HCM : La situation de la santé mentale est préoccupante à Bruxelles. La FAMGB a sorti récemment un Livre noir sur le sujet. Divers problèmes ont été relevés. Des taux de personnes présentant des troubles mentaux importants (un sur quatre), en arrière-fond une pauvreté importante (30,9 % de personnes à risque d'y tomber), des généralistes qui se demandent où se trouve la deuxième ligne psychiatrique, un taux historiquement bas de lits psychiatriques dans la capitale ce qui rend difficile leur conversion en projets 107 (équipes mobiles psychiatriques). Voilà la toile de fond.

Didier Gosuin : On ne peut pas analyser le Livre noir de la FAMGB sans rappeler que, historiquement, il y a une insuffisance de lits psychiatriques à Bruxelles, conséquence d'une programmation insuffisante des années 90. Nous traînons ce boulet. Mais de plus, 30 % des patients traités dans la capitale ne sont pas bruxellois. Je ne sais pourquoi le Fédéral ne veut pas comprendre ce déséquilibre manifeste entre Bruxelles et les deux autres régions. À cela s'ajoute un moratoire. Heureusement, nous avons négocié 60 lits en reconversion à Brugmann et une soixantaine en création au Chirec. Cela redonne un peu d'air, mais reste totalement insuffisant. En parcourant le Livre noir de la FAMGB, on se rend compte que les MG n'ont pas d'alternative. Cela pose un réel problème mais c'est la responsabilité du Fédéral. Bruxelles compte 257 lits agréés psychiatriques ; on a 500 places en habitations protégées, y compris les équipes mobiles de soins. Le budget tourne autour de 52-53 millions, des montants significatifs ! De plus, la prévalence des maladies psychiatriques est supérieure en milieu urbain, qui tient à un certain nombre de paramètres de précarité que l'on retrouve dans les grandes villes. Cela renforce la pénurie que je dénonce au début.

Comment y pallier ?

D'abord, on souscrit à la politique de réseaux hospitaliers. Mais il y a aussi le réseau " adulte " et le réseau " enfant " que nous avons lancés : les réseaux 107 qui vont être renforcés en concertation avec le Fédéral. On a lancé récemment, avec Erasme, le réseau Bru-Star, un projet pilote fédéral pour enfants et adolescents. Il fait le lien entre MG et pédopsychiatrie, l'enseignement, le handicap, les autorités judiciaires. Cela nous offrira un système précoce de dépistage des problèmes que les spécialistes et les parents rencontrent avec leurs enfants à difficultés. A défaut, on intervient bien souvent trop tard. L'intervention est plus lourde si l'enfant est pré-ado et a accumulé un passé difficile.

Et au niveau de la première ligne ?

Nous donnons priorité à la réforme de la 1re ligne négociée ces jours-ci. Notamment la Plateforme de santé mentale qui va servir de structure d'appui aux intervenants et aux MG. Travailler en réseau est la philosophie de mon action. Le Réseau santé wallon et bruxellois permettra aux généralistes et aux spécialistes d'avoir accès au dossier médical et de détecter un patient présentant un certain nombre de comportements. Sinon, le MG ignore si ce dernier est suivi par un psychiatre ou un psychologue.

Au niveau normes hospitalières ?

Dans la réflexion sur les normes hospitalières, il y aura des critères faisant que dorénavant, l'hôpital prend en compte le soin transmural après la sortie de l'hôpital. La 2e Ligne devra donc travailler avec la 1re.

Y a-t-il suffisamment de places dans les institutions ?

Avec les moyens dont nous disposons, on augmente le nombre de places dans les maisons de soins psychiatriques (MSP) et les initiatives d'habitations protégées (18 IHP supplémentaires en 2018). En septembre 2018, en IHP, on va créer une nouvelle unité mère-enfant. En MSP, cela sera fonction des moyens. On a créé tout récemment une unité double diagnostic. Enfin, le Plan santé est en voie de finalisation avec un dossier distinct sur la santé mentale répondant aux constats du Livre noir.

