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Deux récents dossiers qui affectent le secteur hospitalier illustrent que cette expression populaire est toujours bien d'actualité. Le premier dossier pourrait paraître anecdotique. A priori, la fermeture d'une bonne partie du Bois de la Cambre à la circulation (lire en page 10) est une bonne nouvelle. Les Bruxellois vont enfin pouvoir profiter de ce poumon vert pour se promener et faire du sport durant la semaine et le week-end. Sauf que les partisans de ce projet vert - le bourgmestre de la Ville de Bruxelles en tête - ne semblent pas trop vouloir se soucier des problèmes de mobilité que cette fermeture va occasionner et, pire encore, de son impact sur le bon fonctionnement et l'accès aux Cliniques de l'Europe, qui disposent de deux sites hospitaliers séparés par cette frontière végétale. Quand, en plus, ces choix révèlent une opposition politique entre un bourgmestre socialiste bruxellois, Philippe Close, et un bourgmestre libéral ucclois, Boris Dilliès, et deux conceptions différentes, voire opposées, de la Cité, on peut désespérer d'arriver rapidement à une solution consensuelle. L'autre dossier chaud partait également d'une intention louable : regrouper tous les hôpitaux de la Ville de Bruxelles et l'Hôpital Erasme au sein d'une structure commune, le Grand hôpital universitaire de Bruxelles. Ces hôpitaux bruxellois partagent un ADN commun : des services médicaux de qualité, dont de nombreux de référence, et des liens étroits avec l'ULB. On le sait, ce projet porté par l'ancien recteur de l'ULB, le Pr Yvon Englert, et le bourgmestre de Bruxelles, s'est heurté à l'opposition des Conseils médicaux du CHU Saint-Pierre et du CHU Brugmann. La plupart des médecins de ces deux institutions ont décidé ne pas rejoindre le GHUB. Le nouvel hôpital regroupera donc Erasme, l'Huderf et l'Institut Bordet tout en restant ouvert à une future adhésion du CHU Saint-Pierre et du CHU Brugmann. Qu'est-ce qui a coincé ? La méthode. Selon les représentants des médecins de Saint-Pierre et de Brugmann, les promoteurs du GHUB n'ont pas tenu compte de leurs avis et ont mis la charrue avant les boeufs. Afin d'éviter de devoir subir une vision médicale qui ne leur conviendrait pas, une trentaine de chef(f)es de services du CHU Saint-Pierre et du CHU Brugmann ont rédigé durant l'été un Plan médical commun aux deux institutions. Une première. Ce plan évolutif repose sur 11 principes généraux (lire en page 6). Ceux-ci pourraient inspirer de nombreuses directions hospitalières et conseils médicaux.