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Le projet-pilote est le fruit d'une alliance entre partenaires privés et les Cliniques de l'Europe: Renewi qui possède des centres de tri et qui est chargé de la collecte des déchets en PVC dans les hôpitaux, Raff Plastics, spécialiste du recyclage du plastic en Belgique et, comme mentionné, VinylPlus. Le projet a démarré voici un an aux Cliniques de l'Europe dans trois départements: le quartier opératoire, les soins intensifs et une unité de soins. D'autres pourraient suivre tels les hôpitaux de jour, la maternité, la dentisterie, la pédiatrie et le centre de dialyse. L'hôpital, conscient d'être un "gros pollueur" comme l'ensemble des institutions de soins, voulait donner l'exemple et "être reconnu comme un hôpital vert en Région bruxelloise", explique Evelyn Vass, directeur opérationnel. "Pour l'instant, cela consiste à modifier les habitudes du personnel et de collecter dans un sac poubelle recyclable plutôt que le sac poubelle traditionnel les déchets PVC, à savoir: les articles à usage unique en PVC, non contaminés et exempts de phtalates. Cela concerne essentiellement les tubulures, les masques à oxygène et les poches à perfusion. Ceux-ci étaient auparavant envoyés à l'incinérateur."Actifs dans une dizaine d'hôpitaux belges pour le moment et forts d'une expérience dans huit pays depuis 12 ans, "nous avons la volonté d'améliorer les pratiques et d'étendre ce projet de recyclage à un maximum d'hôpitaux en Belgique", précise Brigitte Dero, managing director chez VinylPlus. "Nous estimons le potentiel de volume recyclable à long terme à 1.000 tonnes par an, soit environ un tiers du PVC utilisé chaque année dans les hôpitaux belges." 35 institutions se sont portées candidates en 2023. L'opération se veut autosuffisante pour celles-ci. Pour le moment, le coût du recyclage du PVC s'élève à un modeste 70.000 euros/an. C'est essentiellement le personnel hospitalier qui est sollicité mais la charge de travail est quasi identique entre l'envoi à l'incinération ou le recyclage: seul le type de sac poubelle change. Et en termes d'émissions de CO2, le recyclage en produit moitié moins que l'incinération (2,95 kg/kg de PVC jeté au lieu de 6,05 kg). Il faut dire que cela ne peut plus durer: chaque lit d'hôpital produit par an une tonne de déchets plastiques provenant essentiellement de matériel à usage unique. Les Cliniques de l'Europe espèrent donc que la grosse centaine d'hôpitaux que compte la Belgique se laisseront bientôt convaincre. Contrairement aux informations erronées qui circulent, essentiellement autour des phtalates, le PVC, dont la marque a été déposée en 1913 par Fritz Klatte est, selon VinylPlus, réellement écologique et a la particularité d'être un excellent matériau pour produire des tubes médicaux, des poches de sang, des masques à oxygène, des housses de matelas, du revêtement de sol ou de mur, des panneaux muraux, des équipements diagnostiques, des sabots d'infirmière, etc. Près de 500 produits peuvent être créés sur base de PVC. La longévité et la solidité du PVC sont assez extraordinaires notamment en matière de revêtement. Son élasticité en fait une matière parfaite pour amortir les chocs entre les lits et d'autres équipements hospitaliers. Le PVC peut être recyclé huit à dix fois. Avec une tonne de PVC, on peut produire environ 35.000 masques.