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La prévention n'est pas le point fort de la Belgique. C'est ce que pointait déjà un rapport du KCE datant de 2015. " En prévention primaire, des initiatives sont prises, mais elles restent limitées ", estime le Dr Marc Tomas. " L'hôpital est un bon lieu pour faire de la promotion de santé de manière générale parce qu'il y a une approche globale et on peut y mener des actions spécifiques qui vont toucher les patients, mais également la famille, les proches qui accompagnent le patient, sans oublier le personnel hospitalier et la communauté environnante. "Plusieurs opportunités existent pour l'hôpital, tant intra qu'extramuros. En interne, on peut bien sûr faire un screening des employés, des visiteurs, par le biais d'un stand d'accueil dans le hall d'entrée par exemple, qui permet X fois par semaine de se faire tester dans l'un ou l'autre domaine.À l'extérieur de ses murs, l'hôpital peut également organiser des événements grands publics. Cela se fait d'ailleurs régulièrement. On pense évidemment aux colons géants ou aux journées hypertension par exemple. Mais il existe une autre possibilité, bien établie outre Atlantique et qui perce chez nos voisins français : nouer des partenariats avec des entreprises.Un employé en bonne santé est un employé heureux. Le monde entrepreneurial sera donc ravi de connaître le profil santé de ses employés. C'est là que l'hôpital intervient. " Aller vers une entreprise pour faire un screening est positif pour l'entreprise, car c'est un premier pas vers un programme de santé ou de bien-être. Cela permet également d'avoir des employés plus satisfaits et moins absents. Pour l'hôpital, il s'agit d'une nouvelle patientèle. Cela donne, de plus, une image dynamique de l'hôpital. Cela permet d'élargir le réseau vers le monde de l'entreprise et enfin, il ne faut pas oublier les données collectées. Il y a donc des bénéfices partagés. "La société française Bepatient a développé un outil qui permet de réaliser un screening biométrique, d'établir le profil cardio-métabolique des employés en entreprise et de faire du coaching. " Nous utilisons un score validé par la Société belge de cardiologie. Notre société est par ailleurs partenaire de la Ligue cardiologique belge ", annonce le Dr Tomas. " Nous allons grâce à cet outil en entreprise pour faire, en 15 minutes, le bilan cardiovasculaire complet des employés le souhaitant. "Immédiatement, le patient reçoit un message avec le résultat du screening. En outre, un rapport agrégé est envoyé vers l'entreprise pour décrire la population qui la compose. " Certains font des yeux énormes quand ils voient les facteurs de risque de leur population active." Sur 20.000 participants, Bepatient a relevé entre 3 et 5% de profils à haut risque.On notera toutefois que l'initiative se limite aujourd'hui à la France. Quelques hôpitaux se sont lancés dans l'aventure, mais cela reste marginal. "Pourquoi l'hôpital n'investit pas dans ce domaine? Cela peut s'avérer délicat de prime abord de nouer des partenariats avec les entreprises, mais il y a des choses à faire dans ce domaine", conclut le Dr Tomas.