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" Depuis la dernière semaine de février, la cellule de crise se réunit tous les jours - y compris le week-end. L'activation de la phase 2 du Plan d'urgence hospitalier est intervenue rapidement après la phase 1. Le nombre de patients Covid (supposés) commença à augmenter, le flux via les urgences devint distinct et les soins non urgents furent arrêtés. " L'ASZ transforma d'abord l'hôpital de jour chirurgical, avec des chambres distinctes, en service Covid. Puis rapidement, suivirent également les services de cardiologie et de pneumologie, soit une soixantaine de lits sur le même étage. " Cela constituait une seule plateforme Covid à isoler correctement d'un point de vue de la prévention de infections. Ensuite, nous avons aussi transformé le service de psychiatrie pour des patients Covid. Ce service a l'avantage de se trouver au coeur de l'hôpital. Et enfin, notre campus à Geraardsbergen a également mis sur pied un service Covid ". Le Surge capacity plan déterminait que les hôpitaux devaient aussi créer une capacité supplémentaire pour des soins intensifs. " Nous l'avons fait rapidement. Nous avons réservé un service d'USI sur chaque campus et créé 12 lits supplémentaires. Nous avons réservé notre troisième service d'USI au quartier opératoire pour les patients non Covid. Nous n'avons jamais connu un manque de lits, mais deux week-ends, cela a quand même été tout juste. "" Très tôt, nous nous sommes attaqués au problème des respirateurs. Un problème plus embêtant était qu'il fallait aussi suffisamment de personnel qui soit formé pour travailler en USI. Dans notre hôpital, les infirmiers du quartier opératoire sont allés prêter leur aide aux soins intensifs. L'activité au bloc était de toute façon nettement moindre. "Appliquer le PUH a représenté énormément de travail - mais la reprise des soins ordinaires n'en a pas demandé moins. " La semaine avant le 4 mai, nous avons eu une réunion avec les responsables des services de consultations. Nous avons analysé combien d'équipement de protection individuelle (EPI) il fallait pour les consultations. Chaque patient qui vient en consultation reçoit en effet un masque chirurgical. Certains examens requièrent des masques FFP2. Les stocks d'EPI étaient entretemps déjà mieux approvisionnés, tout en sachant qu'il faut toutefois en garder suffisamment pour un stock stratégique. Nous avons établi une liste de mesures afin d'accueillir les patients en toute sécurité de l'entrée de l'hôpital aux salles d'attente en passant par les cabinets de consultation, avec le maintien de la distanciation physique. "" Nous prenons la température de tous les patients qui entrent, nous leur donnons un masque chirurgical et nous leur demandons de se désinfecter les mains. Les patients qui doivent être hospitalisés doivent avoir réalisé un test PCR 48 à 72 h plus tôt. Le médecin doit aussi veiller à ce que le patient ait complété un questionnaire deux jours avant l'hospitalisation et qu'il soit enregistré dans notre DPI. " On est à la mi-mai lorsque nous interviewons le Dr Sermijn. " C'est une période dangereuse ", observe-t-elle. Sur le parking et dans les couloirs de l'hôpital, on voit soudain beaucoup plus de monde. Les services Covid sont désinfectés et retrouvent leur fonction initiale. " Cela se fait progressivement. Il faut une semaine pour désinfecter un service. " Au mois de mai, l'étage avec le service de cardiologie et de pneumologie retourne à sa fonction initiale. L'hôpital de jour chirurgical peut, si l'épidémie reste contrôlée, également refonctionner en tant que tel. Seul le service de psychiatrie reste un service Covid. Un quart des lits d'USI doivent aussi rester réservés pour des patients Covid. Et si l'épidémie reprenait, ce nombre doit pouvoir rapidement être multiplié par deux, de même que le nombre de lits Covid en salle banalisée. Rapidement après la reprise des soins ordinaires, la moitié du nombre normal de consultations avait déjà à nouveau lieu sur le campus à Alost et même déjà Ÿ de l'activité normale sur les campus de Geraardsbergen et de Wetteren. " Tourner à nouveau à plein rendement n'est bien sûr pas possible si l'on suit les règles de distanciation physique. " Une nouvelle période agitée arrive pour le personnel - qui retourne maintenant dans leurs services initiaux. " Trop de soins ont été reportés. Et maintenant que nous avons moins de patients Covid, nous voyons la demande de soins ordinaires augmenter . "Le personnel infirmier - aussi bien dans les services Covid que dans les services non Covid - s'est donné à fond au cours des dernières semaines. " Dans le service Covid, vous travaillez des heures avec votre tablier, votre masque FFP2 et une visière. Dans le service non Covid, les gens travaillaient souvent dans l'incertitude - surtout lorsque des membres du personnel étaient contaminés ." Les médecins des services de médecine interne travaillaient à plein rendement selon un système de roulement. " Aujourd'hui, tout le monde est un peu fatigué. Le personnel a vu et vécu énormément de choses. Les médecins et les infirmiers avaient peur d'en arriver à devoir faire des choix éthiques douloureux. Ils devaient refuser les visites aux patients. " Erica Sermijn espère que nous serons épargnés suffisamment longtemps d'une deuxième vague et que la pandémie offrira un peu de répit au personnel médical et infirmier. " Les procédures, les flux, ... changeaient constamment. " C'était aussi et c'est toujours le travail du Dr Sermain et de son équipe. Des protocoles doivent être rédigés pour le traitement des patients Covid, le port des EPI, le suivi des contacts, ... " Normalement, cela prend des mois. Ici, on en a besoin immédiatement. La situation et les instructions des autorités changeaient aussi constamment. L'évidence disponible évolue vite. " Il fallait aussi communiquer rapidement à tout le monde. " Pendant la crise, la direction a organisé trois états des lieux par semaine. Ils étaient diffusés en live en streaming de sorte que tous les membres du personnel pouvaient le suivre. Les médecins de toutes les disciplines étaient informés via les chefs de service, par e-mail, ... " Non seulement, il faut diffuser les informations de manière précise, mais il faut aussi garder le moral des troupes et promouvoir le positivisme. " Dans la période qui arrive, il conviendra de maintenir tout le monde en forme. " En cas de deuxième vague, le personnel sera mieux préparé, pense le Dr Sermijn. Elle espère surtout voir beaucoup plus de collaboration entre le hôpitaux. " La formation de notre réseau n'était pas encore très loin et la confiance devait encore s'installer. " Il faut une concertation avec tous les hôpitaux, estime-t-elle. " Si l'on pouvait arriver à une façon d'aborder les choses de façon uniforme pour tous les hôpitaux, cela serait positif pour la qualité. "À côté de la définition des cas et les documents de procédures de Sciensano, les infectiologues ont aussi reçu de directives de l'Association belge d'infectiologie et de microbiologie clinique. Mais tout le monde avait quand même les mêmes questions : la pénurie d'EPI ou leur qualité douteuse, les bons protocoles thérapeutiques, la valeur des tests PCR, le rôle d'un scanner du thorax, ... " À certain moment, dans notre hôpital, nous avons fait construire une armoire avec de la lumière UV afin de stériliser nous-mêmes les masques et les blouses. On pourrait quand même être plus efficaces pour de réaliser telles manoeuvres si nous étions plusieurs hôpitaux ensemble. Si l'on peut se répartir un peu les tâches et rassembler l'expertise de chacun, on peut rapidement arriver à un meilleur résultat. "