D'après l'OMS, un patient souffrant de maladie chronique sur deux ne respecterait pas son traitement. Le vieillissement de la population, et donc le nombre croissant de malades chroniques, n'améliore pas les choses. Les conséquences économiques de la non-observance thérapeutique en Europe s'élèveraient à 1,25 milliards euro. Jusqu'à présent, la Belgique a peu investi dans la recherche.

La conférence parlementaire a principalement été présidée par des personnes qui ont participé à la task force 'Adherence', laquelle a conduit à la publication d'un livre blanc en 2004. Ce document est certainement valable dans les grandes lignes, mais " certains passages sont dépassés et doivent être adaptés " a déclaré le professeur en économie de la santé Lieven Annemans. Dans son discours, Yoleen Van Camp (N-VA) a une nouvelle fois avancé les résultats de ses études doctorales sur l'observance thérapeutique. Tant elle que Lieven Annemans ont attiré l'attention sur le fait qu'il n'y a pas de raison unique à l'observance thérapeutique. Celle-ci peut être liée à la maladie et au patient, il peut y avoir des raisons sociales, thérapeutiques voire - et de plus en plus - économiques. Il y a eu cette plaidoirie forte contre le ticket modérateur pour les médicaments utiles. " Modérateur... tout est dans le mot : modérer. Le ticket modérateur peut modérer un patient dans l'achat de médicaments et c'est justement ce que nous ne voulons pas. En fait, ils devraient être entièrement remboursés, sans ticket modérateur. " Annemans estime que l'impact budgétaire de la non-observance thérapeutique est supérieur au 1,25 milliards euro estimés par l'Europe.

C'est Benoit Mores du cabinet de la Santé qui a lancé que des voix soutiennent la suspension du remboursement de médicaments si la thérapie n'est pas correctement suivie. Certainement pour les médicaments coûteux. Il a immédiatement ajouté que cette solution n'est pas souhaitable et qu'il faut travailler selon une approche intégrée.

Collaboration

Mais le sujet a été abordé et lors du débat suivant, la question a été posée de savoir comment promouvoir l'observance thérapeutique en Belgique. Qui joue un rôle central ? Le médecin traitant ? Le pharmacien ? Une infirmière spécialisée en médication ? La réponse était à prévoir, même si on note une légère évolution : tout travailleur de première ligne peut reprendre une telle tâche, mais l'accent est de plus en plus mis sur la collaboration. Une collaboration aussi avec le patient et non à son insu. Les Mutualités Libres testent divers moyens pour amener les patients à l'observance thérapeutique, et cela va jusqu'à un trajet de coaching. Damien Thiery (MR) a tenu un plaidoyer passionné pour que le volet 'compliance' soit repris dans le cycle d'enseignement des formations en soins de santé. Alain Chaspierre (APB) a poursuivi en proposant d'organiser conjointement des cours spécifiques pour certains travailleurs de première ligne. Cela se fait déjà dans certaines universités mais cela pourrait se faire à plus grande échelle.

Enfin il y a la responsabilisation. Des sanctions doivent-elles tomber si des patients ne suivent pas scrupuleusement leur thérapie ? Peut-être pour les médicaments coûteux ? Ou pour les patients qui sont persistants dans leur observance thérapeutique malgré toutes les interventions possibles ? Les participants au débat étaient d'accord sur un point : sanctionner n'a pas de sens et génère au contraire une non-observance thérapeutique. Nous ne voulons pas décourager les patients, nous voulons juste qu'ils suivent mieux leur thérapie. Mais vient alors la question : qui contrôle l'observance thérapeutique ? Qui la suit ? La relation patient-médecin est cruciale, estime Greet Van Kersschaever de Domus Medica. " Mais le contact avec le pharmacien est bien plus fréquent et plus accessible ", rajoute Alain Chaspierre. On en arrive à la conclusion que seule une analyse approfondie du problème et la recherche de la cause de la non-observance thérapeutique peut solutionner le problème. Et il vaut mieux que cela soit multidisciplinaire...
sanctionner n'a pas de sens et génère au contraire une non-observance thérapeutique.

