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Étions-nous un peu trop optimiste lorsque, dans un éditorial précédent, nous indiquions que les hôpitaux wallons rattrapaient finalement leur retard par rapport aux hôpitaux flamands dans la constitution des réseaux hospitaliers locorégionaux ?L'actualité récente montre que dans certains dossiers on avance plus du tout et même on recule.Ainsi à Charleroi (lire en page 35), le réseau annoncé s'est disloqué avant d'être finalisé. La rupture de longues négociations entre, d'une part, l'Intercommunale de santé publique du pays de Charleroi (ISPPC) et, d'autre part, le Grand hôpital de Charleroi et la Clinique Notre-Dame de Grâce a été annoncée. La pomme de la discorde : la répartition des sièges attribués aux différents hôpitaux au sein du conseil d'administration du réseau et l'équilibre public-privé. L'ISPPC compte désormais se rapprocher du Centre de santé des fagnes (Chimay) en laissant ses anciens " partenaires " créer un réseau à deux.À Liège, les négociations pour les réseaux sont également particulièrement tendues (lire en page 34). Le Centre hospitalier chrétien, se sentant lésé par l'attitude du CHU de Liège qui a fédéré de nombreux hôpitaux dans son réseau, a introduit un recours auprès du ministre wallon des Pouvoirs locaux au sujet de la composition du conseil d'administration de la Clinique Reine Astrid de Malmédy.À Bruxelles, à quelques semaines de la date butoir fixée par la ministre De Block, l'avancement des réseaux reste incertain. Le rêve d'Yvon Englert (recteur de l'ULB) et de Philippe Close (bourgmestre de Bruxelles) de créer un groupement baptisé Grand hôpital universitaire de Bruxelles réunissant Érasme et les hôpitaux de la Ville de Bruxelles se heurte encore aux conseils médicaux du CHU Brugmann et du CHU Saint-Pierre qui se sont déclarés, il y a quelques semaines, opposés à ce projet.Du côté des Hôpitaux Iris-Sud, la volonté affichée par certains politiciens-administrateurs de l'hôpital d'allier HIS à Iris-Nord ne suscite pas l'adhésion d'une partie du corps médical qui préférerait constituer un réseau public-privé avec le Chirec.Restons optimiste. Même si tous les textes législatifs ne sont pas encore prêts à Bruxelles et en Wallonie (au moment de boucler cet article), la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale a annoncé la publication d'un arrêté relatif à la procédure d'agrément des hôpitaux (lire sur www. jmhospitals.com). Il s'agit du dernier acte législatif posé par le gouvernement pour asseoir les fondements de la réforme des réseaux hospitaliers en Wallonie.Quels réseaux verra-ton encore se constituer officiellement d'ici le 1er janvier 2020 ? Malgré les projections d'Unessa et d'Antares (lire jMH 3), le suspense reste entier. Le diable se cachant dans les détails...