HCM : La situation de la santé mentale est préoccupante à Bruxelles. La FAMGB a sorti récemment un Livre noir sur le sujet. Divers problèmes ont été relevés. Des taux de personnes présentant des troubles mentaux importants (un sur quatre), en arrière-fond une pauvreté importante (30,9 % de personnes à risque d'y tomber), des généralistes qui se demandent où se trouve la deuxième ligne psychiatrique, un taux historiquement bas de lits psychiatriques dans la capitale ce qui rend difficile leur conversion en projets 107 (équipes mobiles psychiatriques). Voilà la toile de fond.Didier Gosuin : On ne peut pas analyser le Livre noir de la FAMGB sans rappeler que, historiquement, il y a une insuffisance de lits psychiatriques à Bruxelles, conséquence d'une programmation insuffisante des années 90. Nous traînons ce boulet. Mais de plus, 30 % des patients traités dans la capitale ne sont pas bruxellois. Je ne sais pourquoi le Fédéral ne veut pas comprendre ce déséquilibre manifeste entre Bruxelles et les deux autres régions. À cela s'ajoute un moratoire. Heureusement, nous avons négocié 60 lits en reconversion à Brugmann et une soixantaine en création au Chirec. Cela redonne un peu d'air, mais reste totalement insuffisant. En parcourant le Livre noir de la FAMGB, on se rend compte que les MG n'ont pas d'alternative. Cela pose un réel problème mais c'est la responsabilité du Fédéral. Bruxelles compte 257 lits agréés psychiatriques ; on a 500 places en habitations protégées, y compris les équipes mobiles de soins. Le budget tourne autour de 52-53 millions, des montants significatifs ! De plus, la prévalence des maladies psychiatriques est supérieure en milieu urbain, qui tient à un certain nombre de paramètres de précarité que l'on retrouve dans les grandes villes. Cela renforce la pénurie que je dénonce au début.Comment y pallier ?D'abord, on souscrit à la politique de réseaux hospitaliers. Mais il y a aussi le réseau " adulte " et le réseau " enfant " que nous avons lancés : les réseaux 107 qui vont être renforcés en concertation avec le Fédéral. On a lancé récemment, avec Erasme, le réseau Bru-Star, un projet pilote fédéral pour enfants et adolescents. Il fait le lien entre MG et pédopsychiatrie, l'enseignement, le handicap, les autorités judiciaires. Cela nous offrira un système précoce de dépistage des problèmes que les spécialistes et les parents rencontrent avec leurs enfants à difficultés. A défaut, on intervient bien souvent trop tard. L'intervention est plus lourde si l'enfant est pré-ado et a accumulé un passé difficile.Et au niveau de la première ligne ?Nous donnons priorité à la réforme de la 1re ligne négociée ces jours-ci. Notamment la Plateforme de santé mentale qui va servir de structure d'appui aux intervenants et aux MG. Travailler en réseau est la philosophie de mon action. Le Réseau santé wallon et bruxellois permettra aux généralistes et aux spécialistes d'avoir accès au dossier médical et de détecter un patient présentant un certain nombre de comportements. Sinon, le MG ignore si ce dernier est suivi par un psychiatre ou un psychologue.Au niveau normes hospitalières ?Dans la réflexion sur les normes hospitalières, il y aura des critères faisant que dorénavant, l'hôpital prend en compte le soin transmural après la sortie de l'hôpital. La 2e Ligne devra donc travailler avec la 1re.Y a-t-il suffisamment de places dans les institutions ?Avec les moyens dont nous disposons, on augmente le nombre de places dans les maisons de soins psychiatriques (MSP) et les initiatives d'habitations protégées (18 IHP supplémentaires en 2018). En septembre 2018, en IHP, on va créer une nouvelle unité mère-enfant. En MSP, cela sera fonction des moyens. On a créé tout récemment une unité double diagnostic. Enfin, le Plan santé est en voie de finalisation avec un dossier distinct sur la santé mentale répondant aux constats du Livre noir.