Coup de théâtre dans la capitale wallonne : les quatre partis cdH-MR-PS-Ecolo viennent d'annoncer que la fusion entre la Clinique Saint-Luc de Bouge (SLBO) et le Centre hospitalier régional Sambre et Meuse (CHRSM) a échoué. En cause, vraisemblablement, les craintes de la Clinique de Bouge de subir une tutelle publique dès lors que l'entité fusionnée se rangeait sous le statut d'asbl chapitre XII. Ce qui surnage est un sentiment de gâchis.
Les quatre grands partis de la Province de Namur (MR, PS, CdH, Ecolo) " sont au regret d'apprendre que les responsables de la clinique Saint-Luc de Bouge, avec lesquels ils sont en négociation depuis plus de deux années (en vue d'une fusion avec l'APP Chr Sambre et Meuse), ont décidé de mettre un terme au processus de fusion en cours ", expliquent les quatre partis par communiqué ce mercredi.
Le projet de fusion était pourtant jugé cohérent à la fois par le corps médical, les gestionnaires et les partis politiques " au vu des atouts respectifs et complémentaires des deux hôpitaux et leur plus-value incontestable ".
L'intérêt du patient, du personnel et des médecins avait été placé très haut.
Dans un courrier du 5 avril 2018, les quatre partis les plus représentés à Namur réaffirmaient encore "avec force et conviction leur volonté de concrétiser dans les meilleurs délais la fusion ". En précisant une nouvelle fois le maintien des droits du personnel, la neutralité et l'accessibilité des soins, la représentation syndicale, le statut d'asbl chapitre XII (qui offre une structure pour encadrer des partenariats entre CPAS et d'autres pouvoirs publics ou personnes morales de droit public ou privé). Le Bureau hospitalier du CHRSM aurait dû disparaître. La direction générale en aurait été le moteur mais sans possibilité de supprimer le champ d'application de la tutelle régionale. L'actuelle Association de pouvoir public (APP) devait disparaître et n'assumer que les engagements antérieurs...
Quant au projet médical, il devait, sous la houlette des trois conseils médicaux existants, être restructuré dans l'esprit du fameux rapport Antares qui mise sur l'efficacité maximale (lire encadré).
Il semble, selon les politiques, que la forme juridique chapitre XII qui implique une gouvernance publique " ait contrarié et bloqué les administrateurs de Saint-Luc " bien que " toutes les garanties ont été procurées à Saint-Luc que le nouvel outil pourrait fonctionner selon les principes d'une gouvernance souple et performante " ainsi que l'atteste le courrier du 5 avril.
Paul d'Otreppe, directeur général des Cliniques Saint-Luc de Bouge n'en savait pas plus ce matin et ne connaissait pas la teneur du communiqué politique. Il y avait eu réunion de fusion hier et il n'a pas d'autres informations. Il était très étonné. Il souhaitait " ne pas mettre de l'huile sur le feu ". Une autre forme de "no comment".
Soins de qualité
" Jusqu'au bout, les mandataires des quatre grands partis auront tenté de concrétiser cette négociation. Des centaines d'heures de réunion y ont été consacrées. C'est donc avec regret qu'il leur faut se résoudre à acter l'échec du processus de fusion ", explique Maxime Prévot, contacté par le jdM. L'ancien ministre wallon précise avoir eu en ligne la présidence de Bouge laquelle est bien au courant. Il confirme que la pierre d'achoppement principale est le chapitre XII suscité. Le CA de Bouge craignait un manque de souplesse de gestion au sein d'une asbl publique sous tutelle publique également. " Ils sont clairement raidis. Nous avions pourtant apaisé leurs craintes notamment en déplaçant le curseur vers la direction générale et moins vers la présidence du conseil d'administration. Ils craignent que la structure publique soit moins regardante quant à l'équilibre budgétaire. Ils doivent pourtant bien savoir que les villes et les communes n'ont pas d'argent pour se permettre d'être négligents à cet égard. " Le bourgmestre cdH de Namur regrette " les centaines d'heures consacrées à cette fusion qui promettait ". Il va poursuivre finalement la solidification de l'offre hospitalière autour du CHR.
