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Privés de leurs petits patients en peluche pour cause de covid, les "nounoursologues" de l'Huderf ont enfin repris du service. Le 16 septembre dernier, 78 collaborateurs et volontaires parmi le personnel soignant de l'hôpital universitaire, aidés de 33 membres du Comité des étudiants en médecine (Bemsa) de l'ULB, ont accueilli 175 enfants et près de 200 accompagnants. Au programme, examens cliniques et d'imagerie médicale pour les doudous malades ou blessés. Bonne nouvelle, tous les nounours sont repartis bon pied bon oeil, et avec leur carnet de santé complété. "Le but est de montrer aux enfants d'une façon légère, sur leur nounours, ce qui peut se passer quand eux-mêmes viennent à l'hôpital", explique le Dr Inge Roggen, cheffe du service des urgences à l'Huderf. "Nous leur montrons que les soins ne sont pas méchants et que tout se déroule en accord avec eux et leurs parents. Ils ne doivent donc pas avoir peur s'ils devaient venir un jour." Organiser un trajet de soins ludique à des fins pédagogiques pour rassurer l'enfant en tant que potentiel futur patient d'un univers qui peut paraître angoissant, émane d'un concept international, étayé par des études scientifiques. "Elles montrent qu'impliquer les personnes - enfants ou adultes - dans les soins et les décisions, c'est beaucoup mieux pour la prise en charge, et pour tout le monde: l'enfant, ses proches et même pour l'équipe médicale", souligne Inge Roggen. La plupart des hôpitaux universitaires belges déclinent l'idée sous différentes facettes. L'IRM, tout particulièrement, avec son tunnel anxiogène, fait souvent l'objet de simulations en douceur pour éviter de devoir sédater l'enfant. C'était la quatrième édition pour l'Huderf, la dernière remontant à 2019 lors de l'inauguration des nouvelles urgences. Cette année, les "nounoursologues" pouvaient en outre compter sur leurs collègues au sein du HUB (Hôpital universitaire de Bruxelles), dont une équipe de la maternité et de la pédiatrie de l'Hôpital Erasme. Exit la pandémie, "L'hôpital des nounours" reviendra désormais chaque année, et plutôt en mai. Une joie pour les soignants qui se réjouissent d'y participer, tant l'ambiance de ces moments plus légers est sympathique: "C'est pour tout le monde le moment le plus chouette de l'année car l'atmosphère est tout à fait différente de ce que nous vivons au quotidien, une ambiance détendue, on ne voit que des sourires partout!", confirme la cheffe des urgences. "L'action est ouverte à tout le monde - principalement des enfants externes, mais on donne également la possibilité à nos petits patients suivis en ambulatoire", poursuit la Dr Roggen. "C'est aussi important [d'expliquer et rassurer] la fratrie des enfants atteints d'une maladie chronique, ainsi que les enfants du personnel." L'objectif est également préventif pour éviter de devoir venir à l'hôpital. Cinq associations étaient présentes et plusieurs stands, dédiés à la diététique, la vaccination, l'hygiène, la santé mentale, les soins au nouveau-né ou encore les soins dentaires. Une facette éducative et une sensibilisation au milieu hospitalier aussi à destination des parents qui, mieux informés, peuvent mieux gérer leur stress et accompagner leur enfant à l'hôpital, si besoin.