamment dues au fait qu'ils n'étaient pas présents pendant l'examen en lui-même et qu'ils ne pouvaient donc pas savoir si le médecin avait ou non utilisé son stéthoscope ou encore parce que les conditions de nettoyage des appareils médicaux dépendent du service dans lequel sont traités les patients. Ils s'inquiètent néanmoins du manque de rigueur car les stéthoscopes, en contact avec les mains des praticiens, passent de poitrine en poitrine et de dos en dos, et sont de véritables nids à bactéries.

Une étude réalisée aux Hôpitaux universitaires de Genève avait montré en 2014 à quel point ces outils médicaux regorgent de microbes et de bactéries, y compris le staphylocoque doré, particulièrement résistant aux antibiotiques et impliqué dans les maladies nosocomiales. (2) Il y en a plus sur le diaphragme d'un stéthoscope que sur l'ensemble des zones de la main des praticiens, à l'exception de l'extrémité des doigts.

"Nous pensons que nos résultats mettent en lumière un problème important, mais souvent négligé, de contrôle infectieux, en révélant la pauvreté de l'hygiène des stéthoscopes," considèrent les chercheurs de Yale qui encouragent vivement les médecins à passer un petit peu de solution hydroalcoolique, ou simplement une lingette désinfectante, sur leur instrument d'écoute pour ne pas perdre les bénéfices de l'hygiène des mains...

(références :

(1) American Journal of Infection Control, 1er juillet 2017, DOI : 10.1016/j.ajic.2017.02.004,

(2) Mayo Clinic Proceedings, 26 février 2014, DOI : 10.1016/j.mayocp.2013.11.016)

En principe, les stéthoscopes devraient être désinfectés après chaque utilisation. Une mesure d'autant plus importante que depuis le début des années 2000 la lutte contre les maladies nosocomiales contractées lors d'un séjour à l'hôpital est devenue prioritaire. Et pourtant, une étude réalisée par des chercheurs de l'université de Yale confirme que ce n'est pas le cas. (1)Ces derniers ont observé le comportement de médecins pendant une semaine avant et après 170 de leurs consultations au sein de l'hôpital des anciens combattants du Connecticut.Verdict : les patriciens se lavent les mains avec de l'eau et du savon ou un gel hydroalcoolique dans 58% des cas avant l'interaction avec un patient et dans 63% des cas après mais les auteurs de l'étude ne les ont jamais vus nettoyer leur matériel d'auscultation, et plus particulièrement leur stéthoscope.Plutôt médiocre, le score quant à l'hygiène des mains montre que les principes de base de l'hygiène hospitalière sont loin d'être acquis de tous. Et, en ce qui concerne le stéthoscope, le résultat est carrément catastrophique.Certes, les chercheurs s'attendaient à une hygiène plutôt limitée à propos des stéthoscopes, mais tout de même pas au point qu'elle soit inexistante. D'autant plus que la procédure fait partie intégrante des épreuves de l'examen final des étudiants en deuxième année de médecine de l'institution où a été menée l'étude, et que des présentations pédagogiques avaient été effectuées et bien reçues par le personnel soignant qui comprenait une partie d'étudiants.Les scientifiques admettent que leur travail présente quelques limites, notamment dues au fait qu'ils n'étaient pas présents pendant l'examen en lui-même et qu'ils ne pouvaient donc pas savoir si le médecin avait ou non utilisé son stéthoscope ou encore parce que les conditions de nettoyage des appareils médicaux dépendent du service dans lequel sont traités les patients. Ils s'inquiètent néanmoins du manque de rigueur car les stéthoscopes, en contact avec les mains des praticiens, passent de poitrine en poitrine et de dos en dos, et sont de véritables nids à bactéries.Une étude réalisée aux Hôpitaux universitaires de Genève avait montré en 2014 à quel point ces outils médicaux regorgent de microbes et de bactéries, y compris le staphylocoque doré, particulièrement résistant aux antibiotiques et impliqué dans les maladies nosocomiales. (2) Il y en a plus sur le diaphragme d'un stéthoscope que sur l'ensemble des zones de la main des praticiens, à l'exception de l'extrémité des doigts."Nous pensons que nos résultats mettent en lumière un problème important, mais souvent négligé, de contrôle infectieux, en révélant la pauvreté de l'hygiène des stéthoscopes," considèrent les chercheurs de Yale qui encouragent vivement les médecins à passer un petit peu de solution hydroalcoolique, ou simplement une lingette désinfectante, sur leur instrument d'écoute pour ne pas perdre les bénéfices de l'hygiène des mains...(références : (1) American Journal of Infection Control, 1er juillet 2017, DOI : 10.1016/j.ajic.2017.02.004,(2) Mayo Clinic Proceedings, 26 février 2014, DOI : 10.1016/j.mayocp.2013.11.016)