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Notre grande enquête (lire en pages 11 à 23) sur la perception de la première vague par les directeurs généraux et médicaux des hôpitaux montre que le secteur est demandeur de changements: refédéralisation des soins de santé, réforme du financement hospitalier donnant plus de place aux forfaits, indispensable revalorisation du nursing, réduction du nombre de ministre de la Santé... 90% des 62 répondants à notre grande enquête - réalisée avec le soutien de l'ABDH, l'AFMC et la VVH - considèrent que leur hôpital ou réseau clinique a eu assez d'expertise en interne pour prendre en charge l'épidémie lors de la première vague et déployer le plan d'urgence. Ils estiment que cette expertise était essentiellement concentrée dans les mains de la direction et des médecins. Plus largement, 62% des directions estiment que leur politique hospitalière est principalement déterminée, dans un équilibre sain, entre la direction, le conseil médical et le conseil d'administration. Pour un tiers des répondants, c'est clairement la direction qui fixe la politique. Pour 6% c'est le rôle du conseil d'administration. Pour 2% c'est la politique de santé qui détermine principalement la politique de santé. Sept répondants sur dix estiment qu' il faudrait dépolitiser la composition des conseils d'administration des hôpitaux publics. Un répondant sur dix n'en voit pas l'utilité.De nombreux directeurs sont favorables à l'ouverture du conseil d'administration aux médecins et aux patients. 65% des répondants trouvent que le corps médical doit avoir une voix importante dans la politique hospitalière et son mot à dire au conseil d'administration de l'hôpital. Pour 59%, les patients doivent être représentés dans ces CA. Autant de résultats qui donnent à réfléchir et pourraient alimenter les débats sur les réformes qu'il faudrait réaliser durant les prochaines années. En novembre, les résultats de l'étude Maha ont montré une fois de plus que le secteur est sous pression - un tiers des hôpitaux dans le rouge - et que la pandémie a impacté sérieusement le résultat courant des institutions (lire par ailleurs). "Il faut saisir le moment pour annoncer une réforme ambitieuse", a déclaré le ministre Vandenbroucke suite à la publication du bilan de santé des hôpitaux réalisé par les experts Belfius. "En concertation avec le secteur, nous devons établir dans les meilleures délais - mais sans précipitation - un trajet de réforme qui soit pragmatique et phasé, avec un objectif clair. Ce que nous proposons et annonçons doit donc être à la fois radical, réalisable et réalisé." "Certains ont compris qu'il faut revoir le ?nancement et qu'il ne sert à rien de verser plus dans une écumoire qui est plein de trous", réagit Paul d'Otreppe, président de l'Association belge des directeurs d'hôpitaux. "Cette crise va ouvrir un véritable débat sur le ?nancement forfaitaire."