Calendrier originel prévu pour la fusion
-Création de l'association - le 30 juin 2017 au plus tard ;
-Apport des patrimoines, droits et obligations au 1er janvier 2018 ;
-Finalisation effective de la fusion administrative et organisationnelle - au plus tard le 1er janvier 2019
Confirmation du président du CRH Sambre et Meuse : il a deux hôpitaux publics qui fonctionnent très bien, donc pas d'inquiétude. Cela fait deux ans que Bouge savait à quelle sauce fonctionnerait la fusion... " Je m'y attendais tout en espérant encore que le contraire arrive. Nous avions pourtant été rassurants sur nos intentions. Soit c'est tout privé soit c'est tout public. Nous ne pouvons que prendre acte de l'échec. Notre objectif reste la qualité des soins et l'accueil au patient. " Les collaborations médicales avec Bouge, elles, continueront.
Aux politiques de prendre leur responsabilité.
Il nous revient que le Parti socialiste s'était de son côté rangé à cette alliance idéologiquement contre nature pour un parti attaché au secteur public et noyé dans le " monde catho " qu'est la province de Namur. C'était donc une opportunité à saisir également d'avoir l'accord des socialistes.
Ce qui surnage est un sentiment de gâchis.
Il y a peu de chances que la Clinique de Bouge revienne sur la décision car il n'aurait plus de majorité en ce sens au CA. Après les échecs de fusion avec Sainte-Elisabeth, voilà un hôpital décidément très difficile à marier...
Le projet médical
À l'heure actuelle, les structures à fusionner collaborent déjà de façon régulière selon des protocoles d'accord et des conventions-cadres, notamment quant au Smur et concernant les pathologies cardiaques, l'oncologie, la neurologie, la gériatrie, la gynécologie, la pédiatrie, l'urologie et le PET-CT.
Les deux parties souhaitaient renforcer ces collaborations. Les rapprochements entre les différentes entités hospitalières devaient se faire de manière progressive " afin de permettre la réalisation la plus rapide d'un projet médico-hospitalier commun ". Il était question notamment de mettre en place " des modes de coopération hospitaliers organisés (fusion, groupement et association, au sens de la loi coordonnée sur les hôpitaux et autres établissements de soins) " et de veiller " à renforcer et développer les synergies avec les professionnels de la santé extrahospitaliers ".
Les parties souhaitaient " favoriser la transparence de l'activité médicale et la solidarité au sein des départements et/ou services par le recours le plus large possible aux rémunérations au travers de pools d'honoraires ".
Les quatre grands partis de la Province de Namur (MR, PS, CdH, Ecolo) " sont au regret d'apprendre que les responsables de la clinique Saint-Luc de Bouge, avec lesquels ils sont en négociation depuis plus de deux années (en vue d'une fusion avec l'APP Chr Sambre et Meuse), ont décidé de mettre un terme au processus de fusion en cours ", expliquent les quatre partis par communiqué ce mercredi.Le projet de fusion était pourtant jugé cohérent à la fois par le corps médical, les gestionnaires et les partis politiques " au vu des atouts respectifs et complémentaires des deux hôpitaux et leur plus-value incontestable ".L'intérêt du patient, du personnel et des médecins avait été placé très haut.Dans un courrier du 5 avril 2018, les quatre partis les plus représentés à Namur réaffirmaient encore "avec force et conviction leur volonté de concrétiser dans les meilleurs délais la fusion ". En précisant une nouvelle fois le maintien des droits du personnel, la neutralité et l'accessibilité des soins, la représentation syndicale, le statut d'asbl chapitre XII (qui offre une structure pour encadrer des partenariats entre CPAS et d'autres pouvoirs publics ou personnes morales de droit public ou privé). Le Bureau hospitalier du CHRSM aurait dû disparaître. La direction générale en aurait été le moteur mais sans possibilité de supprimer le champ d'application de la tutelle régionale. L'actuelle Association de pouvoir public (APP) devait disparaître et n'assumer que les engagements antérieurs...Quant au projet médical, il devait, sous la houlette des trois conseils médicaux existants, être restructuré dans l'esprit du fameux rapport Antares qui mise sur l'efficacité maximale (lire encadré).Il semble, selon les politiques, que la forme juridique chapitre XII qui implique une gouvernance publique " ait