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En septembre - mois durant lequel notre enquête a été menée - neuf directions hospitalières sur dix déclaraient que leur institution était prête pour la prochaine pandémie. Une minorité (4%) estimait être déjà bien préparée avant l'arrivée du Covid. Étaient-elles trop confiantes? "Non, le problème le plus important de la deuxième vague est le nombre très élevé de patients", souligne Julien Compère, CEO du CHU de Liège. Les directeurs hospitaliers estiment d'ailleurs que les procédures créées durant la première vague seront précieuses ultérieurement, lors d'autres crises sanitaires. 27% des directions considèrent que ces procédures peuvent être utilisées directement. Pour près de sept répondants sur dix, il faudrait juste effectuer quelques adaptations (voir graphique). "Nous avons gagné en expérience par rapport à la première vague, par exemple, pour ouvrir une unité Covid et prendre en charge les patients. C'est indéniable", commente Julien compère. "Au Grand hôpital de Charleroi, nous avons créé un site intranet qui a été très utile durant la première vague. Grâce aux procédures, nous avons pu réagir de façon incroyable face à la deuxième vague, mais nous nous sommes faits rattraper par l'ampleur de la crise", commente le DrManfredi Ventura, président de l'Association francophone des médecins-chefs Neuf directeurs généraux et médicaux sur dix estiment que le nombre d'infirmiers/ières doit être revu à la hausse, que leurs conditions de travail doivent être améliorées et que ces soignants doivent être revalorisés. Même si le ministre Vandenbroucke vient de débloquer 200 millions et un chèque "conso" de 300 euros pour le personnel hospitalier, il reste encore de nombreuses mesures positives à concrétiser. Pour 80% des répondants à notre enquête exclusive, le système belge de financement des hôpitaux doit être revu. Le système de financement à l'acte n'est pas adapté aux périodes de crise et crée des tensions au niveau des revenus des différents spécialistes hospitaliers. "Certains ont compris qu'il faut revoir le financement et qu'il ne sert à rien de verser plus dans une écumoire qui est plein de trous", commente Paul d'Otreppe, président de l'Association belge des directeurs d'hôpitaux. "Cette crise va ouvrir un vrai débat sur le financement forfaitaire."