Le Dr Ventura explique que plusieurs entreprises débauchent actuellement des paramédicaux, dont des technologues en imagerie médicale, de certains hôpitaux pour ensuite les mettre à disposition dans d'autres hôpitaux, voire là où ils travaillaient avant. " En promettant monts et merveilles à ces professionnels, ils n'ont pas trop de difficulté, surtout pour les métiers en pénurie, à les attirer hors de l'hôpital qui en suite n'a d'autre choix que de payer plus bien pour retrouver un service équivalent à ce qu'il a connu auparavant ", analyse le président de l'AFMC.

Le Dr Ventura s'inquiète de l'ampleur de ce phénomène. Certains hôpitaux ne pourraient plus travailler sans recourir à des sociétés d'intérim ou aux sociétés spécialisées dans la sous-traitance.

Inverser la rétrocession

" Plus grave, il semble que ce modèle puisse s'étendre à des médecins. Certains radiologues semblent avoir déjà été approchés avec, pour cette profession, la possibilité alors de devoir recourir à des services externes de " protocoleurs " à distance dont les honoraires seraient fixés par la société contractante qui risquerait presque d'inverser la rétrocession entre l'hôpital et le médecin pour le plus grand profit non seulement de ces médecins mais également de ces sociétés ", avance le Manfredi Ventura. Dans certains modèles, il serait même question que ces sociétés sous-traitantes investissent dans l'équipement d'imagerie médicale et externalisent totalement l'activité. C'est déjà le cas dans des hôpitaux publics en France.

Le directeur médical du GHDC estime que ce système représente un grand danger pour les hôpitaux aux niveaux économique et qualitatif. " En effet, en ce qui concerne les radiologues, ils ne seraient plus présents dans la majorité des cas sur le terrain et protocoleraient à distance, n'auraient pas de contact direct avec les cliniciens et laisseraient probablement à d'autres le soin de surveiller les patients à qui des injections de produits de contraste seraient effectués. Or, les radiologues sont formés pour réagir lorsqu'il y a un problème de ce type. "

Quid de la réalisation des échographies ? " Soit des médecins quitteraient leur bureau externalisé pour y procéder, soit ce serait laissé à quelques radiologues que ne feraient pas partie de " l'élite " et qui auraient eu la chance de se faire recruter par ces sociétés. Ce poserait aussi la question des échographies à réaliser en pédiatrie et aux urgences ", interpelle le président de l'AFMC. " Ce modèle n'est pas compatible avec la médecine que nous avons la chance de connaître actuellement en Belgique et remet aussi en cause la solidarité nécessaire des médecins dans une institution en ce qui concerne les honoraires."

Le président de l'AFMC appelle ses confrères à la solidarité et au soutien des institutions plus faibles que ce modèle de sous-traitance pourrait mettre en difficulté. Il met en garde contre le risque d'une médecine à deux vitesses, qui, en outre, irait à l'encontre de l'action politique du ministre Vandenbroucke qui est partisan d'une mesure obligeant les hôpitaux à avoir intramuros au moins un radiologue exerçant aux tarifs de la Convention.

"Ou comment enrichir quelques-uns, de manière éhontée, avec l'argent public, en profitant des pénuries en ressources humaines dans notre secteur de la santé ?", a réagi Gauthier Saelens, directeur du GHDC, sur Linkedin à la lecture de notre article. "Ce phénomène crée d'importantes tensions au sein de nos hôpitaux. Il est temps que nos gouvernants s'en préoccupent. Parce que si ce mouvement s'installe, pensez-vous que les patients vont y gagner quelque chose ? Après le Covid, pendant la crise énergétique et dans un contexte d'inflation galopante, il ne manquerait plus que tout cela n'engendre une surenchère entre les hôpitaux. Ni les patients, ni les hôpitaux et leurs collaborateurs n'y gagneront quelque chose. Au contraire.

Le Dr Ventura explique que plusieurs entreprises débauchent actuellement des paramédicaux, dont des technologues en imagerie médicale, de certains hôpitaux pour ensuite les mettre à disposition dans d'autres hôpitaux, voire là où ils travaillaient avant. " En promettant monts et merveilles à ces professionnels, ils n'ont pas trop de difficulté, surtout pour les métiers en pénurie, à les attirer hors de l'hôpital qui en suite n'a d'autre choix que de payer plus bien pour retrouver un service équivalent à ce qu'il a connu auparavant ", analyse le président de l'AFMC.Le Dr Ventura s'inquiète de l'ampleur de ce phénomène. Certains hôpitaux ne pourraient plus travailler sans recourir à des sociétés d'intérim ou aux sociétés spécialisées dans la sous-traitance." Plus grave, il semble que ce modèle puisse s'étendre à des médecins. Certains radiologues semblent avoir déjà été approchés avec, pour cette profession, la possibilité alors de devoir recourir à des services externes de " protocoleurs " à distance dont les honoraires seraient fixés par la société contractante qui risquerait presque d'inverser la rétrocession entre l'hôpital et le médecin pour le plus grand profit non seulement de ces médecins mais également de ces sociétés ", avance le Manfredi Ventura. Dans certains modèles, il serait même question que ces sociétés sous-traitantes investissent dans l'équipement d'imagerie médicale et externalisent totalement l'activité. C'est déjà le cas dans des hôpitaux publics en France. Le directeur médical du GHDC estime que ce système représente un grand danger pour les hôpitaux aux niveaux économique et qualitatif. " En effet, en ce qui concerne les radiologues, ils ne seraient plus présents dans la majorité des cas sur le terrain et protocoleraient à distance, n'auraient pas de contact direct avec les cliniciens et laisseraient probablement à d'autres le soin de surveiller les patients à qui des injections de produits de contraste seraient effectués. Or, les radiologues sont formés pour réagir lorsqu'il y a un problème de ce type. "Quid de la réalisation des échographies ? " Soit des médecins quitteraient leur bureau externalisé pour y procéder, soit ce serait laissé à quelques radiologues que ne feraient pas partie de " l'élite " et qui auraient eu la chance de se faire recruter par ces sociétés. Ce poserait aussi la question des échographies à réaliser en pédiatrie et aux urgences ", interpelle le président de l'AFMC. " Ce modèle n'est pas compatible avec la médecine que nous avons la chance de connaître actuellement en Belgique et remet aussi en cause la solidarité nécessaire des médecins dans une institution en ce qui concerne les honoraires."Le président de l'AFMC appelle ses confrères à la solidarité et au soutien des institutions plus faibles que ce modèle de sous-traitance pourrait mettre en difficulté. Il met en garde contre le risque d'une médecine à deux vitesses, qui, en outre, irait à l'encontre de l'action politique du ministre Vandenbroucke qui est partisan d'une mesure obligeant les hôpitaux à avoir intramuros au moins un radiologue exerçant aux tarifs de la Convention. "Ou comment enrichir quelques-uns, de manière éhontée, avec l'argent public, en profitant des pénuries en ressources humaines dans notre secteur de la santé ?", a réagi Gauthier Saelens, directeur du GHDC, sur Linkedin à la lecture de notre article. "Ce phénomène crée d'importantes tensions au sein de nos hôpitaux. Il est temps que nos gouvernants s'en préoccupent. Parce que si ce mouvement s'installe, pensez-vous que les patients vont y gagner quelque chose ? Après le Covid, pendant la crise énergétique et dans un contexte d'inflation galopante, il ne manquerait plus que tout cela n'engendre une surenchère entre les hôpitaux. Ni les patients, ni les hôpitaux et leurs collaborateurs n'y gagneront quelque chose. Au contraire.