"C'est quoi, l'âge ? Un chiffre qui ne dit rien !", lance d'entrée de jeu le Dr Sophie Bettens, titulaire du service d'hémato-oncogériatrie de l'hôpital de Haine-Saint-Paul (Groupe Jolimont). "Tout tourne autour de la qualité de vie, de l'autonomie... et chez nous, c'est également de ce point de vue qu'est envisagée la prise en charge du patient. Comme les sujets âgés demandent toutefois aussi une approche différente, nous avons choisi de traiter leur pathologie au service de gériatrie - en concertation avec les oncologues, infirmiers et autres, cela va de choix, car un traitement oncologique est un vrai travail d'équipe."

Chez les plus de 65 ans, six maladies sur dix sont des cancers et 75 % de la mortalité découle d'une pathologie oncologique. Depuis décembre 2016, l'hôpital de Jolimont a mis sur pied un service d'hospitalisation pluridisciplinaire pour les patients cancéreux âgés. Elle a pris ses quartiers au sein du service de gériatrie, le traitement de ces malades étant aussi influencé par la fragilité liée à leur âge. " Nous défendons une approche holistique et donc pluridisciplinaire pilotée au départ du service de gériatrie. La thérapie n'est pas orchestrée par le médecin mais par toute l'équipe, l'encadrement et le patient lui-même. Ce dernier occupe la place centrale et tant qu'il est capable de prendre ses décisions, c'est lui qui pose un certain nombre de choix. Nous observons que cette approche nous permet d'obtenir de très bons résultats, aussi bien en termes de mortalité que de fonctionnalité du malade."

"Les personnes âgées sont particulièrement vulnérables", souligne le Dr Bettens. "Dans ce public où la polymédication et les comorbidités sont monnaie courante, on ne peut jamais vraiment appliquer un traitement standard. Dès l'admission, le degré de vulnérabilité fait l'objet d'une évaluation multidisciplinaire basée sur le test G8 (un test de dépistage qui va de l'alimentation aux comorbidités en passant par les facultés cognitives). Quelle est la qualité de vie du patient ? Dans quelle mesure est-elle hypothéquée par la situation actuelle ? Qu'en est-il de sa fonction hépatique ? De sa fonction rénale ? Tous ces éléments doivent être pris en compte lorsqu'on veut entamer une thérapie donnée. Les personnes âgées ont parfois des réactions violentes aux médicaments, elles sont sujettes aux complications, sensibles à la toxicité... Nous savons par exemple que certains produits sont tout simplement trop toxiques pour les personnes qui souffrent de démence, mais aussi que celles-ci devront être suivies de très près en termes de compliance."

Une vigilance accrue

" Nous devons nous montrer beaucoup plus vigilants et, parfois, adapter la thérapie", commente le Dr Pierre Hanotier, chef du service de gériatrie. "C'est pour cette raison que nous avons aussi participé activement au Plan Cancer. Il n'existe pas de protocole général pour " le" patient âgé, d'autant que nous ne connaissons pas toujours l'impact de certains médicaments : les premières recommandation en matière de prise en charge des cancers chez la personne âgée datent des années 2000."

Le service d'onco-gériatrie place le bien-être du patient au centre de ses préoccupations, et son approche holistique fait parfois appel à des outils inhabituels. Pour les deux médecins, il est ainsi parfaitement normal que les patients agités ou inquiets puissent bénéficier au sein même de l'hôpital d'une aromathérapie apaisante et d'un espace snoezelen. "Nous voulons pouvoir leur offrir ce petit plus, ces petits détails qui contribuent à alléger un tant soit peu la " toxicité" de l'hôpital", explique le Dr Hanotier en riant. "Un autre point important est d'éviter que les patients oncologiques âgés ne restent cloués au lit le temps de se rétablir : il faut continuer à les stimuler sous peine qu'ils n'en ressortent plus jamais."

Soins ambulatoires

Un suivi ambulatoire est privilégié autant que faire se peut. "De nombreux traitements peuvent se prendre par voie orale, ce qui est parfaitement possible à la maison. Nous allons toutefois plus loin qu'une consultation "ordinaire", en nous demandant par exemple qui va alors en assurer le suivi. Est-il possible de faire appel aux soins infirmiers à domicile ? Quid des aidants proches ? Peut-on compter sur le conjoint s'il est toujours en vie ? Ce sont des questions que l'on se pose évidemment beaucoup plus explicitement face à un patient gériatrique atteint d'un cancer. Les contacts avec le généraliste aussi seront beaucoup plus intensifs dans cette population."

" L'hôpital de jour gériatrique - il y a aussi l'hôpital de jour oncologique juste en dessous du service d'oncogériatrie - n'est pas séparé du reste du service d'onco-gériatrie, ce qui nous permet de surveiller beaucoup mieux nos patients et de les suivre au sein du service hospitalier qu'ils connaissent déjà."

