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Le groupe Ransomware Lockbit, qui a revendiqué la cyberattaque contre Vivalia, aurait réclamé près d'un million d'euros, 500 euros par serveur, pour mettre fin à ses manoeuvres de déstabilisation. Ce montant élevé, qui circule mais n'est pas officiel, montre l'ampleur des sommes qui sont en jeu . "On ne peut que déplorer le caractère odieux d'une telle attaque qui paralyse le bon fonctionnement de plusieurs établissements de soins et de services d'intérêt public", a déclaré le parquet de la Province de Luxembourg qui assiste le parquet fédéral, chargé du dossier pénal de ce dossier. Les fédérations hospitalières Santhea et Gibbis soulignent (lire en page 16) à quel point le secteur hospitalier et des institutions de soins est "vulnérable dans un contexte où le nombre et le degré de sophistication de ces menaces d'un genre nouveau ne fait que croître. Affaiblis plus que jamais financièrement et en termes de personnel par la crise sanitaire, dépourvus de subsides pour se prémunir face aux cyber-risques et privés du statut d'organismes essentiels à protéger, les hôpitaux représentent aujourd'hui une cible de choix pour les pirates qui écument l'internet. Faute de mesures et d'un financement structurel adéquat, c'est toute notre système de soins de santé qui risque de sombrer."Santhea réclame une augmentation sensible du budget de 20 millions d'euros octroyé en 2022 par Frank Vandenbroucke pour lutter contre les pirates informatiques. "Selon une enquête récemment menée dans les hôpitaux flamands, le coût moyen qu'engendrent les efforts nécessaires en termes de cybersécurité serait passé de 368 euros par lit en 2019 à 484 euros par lit en 2020. En extrapolant ces chiffres, on arrive à un coût annuel de plus de 24 millions d'euros pour l'ensemble des hôpitaux généraux et psychiatriques belges. L'adaptation de leur niveau de maturité au niveau de cybermenace actuel et futur nécessiterait par conséquent un financement structurel. Faute de quoi, le risque encouru par les hôpitaux et leurs patients ne fera que se renforcer avec le temps", prévient la fédération. Un avis partagé par Gibbis. "Il conviendrait de rendre structurel le premier financement unique de 20 millions d'euros car la menace sera structurelle et de plus en plus présente", renchérit Dieter Goemaere, directeur hôpitaux généraux. Le ministre de la Santé publique travaille à pérenniser ce soutien financier. Les autorités elles rappellent (lire en page par ailleurs) qu'elles ont mis une boîte à outils à disposition des hôpitaux pour lutter contre les attaques (lire en page par ailleurs).