Accidents par piqûres: les hôpitaux doivent respecter les règles

Comme le rappelle Cohezio, service externe de prévention et de protection au travail, la législation sur les agents biologiques comprend un chapitre relatif aux obligations de l'employeur (hôpital, institutions de soins...) en matière d'accidents par piqûre et autres situations impliquant l'exposition potentielle au sang ou à une autre source potentielle d'infection. Dans le cadre de l'analyse des risques, les employeurs sont tenus par l'article 7 du Code du bien-être au travail à une série d'obligations. Ils doivent pour toute activité susceptible de présenter un risque lié à l'exposition à des agents biologiques déterminer la nature, le degré et la durée de l'exposition des travailleurs afin d'évaluer tout risque pour la santé ou la sécurité des travailleurs. Ils doivent également déterminer les mesures à prendre et identifier les travailleurs pour lesquels des mesures spéciales de protection et de surveillance de la santé peuvent être nécessaires. Pour les activités impliquant une exposition à des agents biologiques appartenant à plusieurs groupes, l'employeur doit évaluer les risques sur la base du danger présenté par tous les agents biologiques présents. Il doit aussi déterminer la périodicité de l'évaluation selon la nature des résultats obtenus. L'employeur effectue l'analyse des risques, en collaboration avec le conseiller en prévention compétent et le médecin du travail en se basant sur toutes les informations existantes, entre autres, la classification des agents biologiques qui constituent ou peuvent constituer un danger pour la santé humaine et les recommandations des autorités compétentes. Le Code du bien-être au travail prévoit que l'employeur dispense aux travailleurs une formation adéquate sur les directives et les procédures relatives aux blessures et ou infections par un objet tranchant à usage médical. Cette formation a pour objet l'utilisation correcte de chaque objet tranchant à usage médical et l'élimination correcte de celui-ci après usage. Elle doit présenter les risques liés à l'exposition au sang et aux fluides corporels et les mesures de prévention à prendre. Le personnel doit également être informé au sujet des procédures de notification, d'intervention et de suivi. Naturellement, les soignants doivent également connaître les mesures à prendre en cas de blessures. Le législateur prévoit que l'employeur accorde une attention particulière à la formation des nouveaux travailleurs et des travailleurs temporaires Dans sa brochure consacrée "à la prévention des accidents d'exposition au sang et autres liquides biologiques dans les institutions de soins" (1), le SPF Santé Publique souligne que l'apprentissage et l'application de méthodes de travail sûres sont essentiels pour la prévention des contacts accidentels avec le sang et les autres liquides biologiques. Cet apprentissage passe souvent par une modification de comportement et de la discipline. "Ce n'est cependant pas facile à obtenir. Il semble en effet que le fait de recapuchonner une aiguille est un acte difficile à "désapprendre". De nombreuses raisons sont avancées pour ne pas respecter les mesures de protection: trop peu de temps, peu pratique, complique l'exécution du travail, etc. Il est également utile de continuer d'évaluer les procédures existantes et de les adapter aux nouvelles techniques", peut-on lire dans l'avis.Le SPF Santé publique livre quelques "bonnes pratiques de travail".Lors de la préparation, il faut veiller au transport sûr des seringues préparées avec aiguilles. Durant l'utilisation, il est impératif de ne pas recapuchonner les aiguilles. Les techniques "No-touch" doivent avoir la préférence durant les opérations. Les tissus, aiguilles et objets coupants sont le plus possible manipulés au moyen d'instruments. Il faut utiliser un récipient ou un plateau pour faire circuler le matériel tranchant afin d'éviter qu'il ne passe d'une main à l'autre. Une zone de sécurité doit être créée dans laquelle les instruments tranchants sont déposés. Il faut veiller à ce qu'un conteneur à aiguilles adéquat se trouve toujours dans un environnement immédiat de sorte que les objets tranchants puissent être immédiatement. Lors de l'élimination, le personnel doit contrôler l'état du conteneur à aiguilles lors du premier usage et éviter de trop le remplir. Il faut aussi fermer le conteneur à aiguilles au moyen de la fermeture temporaire lors du transport et utiliser la fermeture définitive au moment de l'élimination définitive. Il est recommandé de ne pas casser les objets tranchants après emploi. Lors du rangement, il convient de placer les conteneurs à aiguilles définitivement fermés immédiatement dans le récipient prévu pour les déchets médicaux à risque et porter les conteneurs remplis systématiquement par la poignée. Le Groupe d'études sur le risque d'exposition des soignants, a élaboré une liste de matériels de sécurité. Elle est consultable sur http://www.geres.org. On y trouve tous les matériels de sécurité et les dispositifs barrières susceptibles d'apporter un élément de sécurité dans la pratique des soins. Ils sont classés par geste, fournisseur, type de produit et type de sécurité. Cet outil bien utile ne reprend malheureusement que le matériel disponible en France.