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En décembre 2019, les hôpitaux GZA ont été le premier groupe hospitalier à mettre fin à leur collaboration avec la JCI. "Entre 2019 et le lancement de FlaQuM au printemps 2021, nous avons nous-mêmes identifié un certain nombre de tâches à réaliser. La loi prévoyait une surveillance du système, qui était en pratique effectuée par la JCI ou Qualicore Europe (anciennement NIAZ) - jusqu'il y a peu les modèles d'accréditation plébiscités par les hôpitaux flamands, NdlR - et une surveillance obligatoire de la conformité", se remémore le Dr Kristiaan Deckers. Dès le début de 2022, les hôpitaux GZA ont testé le FlaQuM via 19 hôpitaux pilotes. "C'était en quelque sorte la phase 2 de l'étude clinique: de la recherche scientifique à l'aptitude à l'utilisation de façon opérationnelle."Les hôpitaux pilotes ont complété le FlaQuM Quickscan, une série de questions pour les médecins, les patients, les employés et même les techniciens. "Différentes dimensions de la qualité y sont abordées. Cela donne un aperçu de la manière dont les employés et les patients vivent l'hôpital. L'analyse comparative suit ces données." Les hôpitaux GZA viennent justement de recevoir les résultats. "De cette façon, nous pouvons comparer notre culture d'entreprise avec celle d'autres hôpitaux. Il s'agit en quelque sorte d'une forme sophistiquée de peer review."Le conseil médical et d'autres organes (de gestion) examinent actuellement les résultats. "Nous examinons ce que nous faisons (moins) bien, ce dont nous pouvons être fiers, ce qui doit être ajusté, etc. Il est important que le processus d'amélioration ultérieur ne soit pas obligatoire", estime le Dr Deckers. "Le FlaQuM n'est pas obsédé par les chiffres. Vous n'avez pas besoin de faire 10% de mieux en six mois. Cela dépend aussi de la situation à l'hôpital. Ce qui compte, c'est que vous le fassiez."Les hôpitaux GZA ont travaillé avec la JCI pendant sept ans. "Nous avons, grâce à cela, franchi des étapes importantes en termes de sécurité des patients. Le manuel JCI et l'accréditation étaient importants. Mais nous sommes partis parce que la JCI ne convenait plus à la façon dont nous traitions la qualité et dont elle était préservée dans l'organisation. Dans un contexte de soins de santé moderne, ce n'était plus suffisant", explique le Dr Deckers. "Bien sûr, nous gardons les bons éléments. Mais la JCI prend trop peu en compte les défis auxquels est confrontée une organisation hospitalière complexe. C'est devenu criant pendant le covid. Cela a tué l'accréditation structurée. La JCI n'a offert aucune aide. Surtout, elle n'a pas tenu compte de la pénurie de prestataires de soins, une très grande menace.""Le FlaQuM l'a fait. Il ne s'agit pas seulement de compter les soignants. Il est également important de savoir comment ils participent aux instruments de qualité. C'est de la co-création, les prestataires de soins peuvent jouer un rôle actif." Selon Kristiaan Deckers, le modèle de qualité est donc plus proche de la réalité hospitalière que de la JCI ou Qualicor Europe. "LeFlaQuM revalorise également l'idée de connectivité et de cordialité. Dans le domaine de la santé, cela est très reconnaissable et plus naturel que le concept théorique de la JCI."Outre le développement de la co-création, le Dr Deckers trouve positif que FlaQuM prenne en compte les évolutions sociales modernes. "Le patient n'est pas simplement un individu, mais il est vu dans son environnement social. L'attention est également portée sur les dimensions techniques de la "durabilité"/"écologie". Le FlaQuM s'intègre donc mieux, est plus moderne, engageant et prend en compte les enjeux sociaux. "Nous en avions assez de cocher des listes. La qualité des soins va bien au-delà de la dimension des droits et de la sécurité des patients. La JCI est obsolète dans un certain nombre de domaines. Ils ont en quelque sorte raté le coche."De plus, le coût direct de FlaQuM est bien inférieur à celui de la JCI ou Qualicore Europe. "Bien sûr, il y a des coûts indirects pour mettre en oeuvre le modèle, un certain nombre d'employés y travaillent. Mais comparé à la petite armée de la JCI, le prix est beaucoup plus bas."Les préparatifs se poursuivront en 2023. Les hôpitaux GZA - et dans une phase ultérieure probablement le ZAS, Ziekenhuis aan de Stroom, la fusion de GZA et ZNA - n'ont pas encore officiellement annoncé leur entrée dans le FlaQuM. Incidemment, le groupe travaille non seulement avec le modèle de qualité de Louvain, mais aussi avec le programme de reconnaissance anglo-saxon Magnet, qui se concentre principalement sur la rétention des infirmières. Le Dr Deckers évoque également brièvement les inconvénients du FlaQuM. Par exemple, l'inspection dimensionnelle n'est pas encore tout à fait claire. "Le modèle est plus vague que la JCI. Il ne s'agit pas d'atteindre un certain pourcentage pour X, Y ou Z et il est donc plus difficile de savoir comment mettre en oeuvre une évaluation externe. Et le gouvernement flamand n'a pas encore reconnu le FlaQuM dans le cadre du nouveau concept d'évaluation externe de son propre système de gestion de la qualité. Peut-être que cela arrivera dans un futur proche. La JCI et Qualicor Europe sont eux-mêmes accrédités par l'International Society for Quality in Healthcare (ISQua). Ce n'est pas encore le cas pour le FlaQuM. Ceci est néanmoins important pour le niveau fédéral et pour le P4P. On ne sait pas quand l'accréditation ISQua viendra. La demande a été soumise."Kristiaan Deckers déclare également que le modèle de vision sur lequel le FlaQuM est basé nécessite une réflexion et du temps pour que l'employé hospitalier moyen le comprenne. Cela le rend plus complexe. "Beaucoup de bonnes explications sont nécessaires et cela rend un peu plus difficile l'utilisation du drapeau FlaQuM comme balise au sein de l'organisation au sens large. Même si ce n'est pas si important. Il suffit que le niveau C le comprenne et que les autres puissent s'identifier aux valeurs fondamentales", conclut le Dr Deckers.