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Il manquait quelque chose à l'équation, se souvient Patrice Golberg à l'inauguration des nouveaux bâtiments de la maison Re-Source. L'animateur de l'émission Matière grise sur la RTBF est le parrain de ce premier centre de ressourcement en Région bruxelloise pour les patients touchés par le cancer. C'est son épouse, Jannik Nicodème, à l'issue d'un long traitement contre son propre cancer, qui est à l'initiative de la création de ce centre: "J'ai été super bien soignée. Sur le plan familial et amical, j'ai été super bien soutenue. Mais il manquait quelque chose pour accompagner le patient hors de l'hôpital. Dans un lieu chaleureux, qui ne soit ni la maison, ni l'entourage des amis, il fallait pouvoir accueillir les patients pour les aider sur le plan psychologique, sur le plan physique, sur le plan social... c'était trop important", raconte-t-elle. Elle parle de ce projet à son oncologue, le Dr Velu, qui rêvait de ce projet depuis des années, mais qui n'avait jamais trouvé le partenaire pour l'initier. C'est chose faite, avec Jannik et le Dr Veronica Mendez, sénologue. "Il y a eu des progrès extraordinaires dans les traitements: par des thérapies ciblées ou des immunothérapies", explique le Dr Thierry Velu. "Malheureusement, ces traitement ont des effets secondaires. Des efforts énormes sont en cours en recherche pour annihiler les effets secondaires, mais il faut dix à vingt ans pour que ces efforts débouchent sur des résultats, or les patients qui ont le cancer maintenant, ils ne peuvent pas attendre.""Une maison comme Re-Source, c'est vraiment un accompagnement pour gérer ces effets secondaires", poursuit l'oncologue. "On aime que cet accompagnement fasse partie du trajet de soin des patients, et que le patient devienne vraiment acteur dans sa pathologie. Pouvoir mieux gérer les effets secondaire permet d'améliorer la compliance à l'hormonothérapie."La compliance. Derrière l'anglicisme, une notion capitale dans le traitement oncologique. "C'est l'adhérence au traitement, le fait de suivre son traitement jusqu'au bout, sans s'arrêter, malgré les éventuels effets secondaires indésirables qui peuvent se présenter", explique Patrice Goldberg. "Aller jusqu'au bout de son traitement augmente les chances de guérison, réduit les risques de récidive, et, au-delà de ça, vu qu'on acquiert de nouveaux comportements de santé, les maisons de ressourcement ont un rôle de prévention des risques de maladies cardiovasculaire, des risques de diabète, améliorent la qualité de vie, améliorent le retour à la vie active, à la vie sociale. Ce sont des enjeux de société majeurs."Que propose concrètement la maison Re-Source? Le centre s'inscrit dans une démarche de médecine intégrative. Il s'agit d'intégrer une série de pratiques qui ont fait leurs preuves, comme par exemple: l'activité phsyique, la médiation, l'éducation à la nutrition... "L'idée est d'offrir tout ça, non pas à la place, mais en complément des traitements oncologiques", souligne le parrain du centre. Si elle est effectivement abritée dans un nouveau bâtiment du site Delta (Chirec), que l'hôpital lui loue pour ainsi dire gratuitement (un euro par mois de loyer), la maison Re-source est cependant ouverte à tous les patients de la région touchés par le cancer, quel que soit l'établissement dans lequel ils sont pris en charge. Le panel d'activités proposées est très étoffé: yoga, qi-gong, marche nordique, danse expressive, tango, relaxation aquatique, pleine conscience, sophrologie, maquillage, cuisine, écriture créative, massage bien-être, soin visage, réflexologie, fasciathérapie, shiatsu zen, arts plastiques... et on en passe! Les deux premières séances, quelles qu'elles soient, sont offertes, sans engagement. Les ateliers suivants demandent une petite participation de cinq euros par atelier. La plupart des animateurs et professeurs qui encadrent les ateliers sont, pour la majeure partie de leurs prestations, des bénévoles qui choisissent de donner quelques heures de leur temps libre à la maison Re-Source. Comme le centre ne se finance pas via la participation des patients, il dépend des financements philanthropiques et publics. Une aide publique de Barbara Trachte, ministre-présidente de la Cocof chargée de la Promotion de la Santé, a permis de financer une partie des frais de fonctionnement pour l'année 2023. "L'idéal serait d'avoir un financement structurel, et pas uniquement pour cette maison-ci", appelle Patrice Goldberg. "En moyenne, 6.000 nouveaux cas de cancer par an s'ajoutent, rien que pour la Région bruxelloise. Il faudrait quatre ou même cinq maisons comme celle-ci. Il faut que les pouvoirs publics aident celle-ci avec un financement structurel, pour qu'elle soit pérenne et serve de modèle à l'émergence d'autres centres. J'espère qu'il sera possible de mettre cela sur la table lors de la prochaine législature, pour répondre aux besoins des patients, qui sont très importants.".