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Marc De Paoli, directeur général de la Clinique André Renard, rappelle qu'au début de la pandémie - lorsqu'il a fallu fermer du jour au lendemain les consultations - une partie du personnel administratif a été mis au chômage technique. "Il n'y a avait plus de travail à ce moment-là. Les travailleurs et les syndicats l'ont bien compris. Nous avons perdu 60% de nos recettes en raison de la fermeture de notre polyclinique", précise le directeur général. "Nous avons beaucoup communiqué en interne durant la crise pour expliquer l'évolution de la situation dans l'hôpital. Dès le samedi 14 mars, 2020, j'ai réuni la cellule de crise élargie, dont le service communication. La transparence est indispensable pour rassurer les collaborateurs. De nombreuses personnes nous l'ont dit lors du débriefing de la crise", explique Marc De Paoli. "Nous avons rapidement organisé le télétravail pour ceux qui pouvaient le faire. Nous avions déjà instauré cette possibilité de télétravail bien avant la pandémie, tant à la Clinique André Renard qu'à la Centrale des services à domicile de Liège, dont je suis également le directeur général. Ce mode de fonctionnement concerne essentiellement les fonctions de support: l'informatique, la communication, les ressources humaines, une partie de la facturation... Certains employés ne souhaitent pas télétravailler parce qu'ils préfèrent prester dans un cadre professionnel ou parce que leur logement et leur situation familiale ne leur permettent pas de travailler à distance dans de bonnes conditions. Grâce à l'aménagement des bureaux et au télétravail, nous avons eu très peu de contaminations dans notre bâtiment. Sauf, évidemment, parmi le personnel soignant, comme dans tous les hôpitaux."Le directeur général s'étonne du constat (lire en pages 14 à 16) que 40% des travailleurs ont eu peur d'être contaminés sur leur lieu de travail . "Cela me semble peu. Au début de la crise, de nombreux collaborateurs étaient inquiets. Comme nous travaillons dans une petite institution et que j'aime bien être en contact avec les équipes, j'ai pu me rendre compte sur le terrain d'une certaine panique, créée par les médias et le manque de connaissances des mécanismes de propagation du virus, même de la part des médecins. Rappelons qu'au début de la crise, la population a dévalisé les grandes surfaces par crainte d'une pénurie générale et que les hôpitaux ont attendu très longtemps avant de recevoir les masques de protection promis par les autorités."La Clinique André Renard pratique une politique "paperless" depuis des années. "Nous n'avons plus de documents imprimés dans les étages. Les rapports sont scannés. Les dossiers "patient" et "infirmier" sont informatisés. La prescription des médicaments également. Lorsque le Covid est arrivé, les médecins étaient déjà habitués à travailler "sans papier". Certains ont pratiqué la télémédecine. Les médecins avaient accès depuis leur domicile à leurs dossiers. L'application Zoom a été installée chez tous ceux qui en avaient besoin. Nous avons eu la chance de pouvoir nous appuyer sur des systèmes informatiques performants, installés depuis des années. La crise sanitaire aurait été beaucoup plus difficile à gérer il y a dix ans sans ces technologies."