Dans le cadre de son projet " indicateurs de gouvernance durable " (SGI), la Fondation Berteslmann, l'un des principaux think tanks indépendants d'Allemagne, a développé un indice de justice sociale. Pour ce faire, les chercheurs explorent six dimensions que sont la prévention de la pauvreté, l'équité de l'enseignement et de l'accès au marché du travail, la cohésion sociale, l'impartialité intergénérationnelle et bien sûr la santé.

Les mauvaises conditions de santé et les inégalités en la matière grèvent les économies développées. Il est donc essentiel que les politiques de santé visent à offrir des soins de santé de haute qualité aux plus larges franges de la population et ce, au coût le plus bas possible. " Dans pays tels que le Luxembourg, les Pays-Bas et la Belgique, atteignent le mieux ces objectifs ", souligne l'auteur du rapport.

Cela étant dit, en règle générale, les gouvernements européens ne peuvent que continuer à renforcer les mesures de prévention et les conditions d'accès aux soins. Car cela leur permettra certes d'économiser de l'argent mais surtout d'améliorer l'état de santé des ressortissants. " Les opportunités d'intégration économique et sociétale peuvent être limitées par les inégalités structurelles des systèmes de santé nationaux mais aussi, voire surtout, par les conséquences sanitaires de telles inégalités ", prend soin de préciser le groupe de réflexion.

Bonne gouvernance à la Belge...

Affichant des résultats stables depuis 2008, la Belgique s'est hissée dans le top 10 pour deux des six dimensions étudiées. Avec une 3e position remarquable pour son système de soins de santé, souligne le rapporteur de la Bertelsmann Stiftung.

Cela représente à la fois un accomplissement et un défi. Notre petit pays a réussi dans des délais courts à rehausser son offre et la portée de ses services de santé. Si le système belge n'engrange pas encore les meilleurs résultats médicaux, ces outcomes se sont sensiblement améliorés depuis la crise bancaire mondiale.

Le think tank allemand met d'ailleurs en avant l'espérance de vie moyenne des citoyens belges qui dépasse de deux années la moyenne de l'Union européenne, à 63,8 ans. " La couverture de soins de santé en Belgique est large et inclusive, son système efficace et ses services relativement abordables, grâce à des interventions financières généreuses de pouvoirs publics ", notent les chercheurs en SGI.
Il convient dès lors de reconnaître la qualité des experts belges initiant les politiques de santé, laisse entendre la Fondation Beterlsmann. Cependant, le rapport estime également que les coûts des soins ont été contenus d'une manière qui ne paraît pas viable à l'avenir, surtout avec une population aussi vieillissante.

L'auteur constate au passage cette autre problématique: la Belgique ne s'investit pas dans la prévention et dépense plus que les pays de même calibre dans le remboursement des médicaments, ce qui risque de créer une hausse structurelle des coûts de la santé et de remettre en cause la soutenabilité sur le long terme de ce bon système de santé.

Un pays très hospitalier

Le rapport allemand semble nous apprendre que nos hôpitaux publics semblent possèdent et entretiennent un bon équipement et les hôpitaux universitaires offrent des traitements avancés, étant donné la participation des institutions de recherche médicale. " La Belgique se démarque assez bien en termes d'efficacité de son système de soins de santé. Il se classe proche de la Suède, qui est souvent considéré comme une référence pour un accès abordable ", affirment les chercheurs d'indicateurs de gouvernance durable. Le problème de la maîtrise des dépenses publiques se présente d'ailleurs sous l'angle d'une réduction des salaires et des coûts de l'hôpital d'une manière vraisemblablement trop musclée.

Ensuite, la Fondation Bertelsmann considère que trop peu de médecins diplômés sont autorisés à pratiquer. La pénurie de médecins dans le pays pourrait en outre contraindre un nombre croissant de professionnels de la santé de quitter le pays ou à tout le moins le système public. Surtout que les contraintes imposées par les subventions de l'Etat les encouragent à passer à des pratiques totalement privés. Le caractère inclusif de notre système belge peut ainsi être menacé à moyen terme.

Les observateurs n'ont pas manqué de souligner que récemment, des pans entiers de compétences en matière de soins de santé ont été conférés à la Wallonie, la Flandre et Bruxelles. Prétendument pour leur permettre d'aborder les questions de durabilité à un niveau plus local. " L'espoir est que cela rend chacun de ces gouvernements plus responsables. Toutefois, ce transfert de compétences risque une perte de coordination et une augmentation des coûts. Par exemple, les équipements médicaux coûteux grande dans un pays où l'on peut passer d'un hôpital dans une région à l'autre en une vingtaine de minutes en voiture ", sanctionnent les chercheurs.

Union pas si unie

Le haut du classement dressé par Bertelsmann pour la " justice sanitaire " est donc occupé par le Bénélux, le Danemark et la République tchèque. Accentuant le contraste avec des pays comme la Grèce, dont les conditions se sont de nouveau détériorées (24e sur 28).

Dans la plupart des pays membres de l'Union, la qualité des soins se révèle assez élevée. Mais au regard de l'accessibilité en termes qualitatifs et d'inclusion, persistent des variations significatives. La Lettonie et la Roumanie exhibent les plus importants déficits.

Bucarest dispose peut-être d'un système d'assurance maladie qui se revendique de couverture universelle, les incohérences des financements publics sapent son caractère équitable. Le budget roumain alloué aux soins de santé reste le plus faible de toute l'Europe. Et les dépenses ont même diminué en dépit d'une demande de soins croissante.