"C'est quoi, l'âge ? Un chiffre qui ne dit rien !", lance d'entrée de jeu le Dr Sophie Bettens, titulaire du service d'hémato-oncogériatrie de l'hôpital de Haine-Saint-Paul (Groupe Jolimont). "Tout tourne autour de la qualité de vie, de l'autonomie... et chez nous, c'est également de ce point de vue qu'est envisagée la prise en charge du patient. Comme les sujets âgés demandent toutefois aussi une approche différente, nous avons choisi de traiter leur pathologie au service de gériatrie - en concertation avec les oncologues, infirmiers et autres, cela va de choix, car un traitement oncologique est un vrai travail d'équipe."Chez les plus de 65 ans, six maladies sur dix sont des cancers et 75 % de la mortalité découle d'une pathologie oncologique. Depuis décembre 2016, l'hôpital de Jolimont a mis sur pied un service d'hospitalisation pluridisciplinaire pour les patients cancéreux âgés. Elle a pris ses quartiers au sein du service de gériatrie, le traitement de ces malades étant aussi influencé par la fragilité liée à leur âge. " Nous défendons une approche holistique et donc pluridisciplinaire pilotée au départ du service de gériatrie. La thérapie n'est pas orchestrée par le médecin mais par toute l'équipe, l'encadrement et le patient lui-même. Ce dernier occupe la place centrale et tant qu'il est capable de prendre ses décisions, c'est lui qui pose un certain nombre de choix. Nous observons que cette approche nous permet d'obtenir de très bons résultats, aussi bien en termes de mortalité que de fonctionnalité du malade.""Les personnes âgées sont particulièrement vulnérables", souligne le Dr Bettens. "Dans ce public où la polymédication et les comorbidités sont monnaie courante, on ne peut jamais vraiment appliquer un traitement standard. Dès l'admission, le degré de vulnérabilité fait l'objet d'une évaluation multidisciplinaire basée sur le test G8 (un test de dépistage qui va de l'alimentation aux comorbidités en passant par les facultés cognitives). Quelle est la qualité de vie du patient ? Dans quelle mesure est-elle hypothéquée par la situation actuelle ? Qu'en est-il de sa fonction hépatique ? De sa fonction rénale ? Tous ces éléments doivent être pris en compte lorsqu'on veut entamer une thérapie donnée. Les personnes âgées ont parfois des réactions violentes aux médicaments, elles sont sujettes aux complications, sensibles à la toxicité... Nous savons par exemple que certains produits sont tout simplement trop toxiques pour les personnes qui souffrent de démence, mais aussi que celles-ci devront être suivies de très près en termes de compliance."Une vigilance accrue" Nous devons nous montrer beaucoup plus vigilants et, parfois, adapter la thérapie", commente le Dr Pierre Hanotier, chef du service de gériatrie. "C'est pour cette raison que nous avons aussi participé activement au Plan Cancer. Il n'existe pas de protocole général pour " le" patient âgé, d'autant que nous ne connaissons pas toujours l'impact de certains médicaments : les premières recommandation en matière de prise en charge des cancers chez la personne âgée datent des années 2000."Le service d'onco-gériatrie place le bien-être du patient au centre de ses préoccupations, et son approche holistique fait parfois appel à des outils inhabituels. Pour les deux médecins, il est ainsi parfaitement normal que les patients agités ou inquiets puissent bénéficier au sein même de l'hôpital d'une aromathérapie apaisante et d'un espace snoezelen. "Nous voulons pouvoir leur offrir ce petit plus, ces petits détails qui contribuent à alléger un tant soit peu la " toxicité" de l'hôpital", explique le Dr Hanotier en riant. "Un autre point important est d'éviter que les patients oncologiques âgés ne restent cloués au lit le temps de se rétablir : il faut continuer à les stimuler sous peine qu'ils n'en ressortent plus jamais."Soins ambulatoiresUn suivi ambulatoire est privilégié autant que faire se peut. "De nombreux traitements peuvent se prendre par voie orale, ce qui est parfaitement possible à la maison. Nous allons toutefois plus loin qu'une consultation "ordinaire", en nous demandant par exemple qui va alors en assurer le suivi. Est-il possible de faire appel aux soins infirmiers à domicile ? Quid des aidants proches ? Peut-on compter sur le conjoint s'il est toujours en vie ? Ce sont des questions que l'on se pose évidemment beaucoup plus explicitement face à un patient gériatrique atteint d'un cancer. Les contacts avec le généraliste aussi seront beaucoup plus intensifs dans cette population."" L'hôpital de jour gériatrique - il y a aussi l'hôpital de jour oncologique juste en dessous du service d'oncogériatrie - n'est pas séparé du reste du service d'onco-gériatrie, ce qui nous permet de surveiller beaucoup mieux nos patients et de les suivre au sein du service hospitalier qu'ils connaissent déjà."