Les habitants de la Commune de Plombières connaissent bien INAGO (anciennement AIOMS - association intercommunale d'oeuvres médico-sociales), qui gère notamment la Maison de repos Régina. Outre ses 93 places (dont trois pour de courts séjours de maximum trois mois par an), la Résidence comprend un centre d'accueil de jour d'une capacité d'une trentaine de personnes.

Elle y adjoindra prochainement treize nouvelles résidences-services. Ces appartements de 60 m2, situés dans l'ancien couvent des franciscains, disposent d'un espace salon-salle à manger avec kitchenette, d'une salle de bains et d'une chambre à coucher. Reliés à l'appel infirmier de la Résidence Regina, les appartements disposent par ailleurs d'un local communautaire et d'une buanderie commune. Mais leur point fort se trouve ailleurs : ces appartements seront cogérés par les résidents et le personnel, selon un modèle innovant qui vise à préserver l'autonomie de chacun, tout en instaurant une dynamique collective favorable au bien-être de tous. " Notre institution privilégie depuis longtemps un environnement ouvert sur l'extérieur, avec des marcheurs qui viennent prendre le café chez nous, une petite fermette, etc. Notre philosophie de travail, basée sur l'ouverture, correspondait à ce projet innovant développé en Suède", explique Marie-Isabelle Hilligsmann, directrice de la Résidence Régina. En octobre dernier, Marie-Isabelle Hilligsmann s'est elle-même rendue en Suède pour se familiariser avec ce modèle implanté depuis sept ans dans la région de Göteborg. "Ce modèle se base sur les besoins du résident : celui-ci est actif dans l'organisation à travers des comités qui sont composés à la fois de membres du personnel et de résidents. Organisation des soins, décisions d'achat, activités collectives et même recrutement du personnel : cela couvre tous les domaines. En Suède, le modèle fonctionne si bien que la directrice ne consacre plus que 30 % de son temps de travail à la gestion de la maison de repos", commente Marie-Isabelle Hilligsmann. De quoi dégager des heures pour le contact humain, le talon d'Achille de bien des structures.

Grâce à la Fondation roi Baudouin et en collaboration avec l'AVIQ, plusieurs projets-pilotes de ce type vont être développés en Flandre et en Wallonie, dont celui de la Résidence Régina. La Fondation Roi Baudouin octroiera 10.000 euros par an pour financer la prise des décisions communautaires tandis que l'AVIQ met un coach à disposition de l'institution. "La cogestion permet de valoriser la personne âgée et ses capacités. N'oublions pas que la crainte principale quand on entre en collectivité est précisément la perte d'autonomie. Un projet de ce type est à même de rassurer les résidents", poursuit la directrice. Quant au personnel, il semble lui aussi enthousiaste. "Il est important que le personnel se sente impliqué et valorisé. Nous aspirons tous au même projet d'une maison de repos "idéale" ! Or, le personnel est aujourd'hui en demande de davantage de contacts avec les résidents, ce qui explique sans doute pourquoi cette nouvelle forme d'organisation est reçue très favorablement", poursuit Marie-Isabelle Hilligsmann.

Un modèle d'avenir

À Moresnet, la formule ne sera d'ailleurs pas limitée aux nouvelles résidences-services mais étendue à la maison de repos et de soins. " Comme le personnel est le même dans les deux services, il aurait été difficile de lui demander d'agir différemment selon l'endroit", poursuit la directrice. Bien sûr, les seniors autonomes seront les plus à même de prendre part à ce nouveau modèle. "Nous connaissons nos limites : pour optimiser la relation avec des personnes désorientées, souffrant de démences, il faudra trouver d'autres techniques. Le projet, en tant que tel, ne peut s'étendre jusqu'à elles", admet Marie-Isabelle Hilligsmann. En revanche, les recherches scientifiques, menées notamment par l'équipe du Pr Stéphane Adam (Unité de psychologie de la sénescence - ULg), indiquent que ce modèle pourrait avoir un effet bénéfique sur le maintien des compétences cognitives chez la personne âgée et donc se targuer de vertus "préventives". Il a en effet été démontré que les stéréotypes "agistes" véhiculés par la société mais aussi au sein même des maisons de repos ont un impact direct sur la diminution des capacités des seniors : valorisant, stimulant et favorisant un contact d'égal à égal avec le personnel, le modèle participatif pourrait in fine avoir des effets bénéfiques sur la santé physique et mentale des résidents.

Pour l'heure, huit résidences ont déjà été réservées sur les treize disponibles. Elles seront occupées par des personnes de plus de 60 ans de la commune de Plombières, avec une priorité pour les couples. Coût mensuel : 950 euros par mois. Ni plus cher ni moins cher que le modèle de gestion "classique" assure Marie-Isabelle Hilligsmann. "À partir du mois de mai, nous travaillerons avec les résidents à leur projet de vie pour qu'au moment du déménagement effectif, au 1er janvier 2018, un règlement d'ordre intérieur ait déjà été établi pour et par eux". Parmi les points à régler conjointement : la possibilité d'amener avec soi son animal de compagnie, le réaménagement du jardin qui pourrait inclure un potager et/ou des places de parking supplémentaires, l'usage de la salle commune, etc. Si le projet s'avère concluant, il pourrait bien sûr s'étendre à d'autres maisons de repos et de soins en Belgique. À l'heure où les modèles participatifs et coopératifs s'immiscent dans tous les secteurs de la société et où le paternalisme médico-social n'a plus la côte, nul doute que l'"exemple suédois" a toutes les chances de convaincre.