Dans le cadre de son projet " indicateurs de gouvernance durable " (SGI), la Fondation Berteslmann, l'un des principaux think tanks indépendants d'Allemagne, a développé un indice de justice sociale. Pour ce faire, les chercheurs explorent six dimensions que sont la prévention de la pauvreté, l'équité de l'enseignement et de l'accès au marché du travail, la cohésion sociale, l'impartialité intergénérationnelle et bien sûr la santé. Les mauvaises conditions de santé et les inégalités en la matière grèvent les économies développées. Il est donc essentiel que les politiques de santé visent à offrir des soins de santé de haute qualité aux plus larges franges de la population et ce, au coût le plus bas possible. " Dans pays tels que le Luxembourg, les Pays-Bas et la Belgique, atteignent le mieux ces objectifs ", souligne l'auteur du rapport. Cela étant dit, en règle générale, les gouvernements européens ne peuvent que continuer à renforcer les mesures de prévention et les conditions d'accès aux soins. Car cela leur permettra certes d'économiser de l'argent mais surtout d'améliorer l'état de santé des ressortissants. " Les opportunités d'intégration économique et sociétale peuvent être limitées par les inégalités structurelles des systèmes de santé nationaux mais aussi, voire surtout, par les conséquences sanitaires de telles inégalités ", prend soin de préciser le groupe de réflexion. Bonne gouvernance à la Belge... Affichant des résultats stables depuis 2008, la Belgique s'est hissée dans le top 10 pour deux des six dimensions étudiées. Avec une 3e position remarquable pour son système de soins de santé, souligne le rapporteur de la Bertelsmann Stiftung. Cela représente à la fois un accomplissement et un défi. Notre petit pays a réussi dans des délais courts à rehausser son offre et la portée de ses services de santé. Si le système belge n'engrange pas encore les meilleurs résultats médicaux, ces outcomes se sont sensiblement améliorés depuis la crise bancaire mondiale. Le think tank allemand met d'ailleurs en avant l'espérance de vie moyenne des citoyens belges qui dépasse de deux années la moyenne de l'Union européenne, à 63,8 ans. " La couverture de soins de santé en Belgique est large et inclusive, son système efficace et ses services relativement abordables, grâce à des interventions financières généreuses de pouvoirs publics ", notent les chercheurs en SGI. Il convient dès lors de reconnaître la qualité des experts belges initiant les politiques de santé, laisse entendre la Fondation Beterlsmann. Cependant, le rapport estime également que les coûts des soins ont été contenus d'une manière qui ne paraît pas viable à l'avenir, surtout avec une population aussi vieillissante. L'auteur constate au passage cette autre problématique: la Belgique ne s'investit pas dans la prévention et dépense plus que les pays de même calibre dans le remboursement des médicaments, ce qui risque de créer une hausse structurelle des coûts de la santé et de remettre en cause la soutenabilité sur le long terme de ce bon système de santé. Un pays très hospitalier Le rapport allemand semble nous apprendre que nos hôpitaux publics semblent possèdent et entretiennent un bon équipement et les hôpitaux universitaires offrent des traitements avancés, étant donné la participation des institutions de recherche médicale. " La Belgique se démarque assez bien en termes d'efficacité de son système de soins de santé. Il se classe proche de la Suède, qui est souvent considéré comme une référence pour un accès abordable ", affirment les chercheurs d'indicateurs de gouvernance durable. Le problème de la maîtrise des dépenses publiques se présente d'ailleurs sous l'angle d'une réduction des salaires et des coûts de l'hôpital d'une manière vraisemblablement trop musclée. Ensuite, la Fondation Bertelsmann considère que trop peu de médecins diplômés sont autorisés à pratiquer. La pénurie de médecins dans le pays pourrait en outre contraindre un nombre croissant de professionnels de la santé de quitter le pays ou à tout le moins le système public. Surtout que les contraintes imposées par les subventions de l'Etat les encouragent à passer à des pratiques totalement privés. Le caractère inclusif de notre système belge peut ainsi être menacé à moyen terme. Les observateurs n'ont pas manqué de souligner que récemment, des pans entiers de compétences en matière de soins de santé ont été conférés à la Wallonie, la Flandre et Bruxelles. Prétendument pour leur permettre d'aborder les questions de durabilité à un niveau plus local. " L'espoir est que cela rend chacun de ces gouvernements plus responsables. Toutefois, ce transfert de compétences risque une perte de coordination et une augmentation des coûts. Par exemple, les équipements médicaux coûteux grande dans un pays où l'on peut passer d'un hôpital dans une région à l'autre en une vingtaine de minutes en voiture ", sanctionnent les chercheurs. Union pas si unie Le haut du classement dressé par Bertelsmann pour la " justice sanitaire " est donc occupé par le Bénélux, le Danemark et la République tchèque. Accentuant le contraste avec des pays comme la Grèce, dont les conditions se sont de nouveau détériorées (24e sur 28). Dans la plupart des pays membres de l'Union, la qualité des soins se révèle assez élevée. Mais au regard de l'accessibilité en termes qualitatifs et d'inclusion, persistent des variations significatives. La Lettonie et la Roumanie exhibent les plus importants déficits. Bucarest dispose peut-être d'un système d'assurance maladie qui se revendique de couverture universelle, les incohérences des financements publics sapent son caractère équitable. Le budget roumain alloué aux soins de santé reste le plus faible de toute l'Europe. Et les dépenses ont même diminué en dépit d'une demande de soins croissante.