La surveillance électronique des symptômes signalés par le patient peut être mise en oeuvre dans le cadre de soins de cancer de haute qualité. Tel est l'enseignement d'une étude américaine présentée au congrès international de l'ASCO (American Society of Clinical Oncology). Et il est important pour le traitement du cancer et la gestion des souffrances qui lui sont associées.
Pas besoin de chercher midi à quatorze heures. En cancérologie, alors que la plupart des efforts de recherche se concentrent sur la mise au point de nouveaux traitements, parfois il est possible d'améliorer la survie des malades avec des systèmes relativement simples : des applications sur smartphone ou tablette électronique. Comme le programme STaR (Symptom Tracking and Reporting), une application que le Dr Ethan Basch, professeur de médecine au centre du cancer Lineberger de l'Université de Caroline du Nord, vient de présenter à l'ASCO.
STaR permet d'évaluer la manière dont les patients tolèrent les effets secondaires parfois sévères (nausées, douleurs, bouffées de chaleur, fatigue, difficultés respiratoires, perte d'appétit) liés à la chimiothérapie. Grâce à cette application, en lien avec un site internet, les malades cancéreux peuvent signaler leurs symptômes en temps réel et ainsi alerter l'équipe soignante qui, elle, peut agir sans attendre.
Les bénéfices de l'application sont indéniables si l'on en croit le Dr Basch qui a également fait valoir les résultats d'une étude randomisée réalisée entre septembre 2007 et janvier 2011, avec un total de 766 patients d'une moyenne d'âge de 61 ans et ayant initié une chimiothérapie de routine pour une tumeur solide métastasique. Parmi eux, on comptait 86% de Blancs, 58% de femmes, 22% n'ayant pas franchi le cap des humanités et 30% n'ayant pas de compétences informatiques.
La fréquence des alertes était en général d'au moins une fois par semaine. En cas d'aggravation, les malades correspondaient avec les médecins et infirmières par courriel.
La survie globale des participants a été évaluée en juin 2016 après que 517 d'entre eux (67%) furent décédés et alors que la durée moyenne de suivi était de sept années. Résultat ? L'efficacité de cette surveillance continue par l'intermédiaire de l'application est telle que les malades atteints d'une forme métastatique de la maladie gagnent en moyenne cinq mois d'espérance de vie, dès lors qu'ils rapportent leurs symptômes sur leur carnet de bord électronique : 31,2 mois contre 26 mois pour ceux du groupe témoin qui se contentaient de voir leur cancérologue une fois par mois pour mentionner leurs problèmes. Soit un gain de 20% en termes d'espérance de vie grapillée et avec de surcroît une meilleure qualité de vie.
"Ce gain peut paraître modeste, mais il est en fait très significatif pour une pathologie aussi grave et il est largement supérieur aux bienfaits de certains médicaments très coûteux prescrits contre le cancer métastatique," commente le Dr Basch.
Ce partage des symptômes à distance vient aussi pallier le manque de disponibilité des soignants à l'hôpital qui passent à côté de la moitié des symptômes rapportés après une chimiothérapie, et ce malgré leur sévérité. Il permet de réduire les visites aux urgences pour les patients qui supportent mieux leur traitement et il aide à adapter la prise en charge. Il est par ailleurs bienvenu à l'heure où la plupart des chimiothérapies délivrées en ambulatoire amène le patient à vivre sa maladie à domicile. De plus, la télémédecine en oncologie incite le patient à jouer un rôle actif dans son parcours de soins.
Tous ces facteurs ont donc contribué à l'allongement de vie des malades. Reste que l'application américaine, aussi prometteuse soit elle, est toujours expérimentale, selon les dire du Dr Basch. Ce dernier dirige actuellement une étude clinique sur l'ensemble des Etats-Unis avec mille patients, atteints d'un cancer métastatique, traités par des cabinets de cancérologues et disposant d'une version améliorée du logiciel.
(référence : JAMA, 4 juin 2017, doi :10.1001/jama.2017.7156)
Pas besoin de chercher midi à quatorze heures. En cancérologie, alors que la plupart des efforts de recherche se concentrent sur la mise au point de nouveaux traitements, parfois il est possible d'améliorer la survie des malades avec des systèmes relativement simples : des applications sur smartphone ou tablette électronique. Comme le programme STaR (Symptom Tracking and Reporting), une application que le Dr Ethan Basch, professeur de médecine au centre du cancer Lineberger de l'Université de Caroline du Nord, vient de présenter à l'ASCO.STaR permet d'évaluer la manière dont les patients tolèrent les effets secondaires parfois sévères (nausées, douleurs, bouffées de chaleur, fatigue, difficultés respiratoires, perte d'appétit) liés à la chimiothérapie. Grâce à cette application, en lien avec un site internet, les malades cancéreux peuvent signaler leurs symptômes en temps réel et ainsi alerter l'équipe soignante qui, elle, peut agir sans attendre.Les bénéfices de l'application sont indéniables si l'on en croit le Dr Basch qui a également fait valoir les résultats d'une étude randomisée réalisée entre septembre 2007 et janvier 2011, avec un total de 766 patients d'une moyenne d'âge de 61 ans et ayant initié une chimiothérapie de routine pour une tumeur solide métastasique. Parmi eux, on comptait 86% de Blancs, 58% de femmes, 22% n'ayant pas franchi le cap des humanités et 30% n'ayant pas de compétences informatiques.La fréquence des alertes était en général d'au moins une fois par semaine. En cas d'aggravation, les malades correspondaient avec les médecins et infirmières par courriel.La survie globale des participants a été évaluée en juin 2016 après que 517 d'entre eux (67%) furent décédés et alors que la durée moyenne de suivi était de sept années. Résultat ? L'efficacité de cette surveillance continue par l'intermédiaire de l'application est telle que les malades atteints d'une forme métastatique de la maladie gagnent en moyenne cinq mois d'espérance de vie, dès lors qu'ils rapportent leurs symptômes sur leur carnet de bord électronique : 31,2 mois contre 26 mois pour ceux du groupe témoin qui se contentaient de voir leur cancérologue une fois par mois pour mentionner leurs problèmes. Soit un gain de 20% en termes d'espérance de vie grapillée et avec de surcroît une meilleure qualité de vie."Ce gain peut paraître modeste, mais il est en fait très significatif pour une pathologie aussi grave et il est largement supérieur aux bienfaits de certains médicaments très coûteux prescrits contre le cancer métastatique," commente le Dr Basch.Ce partage des symptômes à distance vient aussi pallier le manque de disponibilité des soignants à l'hôpital qui passent à côté de la moitié des symptômes rapportés après une chimiothérapie, et ce malgré leur sévérité. Il permet de réduire les visites aux urgences pour les patients qui supportent mieux leur traitement et il aide à adapter la prise en charge. Il est par ailleurs bienvenu à l'heure où la plupart des chimiothérapies délivrées en ambulatoire amène le patient à vivre sa maladie à domicile. De plus, la télémédecine en oncologie incite le patient à jouer un rôle actif dans son parcours de soins. Tous ces facteurs ont donc contribué à l'allongement de vie des malades. Reste que l'application américaine, aussi prometteuse soit elle, est toujours expérimentale, selon les dire du Dr Basch. Ce dernier dirige actuellement une étude clinique sur l'ensemble des Etats-Unis avec mille patients, atteints d'un cancer métastatique, traités par des cabinets de cancérologues et disposant d'une version améliorée du logiciel.(référence : JAMA, 4 juin 2017, doi :10.1001/jama.2017.7156)