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" La diminution des flux de déchets entrants dans les installations d'incinération impacte en effet la gestion des déchets hospitaliers de type B2, en particulier, qui doivent être incinérés en même temps que d'autres déchets afin de pouvoir disposer du pouvoir calorifique nécessaire ", rapporte la ministre wallonne de l'Environnement, Céline Tellier. Une problématique qui a vu le jour dès le mois d'avril. En cas de sous-alimentation, un four doit être arrêté et son redémarrage nécessite des interventions techniques qui risqueraient d'être retardées en cette période de crise sanitaire. " Pour limiter ces risques, mon administration a fait le nécessaire pour limiter les exportations de déchets non ménagers et non dangereux incinérables en réduisant la durée des autorisations dans le respect de la réglementation européenne. " Il faut préciser que la Wallonie n'exporte pas d'ordures ménagères brutes vers l'étranger. Il n'y a pas que les déchets dangereux qui sont en augmentation. En raison de la crise du Covid-19, le secteur médical a vu croître les quantités de déchets incinérés de l'ordre de 35%, soit de 140 tonnes par semaine en temps normal à 190 tonnes par semaine entre le 6 et le 12 avril, en plein coeur de la crise, rapporte la ministre wallonne. En parallèle, les hôpitaux et les maisons de repos et de soins ont également dû faire face à un risque de pénurie d'emballages spécifiques utilisés pour le stockage et le transport de leurs déchets. " C'est la raison pour laquelle j'ai édicté une circulaire le 27 mars 2020 cosignée avec mes collègues en charge de la Santé et de la Mobilité consacrée exclusivement aux implications de la crise sur les services de collecte et de gestion des déchets d'activités hospitalières et de soins de santé de classe B2, en concertation, là aussi avec les acteurs concernés (dont santhea et Unessa, ndlr). "Cette circulaire contient notamment des consignes (très pratiques) pour faire face au déficit de contenant dédié au conditionnement des déchets infectieux. Comme la Flandre, la Wallonie s'est inspirée des avis des virologues et des hôpitaux, mais on note quelques différences. Bruxelles a, quant à elle, calqué sa circulaire sur celle de la Wallonie. Ainsi, la Wallonie et Bruxelles ne prévoient pas de quarantaine de 72 heures. En revanche, la liste des déchets considérés comme B1 (appelés NRMA en Flandre et non-spéciaux à Bruxelles) est plus courte : seul le matériel sec de protection du personnel soignant qui n'est pas contaminé peut être emballé dans des sacs et éliminé dans des conteneurs compacteurs ou fermés vers des installations d'incinération. Dès que la matière est souillée ou contaminée par des fluides corporels, les déchets doivent être emballés et éliminés en tant que B2 (RMA en Flandre et spéciaux à Bruxelles) pour être incinérés. Il en va de même pour les mouchoirs, le matériel d'incontinence et les poches d'urine vides, aussi considérés comme déchets B2 en Wallonie alors que la Flandre les considère comme B1 (NRMA) même sans quarantaine de 72 heures.