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En 15 ans, l'entreprise montoise a traité des centaines de millions de kilos de déchets à risques infectieux et peut traiter jusqu'à 2.000 tonnes de déchets médicaux par an. Mais la crise, avec la consommation exponentielle de masques et autres équipements sanitaires qu'elle engendre, a mis en lumière l'activité de l'entreprise. " Les demandes continuent d'affluer ", explique Olivier Dufrasne, président d'AMB, à l'Agence wallonne pour l'exportation (Awex). Notamment venant de Chine. " Nous avons dû engager en urgence du personnel spécialisé pour rejoindre notre équipe commerciale afin de nous aider à structurer les demandes provenant de ce pays où le marché est complexe. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous avions jusqu'à présent évité de démarcher en Chine, mais l'actualité nous a rattrapé. " " De nombreux pays habitués à exporter leurs déchets à l'étranger, doivent à présent les garder chez eux, y compris la Belgique. Mais la crise actuelle a incité les hôpitaux et les autorités à s'interroger sur le processus de traitement de leurs déchets à l'échelle mondiale. " Au-delà de l'augmentation de la demande, Olivier Dufrasne insiste sur la problématique du traitement des déchets médicaux qui constituent des vecteurs de risques de contamination. Le président d'AMB donne comme exemple l'épidémie due au virus Ebola qui a touché l'Afrique, durant laquelle un patient sur trois avait été contaminé par des déchets hospitaliers. " La crise actuelle du coronavirus a incité les hôpitaux et les autorités à s'interroger sur le processus de traitement de leurs déchets, " ajoute-t-il. " Aujourd'hui, le monde prend conscience de la problématique. Des pays comme le Japon ou l'Islande qui exportaient leurs déchets vers d'autres pays, doivent à présent les garder chez eux ! En Italie, on observe un bond en avant. En deux semaines, des opérateurs ont reçu l'autorisation d'ouvrir des centres de traitement. La question de l'élimination des déchets d'hôpitaux se pose aussi à l'échelle de la Belgique : est-il normal que des déchets traversent la Wallonie pour être brûlés près de Tournai ? " Outre la gestion des déchets, l'entreprise montoise s'est fait connaître pour la décontamination des équipements de protection. Une machine développée par la PME permet de décontaminer les masques chirurgicaux, FFP2 et les blouses de protection. L'équipement, d'un coût de 6.000 euros hors TVA, est installé en test au CHU Ambroise Paré à Mons depuis début mai. "Cette nouveauté va nous donner une perspective d'autonomie dans la gestion de notre matériel de protection", indiquait alors Stéphane Olivier, directeur d'Ambroise Paré. L'équipement constitue une solution novatrice de décontamination de masques et de matériel de protection, une alternative au problème de l'approvisionnement et de coûts des équipements de protection ainsi qu'une solution au surplus de déchets hospitaliers dus à des usages uniques. La décontamination s'effectue via le procédé de la chaleur sèche. Un cycle complet de la machine dure environ deux heures, ce qui ouvre la possibilité de 12 cycles par jour pour décontaminer ainsi quelque 2.000 masques chirurgicaux ou 1.400 masques FFP2 ou encore 150 blouses de protection.