contrarié et bloqué les administrateurs de Saint-Luc " bien que " toutes les garanties ont été procurées à Saint-Luc que le nouvel outil pourrait fonctionner selon les principes d'une gouvernance souple et performante " ainsi que l'atteste le courrier du 5 avril.Paul d'Otreppe, directeur général des Cliniques Saint-Luc de Bouge n'en savait pas plus ce matin et ne connaissait pas la teneur du communiqué politique. Il y avait eu réunion de fusion hier et il n'a pas d'autres informations. Il était très étonné. Il souhaitait " ne pas mettre de l'huile sur le feu ". Une autre forme de "no comment".Soins de qualité" Jusqu'au bout, les mandataires des quatre grands partis auront tenté de concrétiser cette négociation. Des centaines d'heures de réunion y ont été consacrées. C'est donc avec regret qu'il leur faut se résoudre à acter l'échec du processus de fusion ", explique Maxime Prévot, contacté par le jdM. L'ancien ministre wallon précise avoir eu en ligne la présidence de Bouge laquelle est bien au courant. Il confirme que la pierre d'achoppement principale est le chapitre XII suscité. Le CA de Bouge craignait un manque de souplesse de gestion au sein d'une asbl publique sous tutelle publique également. " Ils sont clairement raidis. Nous avions pourtant apaisé leurs craintes notamment en déplaçant le curseur vers la direction générale et moins vers la présidence du conseil d'administration. Ils craignent que la structure publique soit moins regardante quant à l'équilibre budgétaire. Ils doivent pourtant bien savoir que les villes et les communes n'ont pas d'argent pour se permettre d'être négligents à cet égard. " Le bourgmestre cdH de Namur regrette " les centaines d'heures consacrées à cette fusion qui promettait ". Il va poursuivre finalement la solidification de l'offre hospitalière autour du CHR.Calendrier originel prévu pour la fusion-Création de l'association - le 30 juin 2017 au plus tard ;-Apport des patrimoines, droits et obligations au 1er janvier 2018 ;-Finalisation effective de la fusion administrative et organisationnelle - au plus tard le 1er janvier 2019Confirmation du président du CRH Sambre et Meuse : il a deux hôpitaux publics qui fonctionnent très bien, donc pas d'inquiétude. Cela fait deux ans que Bouge savait à quelle sauce fonctionnerait la fusion... " Je m'y attendais tout en espérant encore que le contraire arrive. Nous avions pourtant été rassurants sur nos intentions. Soit c'est tout privé soit c'est tout public. Nous ne pouvons que prendre acte de l'échec. Notre objectif reste la qualité des soins et l'accueil au patient. " Les collaborations médicales avec Bouge, elles, continueront. Aux politiques de prendre leur responsabilité. Il nous revient que le Parti socialiste s'était de son côté rangé à cette alliance idéologiquement contre nature pour un parti attaché au secteur public et noyé dans le " monde catho " qu'est la province de Namur. C'était donc une opportunité à saisir également d'avoir l'accord des socialistes.Ce qui surnage est un sentiment de gâchis.Il y a peu de chances que la Clinique de Bouge revienne sur la décision car il n'aurait plus de majorité en ce sens au CA. Après les échecs de fusion avec Sainte-Elisabeth, voilà un hôpital décidément très difficile à marier...Le projet médicalÀ l'heure actuelle, les structures à fusionner collaborent déjà de façon régulière selon des protocoles d'accord et des conventions-cadres, notamment quant au Smur et concernant les pathologies cardiaques, l'oncologie, la neurologie, la gériatrie, la gynécologie, la pédiatrie, l'urologie et le PET-CT.Les deux parties souhaitaient renforcer ces collaborations. Les rapprochements entre les différentes entités hospitalières devaient se faire de manière progressive " afin de permettre la réalisation la plus rapide d'un projet médico-hospitalier commun ". Il était question notamment de mettre en place " des modes de coopération hospitaliers organisés (fusion, groupement et association, au sens de la loi coordonnée sur les hôpitaux et autres établissements de soins) " et de veiller " à renforcer et développer les synergies avec les professionnels de la santé extrahospitaliers ".Les parties souhaitaient " favoriser la transparence de l'activité médicale et la solidarité au sein des départements et/ou services par le recours le plus large possible aux rémunérations au travers de pools d'honoraires ".