Médecins, infirmiers et comité de direction ont inauguré cette semaine l'ouverture d'un nouvel espace : l'unité kangourou. Un nom faisant référence à la façon dont la femelle kangourou porte son nouveau au sein de sa poche marsupiale. Le principe de cette nouvelle unité est le même : " permettre à l'enfant de rester aux côtés de sa mère et son père tout en étant hospitalisé ", explique le docteur Elizabeth Henrion, néonatalogue et responsable du service de néonatologie intensive ainsi que de la nouvelle unité.

Une hospitalisation en famille

Projet lancé en 2009, la structure a été mise sur pied en juillet. Elle a pour but d'accueillir des nouveaux-nés ne nécessitant pas de soins intensifs. " Les profils des bébés admis dans l'unité Kangourou peuvent être différents: ils sont nés proches du terme, entre la 35 et 37e semaine, présentent un faible poids de naissance compris entre 2 et 2,5 kg, sont nés d'une grossesse multiple, présentent une pathologie rendant l'autonomie difficile, ou peuvent présenter une infection néonatale. "

Jusqu'ici, quand un suivi médical était nécessaire pour le bébé, une séparation avec sa mère était nécessaire pour les moyens de l'hospitalisation. Une séparation qui peut vécue de manière difficile pour la famille. " Les déplacements entre le domicile et l'hôpital peuvent être contraignants pour l'organisation familiale ", détaille le Dr Henrion. Au sein de cette nouvelle unité, les parents qui ont un bébé suivi en néonatalogie non-intensive sont hospitalisés dans la même chambre que leur enfant. Une nouveauté pour l'hôpital. " Les bébés et leurs parents ne se séparent plus, ils restent ensemble 24h sur 24. La relation peut se construire plus facilement et les parents sont les premiers acteurs des soins donnés à l'enfant ", détaille le Dr Henrion.

Cette proximité est assurée par la mise à disposition de huit chambres. Elles présentent deux lits pour les deux parents et ont été conçues de manière à allier confort de la maternité et exigence de sécurité liée à la néonatalogie. En plus de ces chambres, un espace convivial pour les familles ainsi qu'une chambre avec quatre lits de néonatalogie ont été aménagés. " Les séjours au sein de cette unité kangourou sont de durée variable, ils peuvent être de quelques jours à plusieurs semaines (...) Bien sur, l'objectif pour l'enfant est d'être hospitalisé le moins longtemps possible ", explique le Dr Van Ingelgem, gynécologue obstétricienne.

Favoriser la méthode kangourou

Tout au long du séjour, les parents sont invités à porter l'enfant selon la méthode kangourou. Elle consiste à porter le bébé sur sa poitrine, peau contre peau. Cette méthode présente de nombreux bénéfices. Selon plusieurs études scientifiques, elle favorise chez le nouveau-né une baisse de la mortalité, des infections et de la douleur. Physiologiquement, elle permet de stabiliser son rythme respiratoire et cardiaque. Cette méthode du " peau contre peau " présente aussi l'intérêt de normaliser sa température corporelle, d'améliorer la qualité de son sommeil et de favoriser son développement et croissance. " Le bébé prend plus facilement du poids quand il est porté par sa mère ", précise le Dr Henrion. Des bénéfices qui permettent de réduire la durée d'hospitalisation. Selon la néonatologue, " Les bébés portés par leurs parents sont ceux présentant un développement plus stable. Plus les parents s'investissent, meilleur sera le développement du bébé ".

Les bébés ne sont pas les seuls bénéficiaires de cette méthode kangourou. Elle réduirait aussi le risque pour la mère de développer une dépression post-natale, présente des effets positifs sur la relation entre le bébé et le père ainsi que sur celle du couple. " Le fonctionnement de cette unité permet de s'adapter pleinement au nouveau-né. Il est au centre des attentions et les parents sont les premiers soignants ", développe le Dr Henrion.

Une collaboration

La nouvelle unité ne fait pas partie du plan de construction hospitalière du gouvernement wallon. L'investissement a été réalisé sur fond propre par le CHR de Namur. Un investissement de 873.050 euros. Pour Bruno Wery, directeur du CHRN, cet investissement était nécessaire. " C'est le chaînon qui manquait à notre pôle mère-enfant. Avec le MIC (centre des soins intensifs pour les futures mamans) et maintenant l'unité kangourou, nous pouvons désormais dire que nous en capacité d'accueillir toutes les situations ".

Souhaitant faire émerger une véritable collaboration entre l'unité kangourou et le MIC, l'hôpital a choisi de les disposer côte à côte. Une pièce commune a notamment été pensée pour accueillir le personnel des deux unités. " En cas de forte affluence dans l'unité kangourou, les sages femmes du MIC peuvent être appelées en renfort. Cette proximité créée une entre-aide entre le personnel hospitalier", explique le Dr Van Ingelgem. " C'est un changement d'habitude et dans la manière de travailler ", ajoute le Dr Van Ingelgem. " C'est surtout le rythme de travail qui est différent. Le rythme de travail est calqué sur celui du bébé, et plus globalement sur celui de la famille. "

Made in Bogota

Les origines du concept d'unité kangourou sont colombiennes. Ce programme kangourou a débuté en 1978 à Bogota sur l'initiative de deux pédiatres colombiens, Edgar Rey et Martine Gomez. Inspiré par le mode de vie des kangourous, ils ont l'idée de proposer aux mères colombiennes de porter leur nouveau-né prématuré en " peau à peau " 24h/24 jusqu'à ce que le bébé ait pris suffisamment de poids. Objet d'intérêt de nombreux médecins, le concept s'est exporté hors de Colombie, pour être mis sur pied dans plusieurs hôpitaux occidentaux.

