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Cette vision suppose, entre autres, de ne plus accepter la digitalisation individualisée pour satisfaire les utilisateurs, par exemple, les médecins. Cette approche est trop coûteuse. Les investissements en informatique doivent également générer un retour sur investissement. Ils doivent permettre de réaliser des économies, de gagner du temps, de contribuer à l'image en améliorant le flux d'information et d'augmenter la qualité des soins.Dans le secteur de la santé, la digitalisation doit être accompagnée par un processus de gestion du changement. C'est vrai en médecine ambulatoire comme à l'hôpital. Les autorités oublient trop souvent de soutenir ce changement. " Il faut faire accepter aux travailleurs hospitaliers non seulement la digitalisation médicale mais aussi la digitalisation administrative. Il faut faire accepter de travailler autrement, de perdre une dose d'autonomie ", observe le panel. Cette acception passe souvent par la mise à disposition d'outils efficaces et conviviaux.Et de fixer quelques rôles aux autorités. Elles doivent proposer des incitants aux hôpitaux, standardiser l'échange des données, enlever les obstacles (par exemple, aligner les codes FR et NL) et partager les meilleures pratiques.Est-il encore nécessaire de rappeler dans ces colonnes que la situation financière du secteur hospitalier n'est pas florissante ? La digitalisitation peut-elle aider les hôpitaux à se maintenir à flot ?La dernière étude Maha réalisée par Belfius a révélé qu'en 2018, le résultat courant des hôpitaux généraux ne s'est élevé qu'à 31 millions d'euros. Cela représente seulement 0,2% de leur chiffre d'affaires, qui culmine à 15,5 milliards d'euros. Un tiers des hôpitaux des hôpitaux est dans le rouge.La digitalisation permettrait-elle d'améliorer la situation financière des hôpitaux ? Les répondants à l'enquête menée par Akkanto pour Xperthis sont partagés sur ce sujet. Huit intervenants croient en l'impact positif de la digitalisation sur les finances ; trois ne se prononcent pas et trois n'y croient pas.Il y clair que la digitalisation a un coût et que ces dépenses doivent être assumées par des hôpitaux qui sont sous pression et dont, pour la plupart, les finances sont mauvaises. A contrario, ces dépenses peuvent permettre un retour sur investissement si la digitalisation fait partie d'une approche intégrée et intelligente. Il faudrait également que les gains en efficacité et la réduction des coûts engendrés par la digitalisation reviennent aux hôpitaux. Ce n'est pas ce qui se passe actuellement.Les données sont le nouveau pétrole des entreprises. Celles qui savent les exploiter grâce à des tableaux de bord efficaces s'en sortent mieux que les autres. La majorité des répondants à cette étude estime que la digitalisation des soins favorise la transparence dans les hôpitaux et les réseaux hospitaliers. " La digitalisation est également un outil qui permet au management de prendre de meilleures décisions ", commente un expert. " C'est un levier important qui facilite la prise de décision en parfaite connaissance de cause. " Elle permet d'objectiver et d'améliorer certains processus. Elle facilite les contrôles par les autorités, par exemple sur la surconsommation.Certains acteurs voient dans la digitalisation une opportunité pour faciliter le passage à un autre type de financement, notamment basé sur l'outcome et la satisfaction des patients.Dans le même ordre d'idée, la digitalisation pourrait-elle améliorer l'audit d'un hôpital ou d'un réseau dans le cadre de l'obtention d'un label de qualité, par exemple l'accréditation ? Les avis sur la question sont partagés. Cinq répondants sur 14 ne se prononcent d'ailleurs pas.Il est indéniable pour huit autres que " mesurer c'est savoir " et que " la digitalisation donne plus facilement accès à l'information et rend le contrôle plus efficace et rapide ". Il faut évidemment s'assurer de ne pas comparer des pommes et des poires et de bien saisir les résultats.Par ailleurs, l'utilisation des données peut se heurter à la résistance de devoir se justifier de la part des utilisateurs. Il faut aussi veiller à ce que la charge de travail liée à l'introduction des données reste limitée et que les données obtenues puissent être réutilisées. Rien de plus râlant pour le personnel infirmier que de devoir encoder plusieurs fois dans différents logiciels les mêmes données.