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"Vipa a été pionnière avec sa vision holistique de la durabilité", déclare Thomas Feys. " Dès le départ, il ne s'agissait pas seulement d'efficacité énergétique mais aussi, par exemple, du choix des matériaux. Le climat intérieur a toujours été une question centrale." " Aujourd'hui, plus que jamais, il est clair que la ventilation de l'air est importante", ajoute Hannah Bohez. "Notre vision de l'infrastructure durable se reflète dans les critères qui ont été fixés. Mais un processus de construction est un véritable puzzle, dans lequel de nombreux facteurs contextuels entrent en jeu. Un certain nombre de critères sont proposés mais restent libres." Feys et Bohez sont tous deux consultants en technologie du bâtiment auprès du fonds d'infrastructure flamand pour les affaires personnelles (département du Bien-être, de la Santé publique et de la Famille). Ils guident les propriétaires de bâtiments dans la mise en oeuvre des critères Vipa. En 2010, Vipa a approfondi et élargi les critères de durabilité pour les nouveaux bâtiments et les rénovations complètes. Et cette année, une mise à jour très complète a eu lieu. L'agence flamande a élaboré les critères dits GRO (Gro Arnhem Brundtland) pour ses appels d'offres. "Elle a conçu un ensemble de critères qui correspondent davantage à la manière dont nous voyons la durabilité aujourd'hui", explique Hannah Bohez. "Depuis septembre de cette année, ces critères GRO sont la nouvelle base pour les demandes de subventions. La nouvelle série de critères couvre toute une série d'aspects liés à la durabilité, tels que la "construction circulaire"." "Entre-temps, le département d'architecture de la KU Leuven examine également ces nouveaux critères GRO", poursuit Mme Bohez. " Ils analysent les critères pour les ajouts nécessaires en termes de climat, d'environnement et de santé - en tenant compte des nouveaux développements. Ils réfléchissent également à ce qui est nécessaire pour atteindre les différents "niveaux d'ambition" et dans quelle mesure ils sont réalisables pour les installations de santé et de bien-être. Enfin, ils doivent examiner les critères du point de vue des soins de santé. Le "bien-être vert" - l'effet d'un environnement vert sur le bien-être physique et mental - est un élément qui n'apparaît pas dans les critères GRO, par exemple, mais qui constitue un facteur contextuel très important pour nous.""Chaque groupe de critères GRO comprend un certain nombre d'éléments", explique encore Feys. " Certains sont obligatoires, d'autres sont libres. Remplir un critère libre augmente le niveau d'ambition. En se basant sur les résultats de l'étude, nous pouvons encore passer d'une option obligatoire à une option libre pour définir le niveau d'ambition. Les exigences minimales en matière d'"utilisation des eaux grises" - en particulier l'utilisation des eaux usées recyclées - ne sont-elles pas trop élevées pour les hôpitaux? Dans les hôpitaux, les eaux usées peuvent contenir des traces de médicaments. À l'avenir, avoir un niveau d'ambition plus élevé pourrait être récompensé par des subventions plus importantes", estime M. Feys. Grâce aux résultats de cette recherche, les critères GRO seront encore mieux traduits en un instrument de subvention, ajoute Hannah Bohez. En 2017, Vipa a également formulé 13 engagements climatiques pour le patrimoine existant. Il s'agit de réduire et de rendre plus écologique l'utilisation de l'énergie, et d'intégrer un plan de vision climatique dans la politique de chaque institution. Les engagements de 2017 comprennent notamment des "analyses énergétiques", qui décrivent ce qu'une institution peut faire pour réduire sa consommation d'énergie. Une analyse énergétique n'est pas aussi approfondie qu'un audit, mais elle est axée sur les résultats. Fin 2020, trois quarts des hôpitaux avaient déjà effectué un tel scan énergétique. Mais l'agence Vipa pousse à la réalisation de scan énergétique. Les crèches, les centres de soins résidentiels... peuvent également demander un scan énergétique. Aujourd'hui, 1.640 scans énergétiques ont déjà été demandés et plus de 1.500 ont été réalisés. Un scan énergétique coûte entre 3.000 et 10.000 euros, selon la taille du campus ou du bâtiment. Mais pour l'institution ou l'organisation, le scan est gratuit - à condition qu'elle s'engage à mettre en oeuvre toutes les mesures d'économie d'énergie proposées dont le délai d'amortissement est inférieur à cinq ans. Pour les mesures dont la période d'amortissement est plus longue, l'établissement peut demander des subventions climatiques. Pour les panneaux solaires ou la production combinée de chaleur et d'électricité, par exemple, il existe d'autres canaux de financement. "Les mesures qui ont déjà été mises en oeuvre ou pour lesquelles une subvention a été approuvée ont permis d'aboutir à une réduction de 28.700 tonnes d'émissions de CO2 par an", souligne Mme Bohez, " et à une économie de 7,2 millions d'euros pour les établissements de soins." Les mesures identifiées par les scans pourraient réduire les émissions de CO2 de 111,4 millions de tonnes par an et diminuer la facture énergétique du secteur des soins de 27,4 millions d'euros. " Les subventions climatiques réduisent la durée du retour sur investissement d'une mesure d'économie d'énergie. Ils peuvent être liés à un contrat de performance énergétique ou un certificat de performance, en ramenant le temps de retour sur investissement dans la durée du contrat", explique Bohez. Vipa doit négocier chaque année avec les autres secteurs gouvernementaux la part qu'il reçoit du Fonds climatique flamand pour le Bien-être et les Soins. Jusqu'à présent, sa part a été importante. Mais qu'il en soit ainsi ou non, Vipa devra à l'avenir accorder une priorité plus sélective pour les subventions des projets qui réduisent le plus les émissions de CO2, préviennent Feys et Bohez. " En attendant, nous disposons de données très précises avec lesquelles nous pouvons faire valoir les besoins", déclare Mme. Bohez. " Avec les scans énergétiques, nous cueillons les fruits les plus faciles à cueillir. Avec les subventions à l'énergie, nous devons utiliser une échelle pour attraper les fruits. D'ici 2050, les soins de santé devront être neutres sur le plan climatique. Les investissements pour cueillir les fruits au sommet de l'arbre seront probablement les plus difficiles à planifier", déclare M. Feys. L'engagement climatique de 2017 stipule également que les institutions doivent développer un "plan de vision climatique" et qu' un "coordinateur climatique" supervise sa planification. D'ailleurs, les hôpitaux eux-mêmes ont développé un outil appelé "SustaCare" pour mieux soutenir leurs décisions de gestion. "Les hôpitaux peuvent choisir l'outil qu'ils veulent utiliser", ajoute Mme Bohez. " Le développement durable doit leur tenir à coeur. Les effets néfastes du réchauffement climatique constituent également une menace pour la santé des patients."