Médecins, infirmiers et comité de direction ont inauguré cette semaine l'ouverture d'un nouvel espace : l'unité kangourou. Un nom faisant référence à la façon dont la femelle kangourou porte son nouveau au sein de sa poche marsupiale. Le principe de cette nouvelle unité est le même : " permettre à l'enfant de rester aux côtés de sa mère et son père tout en étant hospitalisé ", explique le docteur Elizabeth Henrion, néonatalogue et responsable du service de néonatologie intensive ainsi que de la nouvelle unité.Projet lancé en 2009, la structure a été mise sur pied en juillet. Elle a pour but d'accueillir des nouveaux-nés ne nécessitant pas de soins intensifs. " Les profils des bébés admis dans l'unité Kangourou peuvent être différents: ils sont nés proches du terme, entre la 35 et 37e semaine, présentent un faible poids de naissance compris entre 2 et 2,5 kg, sont nés d'une grossesse multiple, présentent une pathologie rendant l'autonomie difficile, ou peuvent présenter une infection néonatale. " Jusqu'ici, quand un suivi médical était nécessaire pour le bébé, une séparation avec sa mère était nécessaire pour les moyens de l'hospitalisation. Une séparation qui peut vécue de manière difficile pour la famille. " Les déplacements entre le domicile et l'hôpital peuvent être contraignants pour l'organisation familiale ", détaille le Dr Henrion. Au sein de cette nouvelle unité, les parents qui ont un bébé suivi en néonatalogie non-intensive sont hospitalisés dans la même chambre que leur enfant. Une nouveauté pour l'hôpital. " Les bébés et leurs parents ne se séparent plus, ils restent ensemble 24h sur 24. La relation peut se construire plus facilement et les parents sont les premiers acteurs des soins donnés à l'enfant ", détaille le Dr Henrion.Cette proximité est assurée par la mise à disposition de huit chambres. Elles présentent deux lits pour les deux parents et ont été conçues de manière à allier confort de la maternité et exigence de sécurité liée à la néonatalogie. En plus de ces chambres, un espace convivial pour les familles ainsi qu'une chambre avec quatre lits de néonatalogie ont été aménagés. " Les séjours au sein de cette unité kangourou sont de durée variable, ils peuvent être de quelques jours à plusieurs semaines (...) Bien sur, l'objectif pour l'enfant est d'être hospitalisé le moins longtemps possible ", explique le Dr Van Ingelgem, gynécologue obstétricienne.Tout au long du séjour, les parents sont invités à porter l'enfant selon la méthode kangourou. Elle consiste à porter le bébé sur sa poitrine, peau contre peau. Cette méthode présente de nombreux bénéfices. Selon plusieurs études scientifiques, elle favorise chez le nouveau-né une baisse de la mortalité, des infections et de la douleur. Physiologiquement, elle permet de stabiliser son rythme respiratoire et cardiaque. Cette méthode du " peau contre peau " présente aussi l'intérêt de normaliser sa température corporelle, d'améliorer la qualité de son sommeil et de favoriser son développement et croissance. " Le bébé prend plus facilement du poids quand il est porté par sa mère ", précise le Dr Henrion. Des bénéfices qui permettent de réduire la durée d'hospitalisation. Selon la néonatologue, " Les bébés portés par leurs parents sont ceux présentant un développement plus stable. Plus les parents s'investissent, meilleur sera le développement du bébé ". Les bébés ne sont pas les seuls bénéficiaires de cette méthode kangourou. Elle réduirait aussi le risque pour la mère de développer une dépression post-natale, présente des effets positifs sur la relation entre le bébé et le père ainsi que sur celle du couple. " Le fonctionnement de cette unité permet de s'adapter pleinement au nouveau-né. Il est au centre des attentions et les parents sont les premiers soignants ", développe le Dr Henrion.La nouvelle unité ne fait pas partie du plan de construction hospitalière du gouvernement wallon. L'investissement a été réalisé sur fond propre par le CHR de Namur. Un investissement de 873.050 euros. Pour Bruno Wery, directeur du CHRN, cet investissement était nécessaire. " C'est le chaînon qui manquait à notre pôle mère-enfant. Avec le MIC (centre des soins intensifs pour les futures mamans) et maintenant l'unité kangourou, nous pouvons désormais dire que nous en capacité d'accueillir toutes les situations ". Souhaitant faire émerger une véritable collaboration entre l'unité kangourou et le MIC, l'hôpital a choisi de les disposer côte à côte. Une pièce commune a notamment été pensée pour accueillir le personnel des deux unités. " En cas de forte affluence dans l'unité kangourou, les sages femmes du MIC peuvent être appelées en renfort. Cette proximité créée une entre-aide entre le personnel hospitalier", explique le Dr Van Ingelgem. " C'est un changement d'habitude et dans la manière de travailler ", ajoute le Dr Van Ingelgem. " C'est surtout le rythme de travail qui est différent. Le rythme de travail est calqué sur celui du bébé, et plus globalement sur celui de la famille. "