D'après l'OMS, un patient souffrant de maladie chronique sur deux ne respecterait pas son traitement. Le vieillissement de la population, et donc le nombre croissant de malades chroniques, n'améliore pas les choses. Les conséquences économiques de la non-observance thérapeutique en Europe s'élèveraient à 1,25 milliards euro. Jusqu'à présent, la Belgique a peu investi dans la recherche. La conférence parlementaire a principalement été présidée par des personnes qui ont participé à la task force 'Adherence', laquelle a conduit à la publication d'un livre blanc en 2004. Ce document est certainement valable dans les grandes lignes, mais " certains passages sont dépassés et doivent être adaptés " a déclaré le professeur en économie de la santé Lieven Annemans. Dans son discours, Yoleen Van Camp (N-VA) a une nouvelle fois avancé les résultats de ses études doctorales sur l'observance thérapeutique. Tant elle que Lieven Annemans ont attiré l'attention sur le fait qu'il n'y a pas de raison unique à l'observance thérapeutique. Celle-ci peut être liée à la maladie et au patient, il peut y avoir des raisons sociales, thérapeutiques voire - et de plus en plus - économiques. Il y a eu cette plaidoirie forte contre le ticket modérateur pour les médicaments utiles. " Modérateur... tout est dans le mot : modérer. Le ticket modérateur peut modérer un patient dans l'achat de médicaments et c'est justement ce que nous ne voulons pas. En fait, ils devraient être entièrement remboursés, sans ticket modérateur. " Annemans estime que l'impact budgétaire de la non-observance thérapeutique est supérieur au 1,25 milliards euro estimés par l'Europe. C'est Benoit Mores du cabinet de la Santé qui a lancé que des voix soutiennent la suspension du remboursement de médicaments si la thérapie n'est pas correctement suivie. Certainement pour les médicaments coûteux. Il a immédiatement ajouté que cette solution n'est pas souhaitable et qu'il faut travailler selon une approche intégrée. Collaboration Mais le sujet a été abordé et lors du débat suivant, la question a été posée de savoir comment promouvoir l'observance thérapeutique en Belgique. Qui joue un rôle central ? Le médecin traitant ? Le pharmacien ? Une infirmière spécialisée en médication ? La réponse était à prévoir, même si on note une légère évolution : tout travailleur de première ligne peut reprendre une telle tâche, mais l'accent est de plus en plus mis sur la collaboration. Une collaboration aussi avec le patient et non à son insu. Les Mutualités Libres testent divers moyens pour amener les patients à l'observance thérapeutique, et cela va jusqu'à un trajet de coaching. Damien Thiery (MR) a tenu un plaidoyer passionné pour que le volet 'compliance' soit repris dans le cycle d'enseignement des formations en soins de santé. Alain Chaspierre (APB) a poursuivi en proposant d'organiser conjointement des cours spécifiques pour certains travailleurs de première ligne. Cela se fait déjà dans certaines universités mais cela pourrait se faire à plus grande échelle. Enfin il y a la responsabilisation. Des sanctions doivent-elles tomber si des patients ne suivent pas scrupuleusement leur thérapie ? Peut-être pour les médicaments coûteux ? Ou pour les patients qui sont persistants dans leur observance thérapeutique malgré toutes les interventions possibles ? Les participants au débat étaient d'accord sur un point : sanctionner n'a pas de sens et génère au contraire une non-observance thérapeutique. Nous ne voulons pas décourager les patients, nous voulons juste qu'ils suivent mieux leur thérapie. Mais vient alors la question : qui contrôle l'observance thérapeutique ? Qui la suit ? La relation patient-médecin est cruciale, estime Greet Van Kersschaever de Domus Medica. " Mais le contact avec le pharmacien est bien plus fréquent et plus accessible ", rajoute Alain Chaspierre. On en arrive à la conclusion que seule une analyse approfondie du problème et la recherche de la cause de la non-observance thérapeutique peut solutionner le problème. Et il vaut mieux que cela soit multidisciplinaire... sanctionner n'a pas de sens et génère au contraire une non-observance thérapeutique.