Les habitants de la Commune de Plombières connaissent bien INAGO (anciennement AIOMS - association intercommunale d'oeuvres médico-sociales), qui gère notamment la Maison de repos Régina. Outre ses 93 places (dont trois pour de courts séjours de maximum trois mois par an), la Résidence comprend un centre d'accueil de jour d'une capacité d'une trentaine de personnes.Elle y adjoindra prochainement treize nouvelles résidences-services. Ces appartements de 60 m2, situés dans l'ancien couvent des franciscains, disposent d'un espace salon-salle à manger avec kitchenette, d'une salle de bains et d'une chambre à coucher. Reliés à l'appel infirmier de la Résidence Regina, les appartements disposent par ailleurs d'un local communautaire et d'une buanderie commune. Mais leur point fort se trouve ailleurs : ces appartements seront cogérés par les résidents et le personnel, selon un modèle innovant qui vise à préserver l'autonomie de chacun, tout en instaurant une dynamique collective favorable au bien-être de tous. " Notre institution privilégie depuis longtemps un environnement ouvert sur l'extérieur, avec des marcheurs qui viennent prendre le café chez nous, une petite fermette, etc. Notre philosophie de travail, basée sur l'ouverture, correspondait à ce projet innovant développé en Suède", explique Marie-Isabelle Hilligsmann, directrice de la Résidence Régina. En octobre dernier, Marie-Isabelle Hilligsmann s'est elle-même rendue en Suède pour se familiariser avec ce modèle implanté depuis sept ans dans la région de Göteborg. "Ce modèle se base sur les besoins du résident : celui-ci est actif dans l'organisation à travers des comités qui sont composés à la fois de membres du personnel et de résidents. Organisation des soins, décisions d'achat, activités collectives et même recrutement du personnel : cela couvre tous les domaines. En Suède, le modèle fonctionne si bien que la directrice ne consacre plus que 30 % de son temps de travail à la gestion de la maison de repos", commente Marie-Isabelle Hilligsmann. De quoi dégager des heures pour le contact humain, le talon d'Achille de bien des structures.Grâce à la Fondation roi Baudouin et en collaboration avec l'AVIQ, plusieurs projets-pilotes de ce type vont être développés en Flandre et en Wallonie, dont celui de la Résidence Régina. La Fondation Roi Baudouin octroiera 10.000 euros par an pour financer la prise des décisions communautaires tandis que l'AVIQ met un coach à disposition de l'institution. "La cogestion permet de valoriser la personne âgée et ses capacités. N'oublions pas que la crainte principale quand on entre en collectivité est précisément la perte d'autonomie. Un projet de ce type est à même de rassurer les résidents", poursuit la directrice. Quant au personnel, il semble lui aussi enthousiaste. "Il est important que le personnel se sente impliqué et valorisé. Nous aspirons tous au même projet d'une maison de repos "idéale" ! Or, le personnel est aujourd'hui en demande de davantage de contacts avec les résidents, ce qui explique sans doute pourquoi cette nouvelle forme d'organisation est reçue très favorablement", poursuit Marie-Isabelle Hilligsmann.Un modèle d'avenirÀ Moresnet, la formule ne sera d'ailleurs pas limitée aux nouvelles résidences-services mais étendue à la maison de repos et de soins. " Comme le personnel est le même dans les deux services, il aurait été difficile de lui demander d'agir différemment selon l'endroit", poursuit la directrice. Bien sûr, les seniors autonomes seront les plus à même de prendre part à ce nouveau modèle. "Nous connaissons nos limites : pour optimiser la relation avec des personnes désorientées, souffrant de démences, il faudra trouver d'autres techniques. Le projet, en tant que tel, ne peut s'étendre jusqu'à elles", admet Marie-Isabelle Hilligsmann. En revanche, les recherches scientifiques, menées notamment par l'équipe du Pr Stéphane Adam (Unité de psychologie de la sénescence - ULg), indiquent que ce modèle pourrait avoir un effet bénéfique sur le maintien des compétences cognitives chez la personne âgée et donc se targuer de vertus "préventives". Il a en effet été démontré que les stéréotypes "agistes" véhiculés par la société mais aussi au sein même des maisons de repos ont un impact direct sur la diminution des capacités des seniors : valorisant, stimulant et favorisant un contact d'égal à égal avec le personnel, le modèle participatif pourrait in fine avoir des effets bénéfiques sur la santé physique et mentale des résidents.Pour l'heure, huit résidences ont déjà été réservées sur les treize disponibles. Elles seront occupées par des personnes de plus de 60 ans de la commune de Plombières, avec une priorité pour les couples. Coût mensuel : 950 euros par mois. Ni plus cher ni moins cher que le modèle de gestion "classique" assure Marie-Isabelle Hilligsmann. "À partir du mois de mai, nous travaillerons avec les résidents à leur projet de vie pour qu'au moment du déménagement effectif, au 1er janvier 2018, un règlement d'ordre intérieur ait déjà été établi pour et par eux". Parmi les points à régler conjointement : la possibilité d'amener avec soi son animal de compagnie, le réaménagement du jardin qui pourrait inclure un potager et/ou des places de parking supplémentaires, l'usage de la salle commune, etc. Si le projet s'avère concluant, il pourrait bien sûr s'étendre à d'autres maisons de repos et de soins en Belgique. À l'heure où les modèles participatifs et coopératifs s'immiscent dans tous les secteurs de la société et où le paternalisme médico-social n'a plus la côte, nul doute que l'"exemple suédois" a toutes les chances de convaincre.